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      Saint-Vincent-et-les-Grenadines 
      est un petit État indépendant des Antilles; il est constitué de l'île de 
      Saint-Vincent (la plus grande du pays) et des îles septentrionales de 
      l'archipel des Grenadines (une trentaine de petites îles, dont moins d'une 
      douzaine sont habitées).  
       
      Les îles des Grenadines les plus importantes sont 
      Bequia, Canouan, Moustique, Mayreau et Union. La superficie totale du pays 
      est de 389 km², l'île de Saint-Vincent représentant 344 km², les 
      Grenadines, seulement 45 km².  
       
      Le pays fait partie des Îles-du-Vent dans la mer des 
      Caraïbes du Sud-Est et se situe au sud de Sainte-Lucie et au nord de La 
      Grenade. La Grenade, Sainte Lucie, la Dominique et les Antilles françaises 
      font également partie des Îles-Sous-le-Vent. La capitale et port 
      principal, Kingstown, est située sur la côte sud-ouest de l'île de 
      Saint-Vincent. Le pays est divisé en six paroisses . 
       
      L'île de Saint-Vincent fut d’abord habitée par les 
      Amérindiens cibonay (Cigayos) en provenance d’Amérique du Sud il y a 
      environ 5000 ans avant notre ère. Un autre peuple amérindien venu du 
      Venezuela, les Arawaks, leur succéda vers le IIIe siècle de notre 
      ère avant d’être à son tour supplanté par les Caraïbes, un peuple 
      guerrier venu au XIVe siècle d’Amérique du Sud par le nord.  
       
      L'île de Saint-Vincent fut probablement explorée par 
      Christophe Colomb qui lui a donné le nom de Saint-Vincent en 1498. 
      Cependant, la colonisation du pays ne débuta qu'au XVIIIe siècle, les 
      Caraïbes ayant réussi à protéger Saint-Vincent (alors le Yurumein) de la 
      présence européenne. En 1660, un traité franco-anglo-caraïbe garantit aux 
      Caraïbes l’entière propriété des îles de la Dominique et de Saint-Vincent.
       
       
      En 1675, un bateau hollandais chargé d'esclaves fit naufrage au large des 
      côtes de Saint-Vincent. Les Caraïbes permirent aux survivants africains de 
      rester sur l'île. Beaucoup d'entre eux épousèrent des Caraïbes, adoptèrent 
      leur langue de la famille arawak, leurs coutumes et s'intégrèrent à leur 
      nouvelle société, provoquant ainsi un métissage afro-amérindien. 
       
       
      Puis la nouvelle que Saint-Vincent (alors l'île de 
      Yurumein) était devenue un «paradis» pour les esclaves fugitifs (ou 
      marrons) se répandit parmi les Noirs. D'autres évadés arrivèrent et se 
      marièrent avec des Caraïbes, ce qui créa un peuple appelé les Garifuna ou 
      «Caraïbes noirs» ou «Caraïbes rouges» — Black Karibs en anglais; en 
      espagnol: Caribes Negros, par opposition aux Arawaks appelés 
      traditionnellement par les Français Caraïbes rouges;  
      en anglais et en espagnol, les autochtones sont associés aux Asiatiques, 
      d'où le nom de Yellow Karibs en anglais et de Caribes Amarillos ou jaunes 
      en espagnol, mais Caraïbes rouges en français sans doute par association 
      aux Peaux-Rouges du Canada. 
 Mais la tension finit par monter entre les «Caraïbes jaunes» amérindiens (Yellow 
      Karibs), ce qui divisa l'île en 1700. Les Caraïbes jaunes s'installèrent à 
      l'Ouest et les Caraïbes noirs à l'Est. Redoutant d'être dominés par les 
      Caraïbes noirs, les Caraïbes jaunes autorisèrent les Français à s'établir 
      1719. Les Français envoyèrent des missionnaires parmi les Caraïbes noirs 
      et finirent par établir des relations pacifiques avec les deux peuples 
      caraïbes. Le French patois fit son apparition à cette époque.  
       
      Entre 1763 et 1783, la Grande-Bretagne et la France se 
      disputèrent le contrôle de l'île Saint-Vincent, bien que le traité de 
      Paris de 1763 ait reconnu les îles Saint-Vincent et la Dominique comme des 
      îles «neutres». Les Britanniques tentèrent à plusieurs reprises d’occuper 
      Saint-Vincent, mais les Caraïbes noirs se révélèrent de forts bons 
      guerriers et réussirent à les repousser. Ils infligèrent même une cuisante 
      défaite aux Anglais qui durent leur reconnaître le droit d’exister comme 
      «nation indépendante».  
       
      En 1782, le traité de Versailles accorda aux Britanniques la possession de 
      Saint-Vincent. Les Caraïbes et Garifunas furent alors livrés à leurs pires 
      ennemis. Les Britanniques fondèrent des plantations de canne à sucre et 
      firent venir des esclaves africains pour y travailler, ce qui contribua à 
      l'élaboration du créole à base d'anglais. Cependant, les Français 
      encouragèrent les Caraïbes noirs à s'opposer à la colonisation 
      britannique. En 1797, les tribus caraïbes noires, réunies sous le 
      commandement du chef Joseph Chatoyer, repoussèrent les Britanniques le 
      long de la côte ouest vers Kingstown. Toutefois, lorsque Chatoyer fut tué 
      pendant que les Français laissaient tomber leurs alliés, les Caraïbes 
      noirs se rendirent aux Britanniques.  
       
      Ces derniers ne pouvaient accepter que des Noirs soient 
      libres sur une île vaincue et puissent continuer de vivre parmi eux, comme 
      des Blancs. Comme c’était la coutume anglaise à l’époque, il leur fallait 
      liquider ces populations jugées indésirables. Les Anglais pourchassèrent 
      tous les Garifunas pour les emprisonner, brûlant au passages les maisons, 
      prenant le bétail et tuant dans la mêlées des centaines de résistants. 
      Puis, le 15 juillet 1796, Henry Dundas, le secrétaire d’État britannique à 
      la guerre, ordonna au major-général Sir Ralph Abercromby de transporter 
      et déporter les 4300 prisonniers garifunas sur l’île déserte de Baliceaux 
      dans les Grenadines, en attendant qu’une décision soit prise sur leur 
      sort. Mais sur Baliceaux, la moitié d'entre eux mourut de la fièvre jaune 
      en raison des mauvaises conditions de détention et d'alimentation. Pendant 
      ce temps, les Britanniques continuèrent la chasse à l'homme et 
      détruisirent toutes les cultures de façon à affamer les survivants. 
       
       
      Afin d’empêcher toute nouvelle résistance, le 
      gouvernement britannique décida finalement de déporter la plupart des 
      Garifunas. Le 26 octobre 1796, les Britanniques embarquèrent sur des 
      bateaux 5080 d’entre eux et, après avoir chassé la garnison espagnole qui 
      occupait l’endroit, les larguèrent sur la petite île hondurienne de Roatán. 
      Mais, le 11 avril 1797, les Anglais ne laissèrent sur l’île de Roatán que 
      2248 Garifunas, les autres ayant péri au cours du long voyage. Les 
      Garifunas qui étaient restés à Saint-Vincent furent conduits dans des 
      colonies pour travailler dans le nord de l’île (où leurs descendants 
      demeurent toujours).  
       
      Rappelons que cette pratique de la déportation massive était courante à 
      l’époque, et les Acadiens de la Nouvelle-Écosse au Canada avaient connu le 
      même sort en 1755.  
       Cela dit, les Garifunas ne 
      restèrent pas plus d’une décennie sur Roatán. En bons navigateurs, ils se 
      fabriquèrent des pirogues, puis se dispersèrent sur les côtes du Belize, 
      du Honduras et du Nicaragua, pour devenir dorénavant non plus une nation 
      libre, mais de petites communautés minoritaires. Les Caraïbes restants 
      furent conduits vers des colonies dans le nord de Saint-Vincent où leurs 
      descendants demeurent toujours, mais ils ont perdu leur langue ancestrale. 
       
      Les Britanniques imposèrent l'anglais comme langue officielle et 
      ignorèrent le créole des insulaires saint-vincentais. En 1812, sur l'île 
      Saint-Vincent, une éruption du volcan la Soufrière détruisit les récoltes 
      et des bâtiments de la colonie. Après l'abolition de l'esclavage en 1834, 
      les propriétaires de plantation firent venir des travailleurs de l'Inde 
      orientale comme ouvriers agricoles et comme domestiques. Au cours du 
      XIXe siècle, de nombreux Portugais s'établirent sur l'île comme 
      négociants ou commerçants. En 1898, un cyclone endommagea des cultures et, 
      en 1902, une éruption massive de la Soufrière détruisit des fermes et tua 
      plus de2000 personnes.  
       
      Au début du XXe siècle, Saint-Vincent demeurait encore sous contrôle 
      britannique, mais l'île obtint la maîtrise croissante de ses affaires 
      internes.  Et c'est le 27 octobre 1979 qu'elle acquit son 
      indépendance dans le cadre du Commonwealth, sous le nom de 
      Saint-Vincent-et-les-Grenadines. 
      
      
      http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/St-Vincent-Grenadines.htm 
      
      
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Vincent-et-les_Grenadines 
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