Ce sont des représentions d'animaux symboliques du monde invisible qui nous entoure et auquel l'homme n'a plus accès et qui furent dominés par un grand chamane fondateur et unificateur de la nation Wayana : Kailawa

La pensée wayana considère comme origine absolue  Kuyuli  principe explicatif  de toute chose,
de l'envie de copuler au désir de manger de chacun
de l'invention des outils métalliques ou autres... 
bref tous nos sentiments comme tous nos comportements sont  insufflés par Kuyuli.

Quand la logique d'un processus échappe, on dit : « c'est Kuyuli ! »,
 comme le chrétien convaincu affirme ra la bouche en cul de poule « c'est Dieu ! ».

Kuyuli, le démiurge,  est aussi celui qu'on peut appeler aussi « le tresseur »-, le vannier
dans les traditions orales mythologiques on le voit à plusieurs reprises tresser le monde avec sa parole...
il y a peut-être là  une profondeur méconnue à l'acte de vanner... qui serait comme une méditation manuelle ) associée au ciel, au soleil, et à la lumière, à la chaleur...

Kuvuli est aussi un terme générique désignant toutes les créatures, fussent-elles d'aspect humain, qui, à la fin de leur épopée terrestre, ont effectué une ascension vers le ciel du levant,
celui justement du Kuyuli  qui leur prête son nom.

Plusieurs récits comportent invariablement la phrase : « ensuite, il (elle) est monté(e) au ciel ».
 Cette ascencion est le signe, la marque "des kuyuli" terme générique car chez les Wayana, quand plusieurs personnes se mettent sous la direction' d'une seule pour une activité précise (un voyage en pirogue, par exemple), on les nomme en mettant au pluriel le nom de cette dernière, comme nous dirions « les Dupont » en parlant de la famille de celui-ci.
Or souvent les conteurs des légendes utilisent le terme kuyulitom, « les kuyuli », comme nom commun pour désigner les agents célestes du façonnement du monde actuel : ce dernier étant la somme de leurs oeuvres respectives.

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Tout se passe, dans les récits, comme si le kuyuli qu'on nous présente n'était jamais le premier.
 La plupart des narrateurs se servent de noms divers pour désigner le principal d'entre eux : Kuyuli, Umale, Okaya, Tilïneimë...
 Après lui viennent ses enfants (dont le plus puissant est encore nommé Umale), la grand-mère crapaud, la femme fécondée par Kuyuli: Mopo...

Il y a, par rapport au Kuyuli « initial », qui n'a jamais quitté le ciel des origines, une sorte d'échelle de puissance.
Il est lui-même l'origine, le principe dont tous les autres sont des matérialisations éphémères sous un aspect humain ou le plus souvent animal

Mais, une fois leur tâche accomplie, tous gagnent le ciel qui est leur milieu naturel, leur lieu d'appartenance électif, et l'on entendra plus parler d'eux :
 c'est une des principales différences avec le esprits ( Yoloks) qui, pour leur part, restent dans un ciel intermédiaire.

On peut ainsi effectuer un classement des créatures du rêve en fonction de leur altitude estimée, depuis le Kuyuli archétypal de l'empyrée (en fait du levant),
jusqu'aux esprits vagabonds (jolok apisan) qui errent la nuit dans la forêt,
en passant par les esprits chefs des maladies, des chamanes, les esprits des oiseaux ....

mais pas plus qu'au démiurge, on ne leur voue un culte....simplement on le subit et/ou on les craint

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La perte du pouvoir de métamorphose qui caractérisait toutes les créatures des premiers temps est liée de façon très explicite à l'adultère affiché de l'épouse du démiurge et, secondairement, au mépris des humains à l'égard de ce dernier qui apparaît, il est vrai, sous un aspect répugnant'.
 

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