Cousine vêtue avec des feuilles de "tapas"

Le frère de Marguerite "onc Tioti" était lui tatoueur...patu'i te tiki
un peu collant il voulait absolument nous en faire ...
mais on lui a dit une autre fois ... on réfléchirai à un motif en rapport avec notre état d'ermite et le Kalliste ...

...en fait notre "mauvais sang" ( séropo) rend la chose peu "hygiénique" pour les autres... et moi mes cicatrices ( liées à mes mauvais traitement) me suffisent amplement ... les tatouages je connais...

Jusque dans le courant du XIXe les Marquisiens aimaient à se couvrir de la tête aux pieds de tatouages ; c'était à la fois une coquetterie et une nécessité.
Loin d'être un "simple vêtement adapté aux pays chauds", comme on l'a cru, le tatouage était intimement associé aux grandes étapes de la vie. Il était imposé aux garçons comme aux jeunes filles dès que leur développement physique le permettait, vers dix ans pour les filles et quatorze ans pour les garçons.


 Ces marques, choisies avec soin par un conseil d'anciens et la famille, devaient respecter les codes sociaux. Selon les actes et les moyens de chacun, ce tatouage se complétait tout au long de la vie.
 En résumant à l'extrême, deux grands types de motifs se côtoyaient sur un individu : l'ornemental et le symbolique. Ce dernier marquait une appartenance familiale ou géographique, une position sociale, un état..., commémorait un moment ou un acte remarquable...

 Le tatouage était ainsi gage de succès et de reconnaissance sociale. Il était à la fois droit d'accès aux nourritures les plus prestigieuses et droit d'entrée dans le monde des Hommes, des 'Enata,
mais aussi barrière protectrice contre les influences maléfiques.
Il protégeait l'individu de la maladie, de la perte de son énergie interne, ou mana, et proclamait son identité.

Il était réalisé à l'aide d'un martelet en bois de fer et de peignes d'os, d'écaille ou une autre matière tirée de la mer (dent, dard de raie, coquillage...) ; l'encre était confectionnée en général à partir de suie de noix de Bancoul .

L'ancienne société marquisienne s'organisait  en grandes lignées qui entretenaient un tissu d'alliances (à travers ramages et clans) dépassant largement les lignes de crêtes d'une vallée.
Deux grandes articulations en étaient les fondements : d'une part l'unité tribale, de l'autre, la maisonnée du guerrier. Au sein de ce modèle, chaque vallée pouvait se distinguer par quelques variantes ; elles existaient pour tout : le vocabulaire, l'éventail des interdits, les motifs de tatouage... mais un même esprit océanien présidait toujours.

Les membres de lignées de chefs (haka'iki), l'ensemble des prêtres (tau'a) et des artisans spécialisés (tuhuna) occupaient des rôles déterminants ; la population suivait en apportant son assentiment et sa collaboration.

 Ce qui distinguait les uns des autres était l'ampleur de la protection des interdits (tapu) qui entouraient le groupe ou la personne du fait de la naissance ou d'événements temporaires. Etre membre à part entière de cette société supposait d'en connaître et d'en respecter les règles, d'où une période d'observation et de formation s'achevant par l'accomplissement d'une tâche précise. L'intégration était ensuite sanctionnée par un ou plusieurs motifs de tatouage bien définis présentés à tous sur le lieu public  ils marquaient la naissance au groupe. Ceci était vrai pour les jeunes du clan, garçons et filles, comme pour les personnes extérieures.

 Contrevenir à la tradition pouvait entraîner de graves désordres dans le fonctionnement d'un monde où homme et nature voyaient leurs intérêts se confondre ; toute offense aux préceptes d'ancêtres élevés au rang de divinités risquait d'avoir pour conséquence la maladie (lèpre, cécité), la mort... provoquées par les prêtres, les chefs ou les éléments naturels : sécheresse, pluies torrentielles, pénuries, mauvaises récoltes...  5 Une idée de l'harmonie que l'on retrouve dans le Shinto au Japon ou dans le Tao en Chine)

En outre, chaque membre de la communauté jouait le rôle d'un maillon, l'idée de succession ou de chaîne humaine faisant partie des images fréquentes de l'iconographie et de la tradition orale, que ce soit celle de lignée ou d'individu devenu complet par association à l'autre.
La société reposait pour beaucoup sur cette notion et sur ses spécialistes au degré de compétence divers : les tuhuna. ( cette idée des ancêtres et de leur culte est également très asiatique)

 La plupart des activités importantes ou des objets ayant une fonction précise, indispensable à un moment ou un autre de la vie du clan ou de l'archipel, étaient obtenue auprès d'un maître ( le sensei au Japon) en la matière, d'une famille, parfois d'une vallée ou même une île, seuls à posséder un savoir que personne n'avait à pénétrer.
 Ceci avait l'avantage de garantir, dans une certaine mesure, l'existence de l'autre, compte tenu de la perte que sa disparition entraînerait et supposait la volonté de transmettre un savoir qui n'était pas nécessairement conservé à l'intérieur d'une lignée mais fonction de prédispositions innées ou acquises. Par ailleurs, ce système maintenait un réseau de relations dépassant largement celui né d'un jeu d'alliance familiale.

Par contre ceci eut pour conséquence une forme de désintérêt et d'absence d'implication pour ce qui n'était pas considéré de son ressort. Il n'en restait pas moins qu'un petit nombre de familles, par leurs filiations ancestrales, les connaissances accumulées... jumelés aux alliances et au jeu politique, surent concentrer autour d'elles une partie du savoir le plus prestigieux de la communauté, ses forces vives et une part importante des terres. C'est parmi elles qu'étaient le plus souvent choisis les grands dirigeants.

Omoa la seconde ville de l'île et autrefois la plus importante

 

Le chef (haka'iki), par son autorité sur des terres réparties entre les familles en fonction de leurs occupations et de leurs besoins, contrôlait la récolte la plus importante des fruits de l'arbre à pain (mei). Ceci le mettait, lui et ses alliés, à l'abri de la famine mais il avait, en contrepartie, la responsabilité du bien-être et de la protection des siens.
 En tant que principal détenteur des récoltes, il en assurait la redistribution lors des fêtes et disettes ce qui renforçait sa position centrale ou, en cas d'échec, ruinait sa réputation et le respect qu'on lui portait, voire sa vie.

Mais le personnage le plus craint, le plus respecté, était le tau'a., prêtre ou prêtresse inspiré(e). Cette sorte de chamane, qui parlait et agissait au nom d'une divinité, souvent un ancêtre déifié du clan, avait un pouvoir considérable ; ses décisions étaient déterminantes pour la vie du groupe, que ce soit l'entrée en guerre, les trêves ou le parti de s'expatrier.

Leur sexe, n'empêchait nullement les femmes de haut rang, ou celles dont le mérite particulier avait été mesuré, de jouir d'une réelle considération et d'exercer la responsabilité de prêtre (tau'a) ou celle de chef, etc. Les interdits les concernant s'étant multipliés au cours des âges, rendaient cependant leur condition moins appréciable que celle des hommes dans des domaines aussi variés que la nourriture, les déplacements, etc.

Pour plus de détail consulter le site
http://www.marquises.pf

 

Balayage de L'Eglise
Eglise qui a remplacé lle Te'ae la place commune
lieu communautaire mi grand place... mi temple religieux
ou l'on chantait , dansait ou venait s'informer

 

 

Nous les loupiots on a même été invité par l'institutrice de la classe unique pour parler aux enfants de notre voyage ...c'était super sympa...du coup je leur ai laissé presque tous mes dessins... ( heureusement sinon le rapport serait encore plus long !)

Dire que nous nous sommes plu ce serait peu-dire...
 rien que dans l'île nous sommes restés près  de trois semaines...  ...trois semaines à rien diront certains...
pour nous trois semaines à tout
même José qui n'aime pas tellement d'habitude ce genre d'escale trop "calme "à son gré a trouvé là un nouveau paradis... et une nouvelle copine... chuuuttt !
nous avons juré de rester discret...

une semaine
à sentir
 à ressentir
à s'imprégner
à humer
à s'imbiber
à jouir
à jouer
à se réjouir
à frissonner
à gémir devant tant de beauté
et surtout pas à intellectualiser...

 

Heureusement que Brel était là dans la voix de Titus pour me souffler dans le creux de l'oreille en un baiser de volupté Veux-tu que je te dise ?... gémir n'est pas de mise aux Marquises.

Le jardin de T'a Co

Je crois que ce que nous avons le plus apprécié ce sont les odeurs...
biens sûr celles de la mer ou de la nature surtout après la pluie : terre humide où s'exhalent toutes les saveurs parfumées...
mais aussi celles distillées par cet art discret  savamment entretenu en cultivant  certains arbustes ou plantes aux alentours des habitations et en allant chercher parfois très loin des plantes, même modestes, dont les propriétés subtiles son indispensables pour fixer ou enrichir une composition.... ou faire ressortir un parfum  ...

un ikébana de fragrances ...

Frangipane

Vanille

 

Car en dehors de celles réputées pour la beauté de leurs fleurs ou leur coloration, rouge notamment, ( comme le flamboyant ou l'hibiscus)  figurent les plantes au parfum suave opérant non seulement sur les êtres humains mais aussi les esprits.
Ainsi le gardénia ,le tia'e, la rose de Chine ou l'hibiscus à fleurs rouges , le safran des Indes, le santal, de nombreuses fougères, etc. auquel se sont ajoutés des plantes venues d'ailleurs: jasmins, l'ilang-ilang, le frangipanier, le vétiver, la vanille, etc.

Toutes ces plantes entrent dans des compositions faites par les femmes qui se transmettent ce savoir où les feuilles, les fruits et les écorces tiennent autant de place que les fleurs.
 Elles parfument l'huile de coco ou permettent de confectionner des "bouquets" odorants noués dans la coiffure ou les vêtements (les kumu hei).

Si une simple fleur glissée à l'oreille est un geste de tous les jours, et un signal
 les déplacements, les fêtes... sont l'occasion de réaliser des couronnes ou colliers étonnants, tels ceux faits de copeaux de santal, de fruits de pandanus ou de clous d'ananas sauvage roulés dans la poudre de santal...
et toutes les semaines, pour honorer les saints des petites églises de leurs vallées, ou les anciens "tipis" vénérables ( stèles représentant d'anciens dieux polynésiens)  les femmes tressent de longues guirlandes de fleurs qui les embaument.

 

 

confection d'un bouquet par Sarah

Une petite cousine "parfumée"

 

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