
Alain Gerbault
Alain Gerbault fut un des premiers "errants" fou amoureux
de la Polynésie
Né dans une famille aisée de Laval il devint ingénieur des ponts et
Chaussées.
Pilote d'aviation durant la Première Guerre mondiale et tennisman de renom
il décide en 1921 de changer de vie et achète en Angleterre un vieux
voilier de course : le Firecrest.
Après un entraînement de plusieurs mois en Méditerranée, il réalise en
1923 la première traversée de l'Atlantique en solitaire d'est en ouest,
ralliant en 101 jours Gibraltar à New York.
Il demeure quelque temps aux États-Unis puis repart en 1926 pour les mers
du Sud, passant par les Galapagos, Tahiti, les îles Fidji, la Réunion, Le
Cap, l'Île Sainte-Hélène, le Cap Vert et les Açores, pour rejoindre Le
Havre en 1929. Il réalise ainsi un tour du monde qui lui vaudra une
renommée internationale ainsi qu'une légion d'honneur. Toujours attiré par
la mer et la Polynésie dont il est tombé amoureux pendant son périple, il
repart en 1932 sur un nouveau bateau construit grâce aux droits d'auteur
de ses ouvrages.
Il ne cessera alors de défendre la cause de la Polynésie et d'étudier sa
géographie et son histoire. Il passe les neuf dernières années de sa vie
dans l'Océan Pacifique, atteignant les îles Marquises en 1933, les Tuamotu
en 1934, Tahiti en 1935. Passionné par le passé de ces îles, il apprend
les langues océaniennes et vient en aide aux indigènes, s'insurgeant
contre la colonisation européenne qui considère la disparition des
Polynésiens comme inévitable. Il s'efforce à chacune de ses escales à
faire revivre les traditions locales, les chants et les danses interdits
par l'Église et l'administration. Il s'efforce de créer une émulation
sportive et introduit le football pour lutter contre l'alcoolisme. Il mène
par ailleurs d'importantes recherches linguistiques et ethnologiques.
Voguant d'île en île, et revenant toujours à son port d'attache de
Bora-Bora, il mène à cette époque un idéal de vie très en avance sur son
temps.
La Seconde Guerre mondiale le force à quitter la Polynésie française; il
prend maladroitement le parti du maréchal Pétain et cela l'oblige à une
fuite et à un dernier voyage qui est une errance désespérée à travers tout
le Pacifique, pour échapper aux menaces de guerre. Épuisé physiquement
(notamment par un alcoolisme aigu) et moralement, il touche les Samoa, les
Tonga, et finalement l'île de Timor,dont la moitié est est portugaise et
neutre, et il succombe à Dili (Timor oriental)de la malaria et d'un
délabrement physique généralisé en 1941, après plusieurs tentatives
infructueuses pour gagner la haute mer. En 1947, ses cendres sont
transférées par la Marine Nationale à Bora-Bora où il repose depuis lors,
selon son vœu.
Livres conseillés
A la poursuite du soleil, journal de bord. De New York à Tahiti, Grasset,
1929.
L'évangile du soleil. Fasquelle. 1932.
Iles de beauté. Gallimard. 1943.
Un paradis se meurt. Self. 1949.
Retour
|