Chaque village faute d'hôtel possède un "carbet" en fait une sorte de hangar ouvert à tous vents posé sur un sol battu, soit en ciment... ou parfois même surélevé et un plancher en bois.
L'hébergement y est gratuit ( sauf pour les carbets "privés" et " de luxe" qui commencent à s'édifier pour les touristes) il suffit d' y tendre don hamac et de ne surtout pas oublier la moustiquaire  ! ( c'est gratuit ! ...mais oui ! )
Suivant les soins que la municipalité apporte aux gens de passage l'endroit est agréable ( surtout s'il est le long du fleuve et engazonné  ) ou ressemble à un squat tagué et dégradé avec des canettes, des bouteilles et des papiers... et des cafards un peu partout....

 

Alors ce matin  dès l'aube une fois les pirogues chargées et remises à l'eau ce fut le passage des "sauts" par des cheminements sûr par les bras du fleuve les plus profonds mémorisés pas nos amis piroguiers qui nous confiaient pouvoir faire le chemin "les yeux fermés" ...
et puis quand l'eau ne se fait point assez profonde on relève le moteur et à la pagaie et à la perche on hisse  la  longiligne coque noire élégante  comme le corps superbe de certaines filles d'ici... mais c'est pas pour faire l'amour ajoute Gilbert dans un grand rire ... d'ailleur t'écumes pas autant que le fleuve ajoute aussitôt Gabriel...

et puis en saison sèche ...ou quand on est trop chargé il faut descendre de la pirogue pour pouvoir la hisser sur les rochers... et monter soi même avec les bagages à pied

8 sauts ce matin tout en traversant le territoire Paramaka qui défrichent de grands abatis spécialisés qu'ils sont dans l'agriculture :fruits et légumes qu'ils vendent tout le long du fleuve : manioc, riz, maïs, banane, ananas, piments, canne à sucre... et un peu d'herbe...

 23 plus corsés cet après midi  en gagnant celui des Djukas  spécialistes eux du bois et de sa transformation et de son transport... et fins pêcheurs...
la récolte du balata (gomme tirée du « balata franc » utilisée dans la fabrication des isolants, courroies de transmission, imperméables, jouets, etc.) et le transport des grumes (troncs d'arbres abattus et ébranchés). Ils vendent du poisson salé ou boucané qu'ils pêchent au filet... mais ne cultivent que pour leurs besoins personnels
Mais le passé même estompé ne s'oublie pas... et  étant donné leur rôle jadis de "garde chiourme" on se doute que l'entente n'est pas très bonne avec les bonis qui demeurent leurs vassaux... et que parfois des insultes ou des plaisanteries incompréhensibles pour nous fusent entre pirogues....

 

 

 Aux différentes étapes  rendues nécessaires par tant d'efforts  dans tous les hameaux ou petits villages partout les marques artistiques d'une civilisation qui unifiant les ethnies baigne dans une salsa traînante au rythme en voûtant  cousin proche du reggae et du rasta...
sans oublier les décorations superbes de l'art "tembé" qui remplace selon un jeune qui accepta d'en parler le texte et l'histoire de ces peuples qui ont un peu honte d'évoquer leurs racines dont  à la fois ils sont fier...  mais ont tellement peu l'occasion de la dire!
Mais l'art est là qui remplace la parole...

Un art abstrait symbolique presque mystique qui n'est pas sans rappeler  les mandalas ...et qui évoque les légendes et les préceptes puisés dans les traditions des diverses tribus d'Afrique, et qui bien que réduite à des manifestations fort simples... reste profondément animiste
 Massa-Gadou  le dieu suprême, créateur du monde et des hommes ... au-dessous de lui viennent les dieux inférieurs, les ancêtres, les hommes, les animaux et les plantes:...
un peuple de l'eau très superstitieux et soucieux de la coutume et se sent constamment entourés par des forces surnaturelles  responsables  des différents événements de la vie

Le chef de chaque tribu, ou Grand Man, est assisté de capitaines, ou chefs de village et d'un conseil des Anciens.
 La société est matrilinéaire, la cellule de base est la mère et ses enfants :le père étant considéré en quelque sorte comme un étranger.
 C'est l'oncle maternel, c'est-à-dire le frère de la mère, qui élève les enfants.

Le mariage n'est marqué d'aucune cérémonie particulière ; chacun des époux possède sa propre maison, comme s'il s'agissait d'associés. Leurs tâches sont nettement définies. L'homme coupe l'abattis dans lequel la femme plante et récolte.
La fourniture des denrées telles que pétrole, savon, sel, morue séchée, etc., est à la charge de l'homme, ainsi que la viande de chasse et le poisson salé ou boucané.
 La polygamie est autorisée, mais elle est peu fréquente, car le mari doit pourvoir aux besoins matériels de ses épouses...

 

Quelques objets de l'expression Bushinenge

 

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