Existences et non existences
Cela dit il faut bien garder à l'esprit que la pensée, les conceptions
mentale, les catégories, toutes sont secondes par rapport à
l'être
et la pensée est déterminée par le Réel ( de part la structure,
le cerveau qui lui donne
naissance)
énigme d'un certain hasard ? d'un déterminisme ?
en tout cas de quelque chose qui nous dépasse...
Ainsi du fait de sa construction et de sa structure on peut dire que la pensée provient du Réel ...et non l'inverse
s'il est pourtant tout aussi vrai que la conception du Réel provient de la
pensée..
et que la réflexion sur les pensées et le Réel provient aussi du cerveau et
de son fonctionnement...
alors fausse question ?...ou questions rendues obligatoires du fait de notre
structure ou constitution corporelle ?
par ailleurs s'interroger ainsi n'est-il pas lié à un dysfonctionnement
structurel...voulu ? ou non ?
La notion de Réel a-t-il encore un sens ?
Vous l'avez peut-être déjà médité une fois une fois lancée la pensée se conditionne pour ainsi dire elle même de part les catégories mentales
ou même le langage qu'elle utilise ( voir Goldschmidt)
et aime reconstruire et interpréter un "Réel "à sa façon...
Lors donc si l'on suit le raisonnement bouddhiste et si le Réel est vide
le monde aussi
de la pensée est pure illusion de par l'inconsistance des états de
conscience:
et le monde tout court aussi puisque étant création illusoire de notre pensée...
Les phénomènes ou les états de conscience apparaissent ou disparaissent de manière infinitésimale (
à la manière des particules quantiques )...sans substrat qui
pourrait les relier ...comme un fil relierai les perles d'un collier
et l' unité de la conscience réside tout entière dans le rapport de cause à effet des états
d'esprit successifs dont elle est formée...
ces phénomènes qui sont inexistants et sans durée...
Chaque chose est une instantanéité qui n'existe qu'au moment de sa production
et
on ne peut séparer en elle le caractère de l'apparition et celui de la
disparition
le moi n'échappe pas à cette règle...
... et se résout à une série de phénomènes qui par leur simultanéité créent
pour la personne l'illusion de son être et de sa permanence...
permanence de pure et simple illusion: "qui va s'anéantissant
pendant un temps et est tout de suite dans ce même temps est déjà non existant"
Mais pour les bouddhistes de l'Ultime les choses ne sauraient
même pas disparaître ni apparaître, se
produire ni être anéanties...
Aucun mouvement réel ne les commande.
Elles ne sont point non plus éternelles
ni rangées sous les catégories de l'unité ou de la pluralité
et ce que ces grands penseurs de l'Absolu recherchent n'est rien d'autre que l'absence de cette vue fausse
l'éradication de l'incompréhension au sujet de la nature des choses
la véritable perception de la nature de ce qui est
non pas un anéantissement
non
ni une absorption dans le rien
ou une dissolution dans le vide informel
non pas
mais la claire vision,
la juste compréhension de la nature de ce qui est...
et
donc la juste compréhension du principe d'impermanence
Le Réel n'est pas fixe
il est transformation perpétuelle
il change, se modifie, lui même entraîné dans le grand fleuve du devenir et du
mouvement
l'ensemble des choses et des êtres baigne dans cette relativité
dont le
mouvement est l'unique force directrice
Un mouvement apparemment... sans direction pour autant...et sans but...
tout étant la résultante d'interactions trop nombreuses et trop complexes pour que
notre cerveau puisse les enregistrer, les ordonner et les comprendre..
Par ailleurs il convient de bien se souvenir aussi et de garder à l'esprit que tout est non duel
il n'y a donc pas
d'opposition de "couples" blanc noir, bon mauvais...
tout cela, tous ces couples correspondent à la même chose...
ainsi simplement
pas de nirvana sauf là où est samsara...
pas de mal sauf là où est le bien
pas d'éternité sauf là où est l'impermanence
etc...
toute choses sont non duelles
( on se rappellera que le nirvana est atteint lorsque toutes les
illusions dissipées et tous les attachements liés aux passions défaits
l'esprit peut accéder à l'extinction des souffrances liées aux contingentements
humains et échapper aux renaissances liées aux interactions ders
choses...forme d'apaisement ou de béatitude suprême...une vision ultime aussi
sur le Réel...ou du moins sur ce que l'on entend sous ce vocable...
Samsara étant son contraire...au départ cycles de cause à effet engendrés par
les actes passionnés ou attachés aux illusions... et à l'ego... un cycle fait de
renaissances matérielles aussi...cycles de souffrance, d'enfermement aussi tant
qu'une prise de conscience n'a pas eu lieu...ni une extinction, nécessaire à
l'échappement de cet état )
ainsi les choses existent et en même temps n'existent pas...
elles existent comme éléments nécessaire à nous mettre sur la voie de la
compréhension et de l'Eveil...
elles n'existent point par contre dans l'Absolu ...dans le Réel
un peu comme pour le savant quantique la particule est là et en même temps n'y est pas ( voir cela lien) du moins selon ce que nous en comprenons et représentons
L'illusion est-elle mirage elle aussi ?
On voit à quel point ainsi pour le mystique, le chercheur de Vérité
et surtout s'il est bouddhique les choses ne sont qu'illusion
et vacuité
mais cette illusion elle même n'est-elle pas un mirage ?
un mirage intellectuel ... une pensée évanescente
et de même la vacuité?
encore une autre image mentale, une autre pensée impermanente...un autre
mirage...
à un degré plus profond encore de conceptualisation
Alors quelle valeur a de dire que le monde n'est qu'illusion et vacuité ?
n'est-ce pas simplement avouer qu'il
n'est que représentation et pensée...
qui n'ont elles même aucune réalité ni existence...?
Qu'il n'est en définitive que Mystère ?
Alors les choses et les sujets n'ont pas de réalité en eux même,
mais ne sont que
des développements intellectuels,
ils n'existent que dans la pensée que nous en
avons...
Ce que nous prenons pour le monde extérieur n'est que "fabrication"
de l'esprit
Il n'y a pas de connaissable et pas de connaissance
si sans objet et dépourvu de sujet existent
des essences dépendantes vides des
deux,
par qui leur existence serai-t-elle connue ?
et ainsi la pensée pas plus que la matérialité n'a de réalité
Il convient cependant à ce niveau de méditation de bien garder dans
l'esprit qu'il convient de distinguer la Vérité dite suprême celle que
réalisent les éveillés qui parviennent à la pleine compréhension de
l'Absolu en tant que vacuité ( sunyata)
et la vérité conventionnelle (
samvriti) qui est le fait des êtres qui restent plongés dans l'illusion et
l'ignorance mondaine...
là où règnent encore les voiles de l'apparence...
Comme notre langue et nos concepts sont relatifs au monde,
adaptés à lui et modelés par lui ils sont impuissant
à exprimer cette Réalité suprême
et la négation de tout ce qui constitue
l'expérience ordinaire est donc la seule attitude appropriée qui permette de
la décrire...
Nous le disions plus haut...
d'un point de vue Absolu il n'y a pas de véritable opposition entre nirvana et
samsara:
ainsi la délivrance
ne s'obtient pas véritablement par l'extinction du désir et l'arrêt de la roue incessante
de la transmigration... ce ne sont que des premières approches sur le chemin du
méditant...
approches imagées...encore conceptualisées et appartenantes au monde du
sensible
approches qui conduisent par la conversion de l'ignorance à l' illumination ,
de
la vérité conventionnelle à la vérité supérieure ou Absolue.
Si l'on a connu cet Éveil, cette expérience numineuse
dès lors on peut réaliser de l'intérieur
que la vacuité n'est pas équivalente au néant
mais cherche simplement à expliquer à ceux qui sont encore "à
l'extérieur" que les phénomènes
en tant que tel existent comme apparence
apparence certes concrète d'un certain point de vue
mais limitée
ils n'existent pas en tant que tels Réels
en dehors de notre
cerveau... sous une perception profonde ou ultime...
Et si l'on va plus loin encore on réalise aussi que du point de vue de la Vérité
Ultime rien n'existe
non plus ...pas même le Bouddhisme...
Nirvana et autres phénomènes ne sont que des expressions d'une même non
réalité:
que l'on appelle "phénomène" du point de vue conditionné et extérieur
et nirvana d'un point
de vue non conditionné ou "Réel" ou " Ultime"
car l'existence est non existence
et la non existence existence...
Hors de la logique du Tiers exclu
Tout cela n'en doutons point vous pousse à la perplexité...
Cependant en accord chaque jour qui passe avec les découvertes en
neurophysiologie fondamentale sur le fonctionnement de notre cerveau, ses possibilités de
fonctionnements, les modifications possibles de sa perception et de sa
conceptualisation lorsqu'ils est soumis à des environnement extérieurs ou
intérieurs différents de ceux sous lesquels il fonctionne habituellement ...et que l'on appelle "normaux"...
On sait qu'un peu plus de dopamine...un peu moins de sérotonine...en
jouant ainsi sur les taux
d'endomorphines secrétés par cet organe... voilà l'individu
"dominé" reprenant une assurance et un comportement inhabituel...le
"souffrant "ne sentant plus la douleur..."l'agressif "avoir peur de
tout..."l'artiste" découvrir de nouvelles sensations...le chercheur
de nouveaux concepts explicatifs...etc...
La toxicomanie voire certains environnements ou exercices physiques ou
psychologiques ne faisant rien d'autre que modifier le taux de ces
"hormones" du cerveau...d'établir d'autres équilibres...d'autres
réglages induisant d'autres comportements d'autres souffrances...d'autres
plaisirs...
Je peux au gré de ces substances chimiques créer de nouvelles formes, couleurs , sensations , états d'être , de penser ou de créer...ce qui prouve bien la subjectivité de nos représentations et de nos raisonnements...
Mais revenons à ce que nous disions
le bouddhisme a cela d'intéressant qu'il développe en outre une logique
d'impermanence échappant à tout essai de compréhension sur le mode binaire du
oui et du non, et du tiers exclu qui considère qu'une chose ne peut être vraie et
fausse en même temps
Depuis Aristote et dans notre monde occidental si A est A donc A n'est pas B
mais une chose ou un être sont-ils vraiment ce qu'ils sont ?
ou ce qu'ils apparaissent être à un instant donné?
ou ce qu'ils croient être...?
A n'est donc point A...alors A n'est ni A ni B
dira un bouddhiste
ce qui revient a affirmer l'identité des contraires...et la non-identité de l'être...
et conduit à la cessation de toute formulation en affirmation ou en
négation au sujet de l'être ou du non être
reste le silence
ni identité, ni diversité,
ni anéantissement, ni permanence
telle est le
nectar de l'enseignement des Éveillés
Ceci au niveau de la vérité intime et ultime des choses bien sûr...
mais qui une fois "réalisée", "matérialisée" amène à considérer autrement les choses et
événements du monde illusoire de la "création"
Cette réalité indicible oblige de par sa non substantialité à
refuser
toute tentative de réduction logique
tout en nécessitant afin qu'elle puisse être exprimée ,qu'il
puisse être possible d'en parler en gardant le silence...
ou de rester muet tout en
parlant...
ce à quoi excellent certains maîtres...
Au coeur de la non-substance toute parole est elle même non substance
tout dire est condamné à la non signification
toute expression frappée de non consistance
Si on comprend cela...
ou plutôt si l'on s'éveille à cela devrait-on dire
on comprend qu'il n'y a pas d'accès à l'incommunicable par
le langage conceptuel
il n'y a pas de chemin là où nul ne chemine
et nulle parole ne parle
de ce qui ne se dit pas
aucune formule ne peut signifier ce qui ne se formule pas
aucun discours ne peut traduire ce qui ne se traduit pas
La Vérité ultime relève d'un ordre insaisissable
à l'intelligence discriminante,
et seule l'intuition directe, l'illumination subite
de l'Éveil permet d'appréhender véritablement l'authentique réalité
de l'être...ou du moins de s'en faire une idée...
mysterium ineffabile
insaisissable de compréhension par delà toute
conceptualisation où tout discours logique apparaît dès lors comme vain et
inutile
la vérité de l'être est inexprimable... elle est même au delà de l'expérience
personnelle...
elle est Mystère
Pour l'occidental c'est un renversement catégorique du mode habituel de présence au monde
et ce qui est ainsi réalisé par l'Éveil relève uniquement de l'Éveil lui-même !
Le Bouddhiste ne sait de son côté qu'insister sur le le principe
de
causalité
qui soumet à la disparition et à l'apparition tout être par le
seul fait qu'il est "existant " ( matériellement existant mais non
Réellement existant)
c'est à dire que par le seul fait de "l'existence" au sens
superficiel de ce terme il porte en lui les germes de sa
propre destruction
par son "existence même"chaque être se tient dans la vie comme étant déjà
mort...
Car si l'on conçoit la vie et si on la catégorise comme telle dans notre
cerveau, on fait apparaître par ce seul fait son opposé
"catégoriel" la mort
mais mort et vie n'ont aucun sens au niveau de l'Ultime
c'est une seule est même chose
vide d'ailleurs...car sans consistance...sans essence...
C'est donc la causalité qui est le moteur de tout
(une causalité qui n'a d'ailleurs aucune consistance de manière absolue,
aucune essence non plus)
Les liens de causalité déterminent de façon implacable la moindre forme
vivante...
tout autant que leur cessation
mais le principe lui même n'est pas extérieur au principe...
et tout est engagé dans une relation d'interdépendance absolue
tout est déterminé par la loi de la non substantialité
et l'acte d'être est une préfiguration à ne plus être
...et ne plus être devient une forme effective de l'être...
Ainsi " l'être pur et le néant pur c'est la même chose" !
la loi d'impermanence entraîne en plus l'impossibilité d'affirmer l'existence
elle même
" Que l'être soit c'est impossible
ou alors il faudrait admettre que
l'être puisse devenir non être
Être c'est exister en dépendance de...
c'est être causé...
c'est donc ne pas être...
Alors si l'être est dépourvu d'existence réelle...
il en est de même du temps...
Lui non plus ne peut trouver
à se fixer ou à s'établir sur l'une quelconque de ses 3 dimensions (
présent, passé avenir),
et il ne
peut prétendre exister "réellement" ( son essence n'existant point)
Pourrait-on dès lors appréhender un temps variable ?( un temps non
réellement existant ?)
et si un temps invariable ne peut
être appréhendé non plus comment désigner un temps non appréhendé ?
un temps qui ne peut être nommé ni même subdivisé en passé présent ou
avenir ?
un temps qui n'est l'élément palpable d'aucune situation ?
un temps inexistant ?
...non pas une absence de temps mais un non temps,
pseudo représentation du
temps chronologique imaginaire fondée sur l'évanescence et la disparition...
manière de dire peut-être l'impermanence ?
En tout cas la continuité des êtres ne peut prendre appui sur l'affirmation du temps
elle déroule son absence de nature au sein de l'impermanence
la fuite du temps est la non existence du temps
et non un devenir par lequel
une chose deviendrait ce qu'elle n'est pas
l'insubstantiabilité de l'être implique ainsi la non existence du
temps...
MYSTÈRE
Nous l'avons déjà écrit : les catégories mentales n'existent pas d'elles même... mais
n'existent que par l'être
qui les détermine
et toutes les catégories de l'être ne s'effondrent-elles pas les unes après les autres dès
lors que l'être est dépouillé de la réalité de sa substantialité ?
et de la temporalité qui rendait possible son unité existentielle et
dont le devenir est réduit désormais au factice ?
L'être vidé de sa substance propre n'a plus qu'une attribution, le vide de
toute attribution
même pas un néant...mais
le Mystère
L'être n'est ni lui même ni autre chose
il n'est pas sans être non plus,
il n'est pas sans pouvoir s'attribuer cette non existence
il ne peut même pas s'attribuer le Mystère
Cela vous effraie un peu tout cela ? non ?
Que t'en semble lecteur ?
Avec de la méditation et en relisant plusieurs fois ce discours tu
réaliseras toi aussi...
il faut savoir laisser passer un peu de temps (subjectif bien sur)
laisser le temps au temps...
mais...
Ce qui est encore plus sûr c'est
"qu'effrayés par cette doctrine sans fondement,
se complaisant dans un fondement,
n'allant pas au delà de l'existence et de la
non existence
les êtres sans intelligence se perdent
Comment en définitive et ultimement le monde pourrait-il exister
pourvu d'une nature
qui est allée au-delà du passé, du présent et du futur,
ne s'allant pas
lorsque détruit,
ne venant ni ne demeurant serait ce pour un instant ?
En réalité il n'est ni venue ,ni aller, ni permanence...
Quelle différence dès lors entre le monde et nirvana ?
s'il n'est pas de permanence, il ne peut y avoir de production et de cessation
non plus
comment production, permanence et cessation pourraient-elles exister ?
Ainsi
Sans être, sans substance propre pouvant s'appliquer à aucune
existance,
il
n'est ni naissance ni mort,
c'est à dire ni être ni non-être
de la sorte point de production et point de cessation
pas de samsara ni de nirvana
Sans être pas de temps possible, ni de non temps
pas d'apparition ni de disparition
donc pas de production ni de cessation
( Nagarjuna)
Le Bouddhisme dès lors dont s'inspirent ces réflexions a-t-il lui même un sens ? peut-on encore en parler ?
Ou bien n'est-ce pas comme toutes les religions qu'un "moyen" évanescent
de se mettre en route ?,
une échelle, un radeau pour franchir le fleuve ?
et
déclencher ainsi le processus de la succession des pensées ou de la
méditation afin d'atteindre à la pleine conscience ?
Le "tout est douleur" (dukha) des textes fondateurs est déduit du caractère
transitoire et éphémère de l'existence
et de la contingence, de la limitation des êtres créés...
tout ce qui démontre plus qu'il n'est nécessaire la non-identité constitutive, le
"non-soi" dont les étants sont frappés...
l'impermanence devient ainsi la pensée la plus profonde du bouddhisme
Le cours de la rivière qui va
jamais ne tarit
et pourtant ce n'est jamais la même eau
L'écume qui flotte sur les eaux
dormantes
tantôt se dissout
tantôt se reforme
et il n'est d'exemple que longtemps elle ait duré
Pareillement advient-il des hommes
et des demeures qui sont en ce monde
Choses et êtres sont ainsi dépourvus de substance propre et engagés dans le
grand mouvement du devenir universel
la vacuité n'est rien d'autre que le devenir,
la fluidité universelle de la
réalité,
sa transformation perpétuelle à travers le cycle de la vie et de la
mort
Mais que l'on ne se méprenne pas...
ce devenir universel n'a rien d'une
histoire linéaire, d'une évolution à la Teilhard de Chardin...
non...
ce terme désigne ici simplement l'interaction sans fin des causes et des
effets
ce qui n'exclut pas non plus qu'une direction évolutive existe
une direction sans direction
une non direction directive
sans compréhension possible
entièrement plongée dans le Mystère
Aucune chose ne reste identique à elle même
il ne peut exister d'égalité à soi même morte, figée, immobile
toute chose est en devenir
ainsi l'être n'est pas plus de chose que le néant
tout coule
tout est en voie de devenir,
tout devient
la vie est le mouvement,
... et ce mouvement est douleur
Ainsi être et non-être ne sont que des abstractions sans vérité...
et la
première vérité est le devenir au sens d'impermanence
l'être et le néant sont une seule et même chose
...et toute forme d'existence résulte d'un mécanisme déterminant de
causes et de conditions
et c'est cette coproduction conditionnée que nous entendons également sous le nom de
vacuité
Dès lors point d'essence ni de substance derrière les choses...
mais celui qui voit la
production en dépendance voit la souffrance,
l'origine de la souffrance aussi ,
sa
cessation ... et la voie !
Une voie qui mène là où il n'y a plus de voie !