
Ste Lucie
800 et 1000, les tribus caraïbes ont
progressivement conquis les îles de l’arc antillais, dont Sainte-Lucie
qu'ils avaient nommée Louanalao, qui signifiait «le pays des iguanes».
Les Arawaks s'y établirent également.
Puis Sainte-Lucie fut découverte par les Espagnols au
cours de leurs premiers voyages exploratoires, entre 1492 ou 1502, sans
qu'ils s'y établirent. La légende laisse croire que Christophe Colomb
l'aurait découverte le 13 décembre 1492, et c'est pourquoi cette date est
commémorée à Sainte-Lucie comme une fête nationale. La découverte de l'île
est plutôt attribuée à un compagnon de Colomb, Juan de la Cosa, qui y
aurait mouillé durant ses expéditions en 1499 ou en 1504.
Les premiers colons européens
venus s'établir à Sainte-Lucie furent des Hollandais et des Anglais, mais
ils résistèrent mal aux attaques des Caraïbes et abandonnèrent l'île.
En 1639, une nouvelle tentative d'implantation
britannique menée par sir Thomas Warner échoua encore devant la résistance
des autochtones. Ensuite, pendant les deux siècles qui suivirent la
découverte de l'île, son histoire fut le reflet des longues luttes que se
livrèrent pour sa possession la France et l'Angleterre. En effet, du XVIe
au XVIIIe siècle, l'île changea 14 fois de mains.
Le ministre de Louis XIII, Richelieu, soucieux de suivre l'exemple des
Hollandais aux Antilles, désigna en 1635 Pierre Belain d'Esnambuc comme
gouverneur général de la Compagnie des îles de l'Amérique et la France de
fait acquit l'île de Sainte-Lucie .
Entre 1650 et 1795, les Français occupèrent Sainte-Lucie pendant 137 ans;
les Anglais, une quinzaine d'années. Comme dans le reste des Antilles, les
colons français qui s'établissaient à Sainte-Lucie étaient généralement
pauvres et y résidaient en vertu d'un contrat variant de cinq à dix ans.
La survie de la colonie restait donc précaire, car elle devait compter sur
des résidants temporaires intéressés à la culture du maïs, du plantain ou
de la pomme de terre. Quant aux autochtones, ils furent rapidement décimés
par les maladies virales importées par les Français; ou bien ils se
laissèrent mourir ou commirent des suicides plutôt qu'être réduits en
esclavage.
Devant l'évidence des profits que la France pouvait tirer de la culture de
la canne à sucre, le ministre Colbert décida en 1674 de faire passer
directement sous le contrôle de la couronne de France les possessions de
la Compagnie des îles des Antilles. Mais les plantations de canne à sucre
exigeaient une main-d'oeuvre abondante, d'où la nécessité de recourir aux
esclaves d'Afrique. Ce ne fut qu'au XVIIIe siècle que débuta la
colonisation européenne massive et durable à Sainte-Lucie grâce à l'essor
de l’industrie sucrière à La Martinique.
De 1793 jusqu' à la chute de Napoléon en 1815, l'île de Sainte-Lucie fut
prise alternativement sept fois par les Français et les Britanniques.
Toutefois, l'influence de la langue française fut durable chez les
esclaves et descendants d'esclaves, puisque le vocabulaire créole est
resté d'origine française.
En 1814, le traité de Paris accorda la colonie de Sainte-Lucie aux
Britanniques. Pour l’Angleterre, Sainte-Lucie était une cible stratégique
pour assurer la protection de la Barbade, plutôt qu’un besoin économique.
Sur le marché
britannique, la production de Sainte-Lucie s'ajouta à celle de La Barbade
et de la Jamaïque, et entraîna une chute des prix, rendant difficile
l'équilibre financier des plantations.
En 1838, l’esclavage fut aboli dans toutes les possessions anglaises, dont
Sainte-Lucie. Pour assurer le maintien de l’industrie sucrière dans la
deuxième moitié du XIXe siècle, le remplacement des esclaves d’origine
africaine suscita l'importation d'une immigration indienne provenant de
l’Est de l’Inde et du Sri Lanka.
AU XXe siècle, l'île de Sainte-Lucie fut marquée par la participation à
l'effort de guerre et au blocus de la Martinique fidèle à Vichy pendant la
Seconde Guerre mondiale. Une base aéro-navale américaine fut alors
aménagée à Vieux-Fort, Gros-Islet et Pigeon-Point.
L’indépendance politique de Sainte-Lucie fut accordée le 22 février 1979.
Cependant, le souverain britannique demeure le chef de l'État. Sur
proposition du premier ministre de Sainte-Lucie, le souverain nomme son
représentant, le gouverneur général.
Membre actif du Commonwealth, l’île collabore avec différentes
organisations, dont le Commonwealth britannique, le Caribbean Community
and Common Market (CARICOM: Communauté et Marché commun des Caraïbes), le
East Caribbean Common Market (ECCM: Marché commun de la Caraïbe de l'Est),
et enfin l'Organization of Eastern Caribbean States (OECS: l'Organisation
des États de la Caraïbe de l'Est). En tant qu'État soumis à la sphère
d’influence nord-américaine, Sainte-Lucie bénéficie de programmes de
coopération civil et militaire avec les USA. Mais Sainte-Lucie participe
également, en raison de son passé francophone et sa créolophonie d'origine
française, aux travaux de l’Agence de la Francophonie (en tant qu'«État
associé» depuis décembre 1981) et aux Sommets francophones (depuis 1986).
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http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/Ste-Lucie.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sainte-Lucie
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