Du lundi 21 au dimanche 27 Août

 

Deux cochons-bois sont transportés pour le prochain maraké

 

Vos vêtements dissimulent une grande part de votre beauté
mais ne peuvent cacher ce qui n'est pas vraiment beau
aussi si vous cherchez dans vos vêtements l'abri de votre intimité
vous risquez d'y trouver  un harnais, une chaîne
Puissiez vous rencontrer le soleil et le vent
avec d'avantage de peau...et moins de vêtements
et n'oubliez pas
quelque part la terre se réjouit de sentir vos pieds nus
et le vent aime à jouer avec vos cheveux (Gibran)

 

Dernière semaine à antecume pata je l'avais promis à Jess...
Quand on est arrivé dans l'après midi c'était la fin de la sieste ...y avait du monde au carbet...
tous étaient joyeux de notre retour et encore plus de revoir le chef
évidement ça a été prétexte à un nouveau cachiri ( beurkh !)

On était content de revoir Guy et Cannelle... elle avait passé quelques jours agréables commençant à goûter le rythme Wayanais...
et Guy était rentré hier... un peu inquiet de ne pas nous trouver là...
nous lui raconterons notre voyage initiatique plus tard...
Hetiplo était heureux aussi... retrouver Nat...Jess...etc...

Nous avons repris notre rythme pour une dernière semaine que nous comptons savourer pleinement aussi je ne peux que vous raconter quelques bribes de notre vie içi..autrement ce serait bien trop long...

L' occupations' primordiales' des wayanas en dehors de la chasse et du plaisir d'être au contact de la nature est le sexe
en cela ils me sont bien sûr sympathique, j'ai toujours milité pour une libération et un épanouissement dans ce domaine

Nous avons déjà dit combien les moeurs étaient ici libres et précoces

Comme en Italie du sud autrefois la première chose que vous montre un petit garçon c'est son sexe... et ce qui en sort quand il le frotte... par fierté, bravade et aussi pour voir votre réaction...
les petites filles elles adorent venir frotter leurs petits seins naissants contre votre bras velu et s'asseoir à califourchon sur vos cuisses...

Tout cela pour vous dire qu'ici les relations sont précoces et désinhibées... au point que personne n'y prête plus attention...
et une des premières remarques d" un des petits page édenté qui nous prépare le café le matin voyant nos deux perroquets que vient de nous faire cadeau le chef se battre ou du moins se chamailler a été de dire tu vois "ils font l'amour" ...quelle maturité ! entre combat et sexualité il y a tellement de rapports...

Bien sûr bien que la majorité des hommes et des femmes soient "mariées" tous dès qu'ils ont le dos tourné sont cocufié avec allégresse...
parfois même la bigamie ou trigamie s'exposent ...de même l'inverse  le deuxième ou troisième  mari devient un frère du chef de famille  et prend le doux nom d'Aton ( 1 mariage sur 10 en ...1970...beaucoup plus de nos jours...)

Bien sûr certaines femmes se prostituent plus ou moins gratuitement... les enfants ne sont pas très bien vu mais trouvent famille en cas de disparition ou mariage de la mère

L'homosexualité existe ..très fréquente chez les femmes qui vivent toujours en groupe... plus clandestine chez les hommes... disons qu'elle ne s'affiche pas... mais mari et femme non plus d'ailleurs
un statut de berdache comme chez  les amérindiens existerait peut-être...

Quand à la pédophilie elle non plus ne pose aucun problème ...tout le monde est consentant... il n'y a jamais de viol.. sauf avec le modernisme et ceux qui ne sont pas de la communauté
Les rapports ou mariages à 11-12 ans ( officiels ) avec des veufs ou des maris de 60 n'étonnent personne...
et il n'y a pas de traumatisés à vie...

les sociétés occidentales pourraient peut-être s'interroger sur leurs tabous de "dessous de ceinture" et les enfants sont élevés indistinctement qu'il soient de tel ou tel père... pour les femmes c'est plus discriminent

Je tenais à le dire... car avec l'avancée de la société  risque hélas de faire évoluer les sens ...dans le domaine de la culpabilité ou d'en profiter...

Pas de préservatif mais des avortement au "roucou" et à l'aiguille...la graine de roucou ( qui permet habituellement de teindre la peau ou les vêtements en rouge) fixée sur une pointe effilée de bambou permettant d'élargir le passage...  l'infanticide lui est devenu rarissime mais autrefois largement pratiqué
Quand aux maladies :  MST et sida  ils sont sont galopants... tout comme la toxicomanie

 

Pendant que les loupiots allaient aux scéances de cinéma ou de télé de nombreuses discussions m'éclairèrent sur la spiritualité profonde des indiens

 

 

ainsi sur l’akwali


Les Wayana croient a la présence dans l’homme vivant d’un principe spirituel, l’akwali. L’ombre, amolé,  en étant une manifestation visible.
La petite image reflétée dans la pupille de l’oeil, appelée kuyuli, est aussi pour certains une autre apparence de l’akwali, tandis que d’autres la regardent comme un principe spirituel distinct.

 Tous en tous cas  considèrent le kuyuli comme le siège de la conscience et du savoir.
On pense que l’akwali est répandu dans la totalité du corps, et qu’il n’existe pas de principe spirituel distinct dans chaque partie de celui-ci.

L’akwali est la source de la vie.
 S’il quitte le corps, l’individu meurt ou devient fou.
L’akwali est formé chez l’enfant dès la conception,mais se développe au cours de la grossesse. L’akwali du jeune enfant (jusqu’à trois ou quatre ans) est mal fixé au corps, et reste dans la dépendance de l’akwali des parents, ce qui amène ceux-ci à prendre des précautions particulières :

- Ne pas frapper l’enfant, même légèrement,
- Empêcher les jeunes enfants de pratiquer des jeux brutaux,
- Si l’on va en forêt, ne pas déposer à terre l’enfant qui n’est pas en âge de marcher,
- Si l’on part en voyage, ne pas le prendre dans ses bras, car on risquerait d’emporter l’okwali
avec soi,
- Surtout, les parents doivent éviter pendant la première enfance de consommer un certain
nombre d’animaux, dont les principes spirituels pourraient se fixer sur l’enfant, se
substituer plus ou moins A son akwali.

Chez les chamanes et après formation et entraînement on obtient le pouvoir de le contrôler, de pouvoir le faire sortir de son corps à volonté pour prendre contact avec les esprits.

A la mort, l’akwali se détache du corps, passe par les cordes du hamac et monte au ciel.
Il perd définitivement contact avec les hommes. En cheminant vers le ciel il subit des épreuves,
notamment de traverser sur une liane la rivière céleste habitée par le monstre Kënékë. S’il
tressaute au rugissement du monstre ou se détourne, il tombe et est dévoré.
Kënékë dévore les akwali des foetus et des enfants morts en bas âge.

 C’est un principe spirituel retournant à sa source, comme des cuvettes d’eau qu’on renverse
a la riviére, mais non une âme personnelle au sens où nous l’entendons.

Au fond d’eux-mêmes, les Wayana ne croient pas à la survie de la personnalité humaine
après la mort. Seul le chaman survit dans son akwalinpë.


A la mort de l’homme, tandis que l’akwali monte au ciel, il reste au voisinage du corps
un principe résiduel appelé akwalinpë (pë = vieux, usé, périmé) qu’en dépit de la similitude
des termes, on doit regarder comme entièrement différent et indépendant de 1’akwali .
Pour les Wayana, il y a une différence fondamentale entre l’akwalinpë de l’homme
ordinaire et, l’akwalinpë du chaman.


L’akwalinpè de l’homme ordinaire n’est pas doué de conscience.. Il conserve une vie élémentaire et un faible pouvoir de nuire, mais localement, au voisinage de la sépulture ; il ne nuit pas forcément et s’il nuit c’est de façon aveugle, ne reconnaissant plus ni parents ni amis. D’une façon générale, les akwalinpè des morts enterrés dans un village ne sont pas redoutés, tant que le village est habité.
Il arrive cependant que même dans un village habité, des maladies et spécialement des
dysenteries soient imputées à l’action des akwalinpë, qui peuvent nuire aux hommes de deux
façons :
En venant se nourrir la nuit de parcelles de la nourriture des vivants, ce qui provoque
chez ceux-ci des maladies intestinales.
En se servant des débris d’os de gibier épars dans la terre comme pointes de fléches pour
flécher les vivants, ce qui amène diverses maladies.
En pareil cas, on abandonne le village.

L’akwalinpë, n’ayant plus de conscience, n’a ipso facto pas de jalousie, et ne s’intéresse
plus à son conjoint, ni à ses biens matériels. C’est donc une interprétation erronée de la pensée
Wayana que d’attribuer à la crainte des morts la destruction de leurs objets familiers. Si les
Wayana agissent ainsi, c’est bien, comme ils le disent, pour éviter de ranimer incessamment
à la vue de ses objets familiers la douleur qu’ils éprouvent à la mort des leurs.


Au contraire, l’akwalinpë du chaman conserve conscience et volonté. Il est parvenu à un
niveau d’être supérieur au plan humain ordinaire celui des yolok. Le chaman, dans sa lutte
pour maîtriser et utiliser les esprits, fait appel Indifféremment aux yolok et aux akwalinpë
des chamans décédés.
L’akwalinpë du chaman est capable d’exercer jalousie et vengeance par-delà la tombe,
et de nuire volontairement même sans avoir été appelé par un chaman vivant.


L’akwalinpë du chaman est toujours très redouté, non seulement par sa propre action,
mais par celle des yolok auxiliaires du chaman, qui restent sous sa dépendance. Non seulement
on ne lui adresse pas d’offrandes, mais on cherche à rompre tout lien avec les vivants, en
n’approchant plus jamais du lieu de la sépulture (a quelques centaines de mètres a la ronde).

L’akwalinpë des apprentis chamans (lesquels sont très nombreux, peut-être un cinquième
des hommes adultes) est dans une situation-intermédiaire et mal définie.
On admet la possibilité de le neutraliser, de se le concilier par des offrandes de nourriture
sur la tombe. A cet effet,, on demande au malade à l’agonie ce qu’il voudra manger.
Si en dépit de ces offrandes l’akwalinpë de l’apprenti chaman nuit aux vivants on admet
la possibilité de l’emmener en brousse et de l’enfermer dans un trou (akwalinpë tupohé).
Les chamans les plus expérimentés sont appelés en pareil cas pour procéder à cette opération.


Ces croyances rendent compte des rites funéraires des Wayana

 

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