O grand esprit dont j'entends la voix dans les vents
et dont le souffle donne vie à toute chose
écoute moi

Je viens à toi comme l'un de tes enfants
je suis faible
je suis petit
j'ai besoin de ta sagesse et de ta force

Laisse moi marcher dans la beauté
fais que mes yeux aperçoivent toujours le rouges et pourpres couchers de soleil

Fais que mes mains respectent les choses que tu as créées
et rend mes oreilles assez fines pour qu'elles puissent entendre ta voix

Fais moi sage, de sorte que je puisse comprendre ce que tu as enseigné à mon peuple
et les leçons que tu as cachées dans chaque feuille et chaque rocher

Je te demande force et sagesse
non pour être supérieur à mes frères
mais afin d'être capable d'accepter mon plus grand ennemi
moi même

Fais que je sois toujours prêt à me présenter devant toi
avec des mains propres et un regard droit

Ainsi lorsque mùa vie s'éteindra
comme s'éteint un coucher de soleil
mon esprit pourra venir à toi sans honte

 

 

samedi 19 Août

dimanche 20 Août

 

il a fallu repartir mais avec la promesse d'un retour
ils nous ont donné des colliers, de la nourriture
nous les avons longuement pris dans nos bras et embrassés comme c'est la coutume là bas quand on veut manifester son amitié ou son réconfort à quelqu'un

ce geste est si beau...
chacun appuyant sa tête sur l'épaule de l'autre
jusqu'à ce que les sanglots s'apaisent
que l'émotion ai vidée ses pleurs et  que cessent ses spasmes...

 

 

et puis alors s'enfuir.. vite ...partir...ne plus regarder
cela fait trop souffrir de s'attarder...

heureusement  Nat avait su convaincre papy de le suivre et de revenir avec lui... pour le marake des jeunes
même si il ne veut plus dire grand chose aujourd'hui...

nous avons donc repris le torrent, la petite crique qui descend des montagnes couvertes de végétations

et retrouvé les poteaux de notre carbet sur la petite ile pour une nouvelle nuit

 

 

des Iguanes y avaient pondu ce qui fit un bon repas du soir
Jess me dit à l'oreille que c'était un geste du chamane "kuyuli"

 

 

le soir papay nous a raconté une nouvelle histoire

 

Un jaguar et le tamanoir étaient très amis.

Un jour le jaguar demanda au tamanoir
- Qu'est-ce que tu manges ?
- Oh moi, je mange de tout.

Ils entendirent des cochons bois.

-Allez, viens, allons tuer des cochons bois. Lequel d'entre nous en tuera le plus ?

Le tamanoir en tua plusieurs, le jaguar un seul et encore, tout petit.

- Tu vois, jaguar, tu croyais que je n'avais pas de dents, regarde ce que j'ai tué. Je vais emmener ma part loin d'ici pour manger tranquille.

Mais bien entendu, le tamanoir ne toucha pas à la viande, il ne mangea que de la terre et des fourmis.

 A son retour, le jaguar lui dit :


- Allons déféquer. Nous fermerons les yeux...

Ils s'installèrent côte à côte.
Le tamanoir tricha : sans que son voisin s'en aperçoive, il échangea les excréments.


- Regarde, dit-il. Tu vois mes excréments : il y a des poils de cochon bois dedans.

- Que m'arrive-t-il ? dit le jaguar. Je n'ai mangé que de la viande et il est sorti de la boue !
J'ai faim, je vais aller chasser et tâcher de trouver du gibier.


Pendant ce temps, le tamanoir jouait, couché par terre. Il envoyait ses yeux se promener en l'air. Ensuite, ses yeux reprenaient leur place dans les orbites.


Le jaguar revint et dit
- Que fais-tu ?

- Je suis allé me promener au-dessus de la forêt.

 - Fais voir !
Le tamanoir renvoya ses yeux en l'air. Puis il dit Revenez !
Les yeux reprirent leur place.

Le jaguar demanda au tamanoir de lui montrer comment jouer à ce jeu.
- Couche-toi là, dit le tamanoir.
- Oh ! oui, encore une fois ! disait le jaguar.
Mais le tamanoir décida de ne pas faire rentrer les yeux du jaguar dans leurs orbites.
 Les yeux s'écrasèrent par terre. Le jaguar cria
-Aïe ! J'ai mal ! Je ne vois plus rien.
Il cherchait partout ses yeux à tâtons.
 Le tamanoir en profita pour se sauver. L'écureuil, qui passait par là, fit
des boules avec une plante, et les plaça dans les orbites
du jaguar. Puis il les arrosa avec le jus de la plante.

 Au lieu de remercier l'écureuil, le jaguar dit - Je vais te manger !
Mais l'écureuil se sauva.
- Je vais manger celui qui m'a fait perdre mes yeux, dit le jaguar.
Mais il ne trouva pas le tamanoir.


C'est depuis ce temps-là que les yeux du jaguar sont bleu ciel. Avant, il avait les yeux marron comme les hommes.

 

Je ne sais si les loupiots entendirent la fin... tout le monde semblait dormir sous la pleine lune qui brillait amoureusement sur leurs peaux cuivrées

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