Venez à Moi vous tous qui
êtes épuisés de travail et qui êtes chargés et Je vous soulagerai (Matt.
11,23).
Le pain que je donnerai c'est Ma chair, que je donnerai pour la Vie du monde (Joan.6,52).
Prenez et mangez : ceci est Mon Corps qui sera livré pour vous... Faites ceci en
mémoire de Moi (Luc.22,19: I Cor.11,24).
Celui qui mange Ma Chair et qui boit Mon Sang demeure en Moi et Moi en lui (Joan.6,57).
Les paroles que Je vous ai dites sont Esprit et Vie (Joan.6,64).
Ce sont là Vos Paroles, ô
Jésus ! Vérité éternelle, quoiqu'elles n'aient pas été dites dans le même temps, et
qu'elles ne soient pas écrites dans le même lieu.
Et puisqu'elles viennent de Vous, et qu'elles sont véritables, je dois les reçevoir
toutes avec une foi pleine de reconnaissance.
Elles sont de Vous, car c'est Vous qui les avez dites... mais elles sont aussi à moi,
parce que Vous les avez dites pour mon Salut.
Je les reçois avec joie de Votre bouche, afin qu'elles se gravent profondément dans mon
coeur.
Ces paroles pleines de tant de bonté, de tendresse et d'amour m'animent... mais la
pensée de mes crimes m'effraye, et ma conscience impure m'éloigne d'un mystère si
Saint.
La douceur de Vos paroles m'attire...
mais le poids de mes péchés me retient.
2. Vous m'ordonnez d'aller à
Vous avec confiance, si je veux avoir part avec Vous; et de me nourrir du Pain de
l'immortalité, si je veux obtenir la Vie et la Gloire éternelle.
Venez, dites-vous, venez à Moi vous tous qui souffrez et êtes oppressés, et Je vous
ranimerai ( Matth.11,28).
O douce et aimable parole à l'oreille d'un pécheur !
Vous invitez, Seigneur mon Dieu, le pauvre et l'indigent à la participation de Votre
Corps sacré !
Mais qui suis-je , Seigneur, pour oser m'approcher de Vous ?
Voilà que les cieux des cieux ne peuvent Vous contenir (II Reg.8,27)... et Vous
dites: Venez tous à Moi !
3. D'où vient cette
mystérieuse condescendance, une si tendre invitation ?
Comment oserais-je aller à Vous, moi qui ne sens en moi-même aucun bien qui puisse me
donner quelque confiance ?
Comment Vous recevrai-je en ma maison, moi qui ai souvent outragé Votre bonté ?
Les anges et les archanges Vous adorent en tremblant, les Saints et les Justes sont saisis
de frayeur... et Vous dites: Venez tous à Moi !
Si ce n'était Vous qui le dites, Seigneur, qui pourrait le croire ?
Et si Vous n'ordonniez Vous-même d'approcher de Vous... qui en aurait l'audace ?
4. Noé, cet homme Juste,
travailla cent ans à construire l'Arche, pour se sauver avec peu de personnes... et moi
comment pourrai-je en une heure me préparer à recevoir dignement le Créateur du Monde ?
Moïse le plus grand de Vos serviteurs, pour qui Vous étiez comme un ami, fit une arche
d'un bois incorruptible, qu'il revêtit d'un or très pur, afin d'y poser les tables de la
Loi...
et moi, vile créature, j'oserai recevoir si facilement le fondateur de la Loi et l'auteur
de la Vie ?
Salomon, le plus sage des rois d'Israël, employa sept ans à élever un temple magnifique
à la gloire de Votre Nom: il célébra pendant huit jours la fête de sa dédicace; il
offrit mille hosties pacifiques, et au son des trompettes, au milieu des cris de joie, il
plaça solennellement l'Arche d'Alliance dans le lieu qui lui était préparé.
Et moi, misérable que je suis, et le plus pauvre des hommes, comment Vous introduirai-je
dans ma maison, moi qui sais à peine employer pieusement une demi-heure ?...
Et plût à Dieu que j'eusse une seule fois employé dignement un moindre temps encore !
5. O mon Dieu, que n'ont point
fait ces saints hommes pour Vous plaire, et combien hélas ! ce que je fais est peu !... Combien est court le temps que je consacre à me préparer à la
communion !
Rarement suis-je bien recueilli, plus rarement suis-je libre de toute distraction...
Et certes, en Votre divine et salutaire Présence, nulle pensée profonde ne devrait
s'offrir à mon esprit, nulle créature ne devrait l'occuper... car ce n'est pas un ange,
mais le Seigneur des anges que je dois recevoir en moi !
6. Quelle distance infinie d'ailleurs, entre l'Arche d'Alliance avec ce qu'elle renfermait, et Votre Corps très pur avec ses ineffables vertus... entre les sacrifices de la Loi, figure du Sacrifice à venir, et la véritable Hostie de Votre Corps... accomplissement de tous les anciens sacrifices !
7. Pourquoi donc ne suis-je pas
plus enflammé en Votre adorable Présence ?
Pourquoi n'ai-je pas soin de me mieux préparer à la participation de Vos Saints
Mystères, lorsque ces antiques patriarches et ces saints Prophètes, ces rois et ces
princes avec tout leur peuple ont montré tant de zèle pour le culte divin ?
8. David , ce roi si pieux, fit
éclater ses transports par des danses religieuses devant l'Arche, se souvenant des
bienfaits que Dieu avait répandus sur ses pères...
il fit faire différents instruments de musique, il composa des Psaumes que le peuple
chantait avec allégresse, selon ce qu'il avait ordonné, et , animé de l'Esprit Saint,
souvent il les chanta lui-même sur la harpe...
il apprit aux enfants d'Israël à louer Dieu de tout leur coeur, et à unir chaque jour
leurs voix pour Le célébrer et Le bénir.
Si la vue de l'Arche d'Alliance inspirait tant de ferveur, tant de zèle pour les louanges
de Dieu, quel respect, quel Amour ne doit pas m'inspirer, et à tout le peuple chrétien,
la Présence de Votre Sacrement, ô Jésus ! et la réception de Votre Corps adorable !
9. Plusieurs courent en divers
lieux pour visiter les reliques des Saints; ils écoutent avidement le récit de leurs
actions; ils admirent les vastes temples bâtis en leur honneur, et baisent leurs os
sacrés enveloppés dans l'or et la soie.
Et voilà que Vous-même, ô Mon Dieu ! Vous êtes ici présent devant moi
sur l'autel !... Vous , le Saint des Saints !... le Créateur des hommes... le Roi des
anges !
Souvent c'est la curiosité, le désir de voir des choses nouvelles, qui fait entreprendre
ces pèlerinages... et de là vient que, guidé par ce motif frivole, sans véritable
contrition, on en tire peu de fruit pour la réforme des moeurs.
Mais ici, dans le Sacrement de l'autel, Vous êtes Présent tout entier, ô Chrit- Jésus
! Vrai Dieu et vrai homme !... et toutes les fois qu'on Vous reçoit dignement
et avec ferveur, on recueille en abondance les fruits du Salut Eternel...
Ce n'est pas la légèreté, ni la curiosité, ni l'attrait des sens, qui conduit à ce
banquet sacré... mais une Foi ferme, une vive Espérance, une Charité sincère....
10. O Dieu, Créateur invisible
du monde ! Que Vous êtes admirable dans ce que Vous faites pour nous !
Avec quelle bonté, quelle tendresse Vous veillez sur Vos élus, Vous donnant Vous-même
à eux pour nourriture dans Votre Sacrement !
C'est là ce qui surpasse toute
intelligence... ce qui, plus qu'aucune
autre chose, attire à Vous les coeurs pieux et enflamme leur Amour !
Car Vos vrais fidèles, occupés toute leur vie de se corriger, puisent dans la fréquente
réception de cet Auguste Sacrement... une merveilleuse ferveur et un zèle ardent pour la
vertu !
11. O Grâce admirable et
cachée du Sacrement... connue des seuls fidèles serviteurs de Jésus-Christ !... Car les
serviteurs infidèles, asservis au péché, ne peuvent en ressentir l'influence.
La Grâce de l'Esprit Saint est donnée dans ce Sacrement... il répare les forces de
l'âme et lui rend sa beauté première... que le péché avait effacée.
Telle est quelquefois la Puissance de cette Grâce et la ferveur qu'elle inspire, que non
seulement l'esprit mais le corps languissant, en reçoivent une vigueur nouvelle...
12. Et c'est pourquoi nous
devons déplorer avec amertume la tiédeur et la négligence qui affaiblissent en nous le
désir de recevoir Jésus-Christ... unique Espérance des Elus et leur seul mérite !...
Car c'est Lui qui nous sanctifie et qui nous a rachetés... Il est
la consolation de ceux qui voyagent sur la terre,...et l'éternelle félicité des Saints.
Combien donc ne doit-on pas gémir de ce que plusieurs montrent tant d'indifférence pour
ce Mystère Sacré qui est la Joie du Ciel... et le Salut du monde !
O aveuglement ! ô dureté du coeur humain ! d'être si peu touché de ce don ineffable, qui semble perdre de son prix à mesure qu'on en use davantage !
13. Si cet adorable Sacrement
ne s'accomplissait qu'en un seul lieu, et qu'un seul prêtre dans le monde entier
consacrât l'Hostie Sainte... avec quelle ardeur les hommes n'accourraient-ils pas en ce
lieu, vers ce Prêtre Unique,...pour voir célébrer les Saints Mystères ?
Mais il y a plusieurs prêtres... et le Christ est offert en plusieurs lieux, afin que la
Miséricorde et l'Amour de Dieu pour l'homme éclatent d'autant plus, que la Sainte
Communion est plus répandue dans le monde !
Je Vous rends grâces, ô Jésus, Pasteur Éternel... qui dans notre exil et dans notre
indigence, daignez nous nourrir de Votre Corps et de Votre Sang précieux... et nous
inviter de Votre propre bouche à la participation de ces Mystères Sacrés disant: Venez à Moi, vous tous qui portez votre fardeau avec travail, et Je vous
soulagerai ( Matt.11,28).
Plein de confiance en Votre
bonté et Votre grande miséricorde, je m'approche de Vous Seigneur...
malade, je viens à mon Sauveur...
consumé de faim et de soif, je viens à la Source de la Vie...
pauvre, je viens au Roi du Ciel...
esclave , je viens à mon Maître...
créature, je viens à Celui qui m'a fait...
désolé , je viens à mon tendre Consolateur...
Mais qu'y a-t-il en ce misérable qui Vous porte à venir à lui ?...
Que suis-je pour que Vous vous donniez Vous-même à moi ?
Comment un pécheur osera-t-il paraître devant Vous ?... Et comment daignerez-Vous venir
vers ce pécheur ?
Vous connaissez Votre serviteur... et Vous savez qu'il n'y a en lui aucun bien qui mérite
cette Grâce.
Je confesse donc ma bassesse... je reconnais Votre bonté... je bénis Votre
miséricorde, et je vous rends grâces à cause de Votre immense Charité !...
Car c'est pour Vous-même et non pour mes mérites que Vous en usez de la
sorte, afin que je connaisse mieux Votre Tendresse... et que, embrasé d'un plus grand
Amour, j'apprenne à m'humilier plus parfaitement, à Votre exemple...
Et puisqu'il Vous plaît ainsi... et que Vous l'avez ainsi ordonné... je reçois avec
joie la Grâce que Vous daignez me faire... et puisse mon iniquité n'y pas mettre
d'obstacle !
2. O tendre et bon Jésus !
Quelles louanges perpétuelles ne Vous devons-nous pas, pour la réception de Votre Corps
Sacré, si élevé au-dessus de tout ce que peut exprimer le langage de l'homme !...
Mais que penserai-je en Le recevant... en m'approchant de mon Seigneur ?...
que je ne puis révérer autant que je dois... et que je désire cependant ardemment
recevoir ?
Quelle pensée meilleure et plus salutaire que de m'abaisser profondément devant Vous, et d'exalter Votre bonté infinie pour moi ?...
Je Vous bénis, mon Dieu... et je veux Vous louer éternellement...
Je me méprise et me confonds devant Vous dans l'abîme de mon abjection...
3. Vous êtes le Saint des
Saints... et moi le rebut des pécheurs...
Vous Vous inclinez vers moi, qui ne suis pas digne de lever les yeux sur Vous...
Vous venez à moi... Vous voulez être avec moi... Vous m'invitez à Votre table...
Vous voulez me donner à manger un aliment céleste... le pain des anges, qui n'est autre
que Vous-même... ô Pain Vivant ! qui êtes descendu du ciel... et qui donnez la Vie
au monde ( Joan.6,48,50,54) !
4. Voilà la Source de
l'Amour... et le triomphe de Votre miséricorde !
Que ne Vous doit-on pas d'actions de grâces et de louanges pour ce bienfait !
O salutaire dessein que celui que Vous conçûtes d'instituer Votre Sacrement !
O doux et délicieux banquet où Vous Vous donnâtes Vous-même pour nourriture !
Que Vos oeuvres sont admirables , Seigneur !
Que Votre Puissance est grande !
Que Votre Vérité est ineffable !
Vous avez dit, et tout a été fait ( Ps. 148,5)... et rien n'a été fait que ce
que Vous avez ordonné.
5. Chose merveilleuse... que
nul homme ne saurait comprendre, mais que tous doivent croire... que Vous, Seigneur mon
Dieu... vrai Dieu et vrai homme... Vous soyez contenu tout entier sous la moindre partie
des espèces du pain et du vin... et que, sans être consumé, Vous soyez mangé par celui
qui Vous reçoit !
Souverain Maître de l'Univers... Vous qui, n'ayant besoin de personne, avez cependant
voulu habiter en nous par Votre Sacrement... conservez sans tache mon âme et mon corps,
afin que je puisse plus souvent célébrer Vos saints mystères avec la Joie d'une
conscience pure... et recevoir pour mon Salut éternel ce que Vous avez institué
principalement pour Votre Gloire... et pour perpétuer à jamais le souvenir de Votre
Amour.
6. Réjouis-toi mon âme, et
rend grâces à Dieu d'un don si magnifique !... d'une si ravissante consolation,...qu'IL
t'a laissée dans cette vallée de larmes !...
Car toutes les fois qu'on célèbre ce Mystère, et qu'on reçoit le Corps de
Jésus-Christ, l'on consomme soi-même l'oeuvre de Sa Rédemption... et on participe à
tous les mérites du Christ !
Car la Charité de Jésus-Christ ne s'affaiblit jamais... et jamais sa propitiation
infinie ne s'épuise !
Vous devez donc toujours vous disposer à cette action sainte par un renouvellement
d'esprit... et méditer attentivement ce grand Mystère de Salut...
Lorsque vous célébrez le divin Sacrifice... ou que vous y assistez... il doit vous
paraître aussi grand... aussi nouveau... aussi digne d'amour, que si ce jour-là même,
Jésus-Christ, descendant pour la première fois dans le sein de la Vierge... se faisait
homme... ou que, suspendu à la Croix, il souffrît et mourût pour le Salut des hommes...
Je viens à Vous, Seigneur,
pour jouir de Votre don, et goûter la Joie du banquet sacré, que, dans Votre
tendresse, Vous avez, mon Dieu, préparé pour le pauvre ( Ps. 67,11).
En Vous est tout ce que je puis, tout ce que je dois désirer... Vous êtes mon Salut et
ma Rédemption... mon Espérance et ma Force... mon Honneur et ma Gloire.
Réjouissez-donc aujourd'hui l'âme de Votre serviteur, parce que j'ai élevé mon
âme vers Vous (Ps 85,3), Seigneur Jésus.
Je désire maintenant Vous recevoir avec un respect plein d'amour; je désire que Vous
entriez dans ma maison, pour mériter d'être béni de Vous comme Zachée, et d'être
compté parmi les enfants d'Abraham.
Votre Corps, voilà l'objet auquel mon âme aspire... mon coeur brûle d'être uni à
Vous.
2; Donnez-Vous à moi, et ce
don me suffit... car sans Vous rien ne me console.
Je ne puis être sans Vous, et je ne saurais vivre si Vous ne venez à moi.
Il faut donc que je m'approche de Vous souvent, et que je Vous reçoive comme le soutien
de ma vie, de peur que , privé de cette céleste nourriture, je ne tombe de défaillance
dans le chemin.
C'est ainsi, miséricordieux Jésus, que, prêchant aux peuples et les guérissant de
diverses langueurs, Vous dîtes un jour: Je ne veux pas les renvoyer à jeun dans
leurs maisons, de peur que les forces ne leur manquent en route ( Matth.25,32).
Daignez donc en user de la même manière avec moi, Vous qui avez voulu demeurer dans
Votre Sacrement pour la consolation des fidèles.
Car Vous êtes le doux aliment de l'âme... et celui qui Vous mange dignement aura part à
l'héritage de la Gloire éternelle.
Combien il m'est nécessaire à moi, qui tombe et pèche si souvent, qui me laisse aller
si vite à la tiédeur, au découragement... de me renouveler... de me purifier... de me
ranimer par des prières et des confessions fréquentes, et par la réception de Votre
Corps Sacré... de peur que, m'en abstenant trop longtemps, je n'abandonne mes
résolutions.
3. Car les penchants de
l'homme l'inclinent au mal dès l'enfance ( Gen.8,21)... et s'il n'est soutenu par ce
remède divin, il s'enfonce de plus en plus.
La Sainte Communion retire du mal et fortifie dans le bien.
Si donc je suis maintenant si souvent négligent et tiède quand je communie ou que je
célèbre le Saint Sacrifice... que serait-ce si je renonçais à cet aliment salutaire et
si je me privais de ce secours puissant ?
Ainsi, quoique je ne sois pas tous les jours assez bien disposé pour célébrer les
divins mystères, j'aurai soin cependant d'en approcher aux temps convenables, et de
participer à une Grâce si grande.
Car c'est la principale consolation de l'âme fidèle, tandis qu'elle voyage loin de
Vous dans un corps mortel (I Cor.5,6), de se souvenir souvent de Son Dieu, et de
recevoir Son bien- aimé dans un coeur embrasé d'Amour !
4. O prodige de Votre Tendresse
pour nous ! Vous, Seigneur mon Dieu, qui donnez la Vie et l'Etre à tous les esprits, Vous
daignez venir à une pauvre âme misérable, et, avec Votre divinité et Votre humanité
tout entières, rassasier sa faim !
O heureuse !... mille fois heureuse ! l'âme qui peut Vous recevoir dignement... Vous...
son Seigneur et son Dieu... et goûter avec plénitude la Joie de Votre Présence !
Oh ! qu'Il est grand le Seigneur qu'elle reçoit !
Qu'Il est aimable l'hôte qu'elle possède !
Que Le compagnon, l'Ami qui se donne à elle, est doux et fidèle !
Que l'Epoux qu'elle embrasse est beau !
Qu'Il est digne et noble d'être aimé par dessus tout ce qu'on peut aimer, et tout ce
qu'il y a de plus désirable !
Que le ciel et la terre, dans leur parure magnifique, se taisent devant Vous, ô mon
bien-aimé !... car tout ce qu'on admire de beau en eux, ils le tiennent de Vous, dont
la Sagesse n'a point de bornes (Ps.146,5)... et jamais ils n'approcheront de Votre
beauté souveraine .
Seigneur mon Dieu, prévenez
Votre serviteur de Vos plus douces bénédictions (Ps 20,3), afin que je puisse
approcher dignement et avec ferveur de Votre auguste Sacrement.
Rappelez mon coeur à Vous... réveillez-moi du profond assoupissement où je languis. Visitez-moi
pour me sauver ( Ps.105,4),...pour que je goûte intérieurement la douceur qui est
cachée en abondance dans ce Sacrement comme dans Sa Source.
Faites briller aussi Votre Lumière à mes yeux, afin qu'ils discernent un si grand
mystère... fortifiez ma foi pour le croire inébranlablement.
Car c'est l'oeuvre de Votre Amour et non de la puissance humaine... c'est Votre
institution sacrée, et non une invention de l'homme.
Nul ne peut concevoir par lui-même des merveilles au-dessus de la pénétration des Anges
mêmes.
Que pourrai-je donc, moi pécheur indigne... moi cendre et poussière... découvrir et
comprendre d'un mystère si haut ?
2. Seigneur, dans la
simplicité de mon coeur, avec une foi ferme et sincère, et sur le commandement que Vous
m'en avez fait, je m'approche de Vous ,plein de confiance et de respect... et je crois
sans hésiter que Vous êtes ici présent dans ce Sacrement, et comme Dieu, et comme homme
!
Vous voulez donc que je Vous reçoive et que je m'unisse à Vous dans la Charité ?
C'est pourquoi j'implore Votre clémence, et je Vous demande en ce moment une Grâce
particulière, afin que, embrasé d'amour, je me fonde et m'écoule tout entier en Vous, et que je ne désire plus aucune autre consolation.
Car cet adorable Sacrement est le Salut de l'âme et du corps, le remède de toute
langueur spirituelle.
Il guérit les vices, réprime les passions, dissipe les tentations ou les affaiblit,
augmente la Grâce... accroît la Vertu... affermit la Foi... fortifie l'Espérance,
enflamme et dilate l'Amour !
3. Quels biens sans nombre
n'avez-Vous pas accordé et n'accordez-Vous pas encore chaque jour, dans ce Sacrement, à
ceux que Vous aimez... et qui le reçoivent avec ferveur, ô mon Dieu... unique appui de
mon âme... réparateur de l'infirmité humaine... source de toute consolation intérieure
!
Car Vous les consolez avec abondance en leurs tribulations diverses...
Vous les relevez de l'abattement par l'Espérance de Votre protection;
Vous les ranimez intérieurement, et les éclairez par une grâce nouvelle; de sorte que
ceux que se sentaient plein de trouble et de tiédeur avant la communion se trouvent tout
changés après s'être nourris de cette viande et de ce breuvage céleste .
Vous en usez ainsi avec Vos élus, afin qu'ils reconnaissent clairement, et par une
manifeste expérience, toute la faiblesse qui leur est propre, et tout ce qu'ils
reçoivent de Votre grâce et de Votre Bonté.
Car d'eux-même, froids, durs, sans goût pour la piété, par Vous ils deviennent pieux,
zélés, fervents.
Qui, en effet, s'approchant humblement de la fontaine de suavité, n'en remporte pas un
peu de douceur ? Ou qui, en se tenant près d'un grand feu, n'en reçoit pas quelque
chaleur ?
Vous êtes mon Dieu, cette fontaine toujours pleine et surabondante... ce feu toujours
ardent et qui ne s'éteint jamais...
4. Si donc il ne m'est pas
permis de puiser à la plénitude de la Source, et de m'y désaltérer parfaitement,
j'approcherai cependant ma bouche de l'ouverture par où s'écoulent les eaux célestes,
afin d'y recueillir au moins une petite goutte pour apaiser ma soif, et de ne pas tomber
dans une entière sécheresse.
Et si je ne puis encore être tout céleste et tout de feu, comme les Chérubins et les
Séraphins, je m'efforcerai pourtant de m'animer à la piété et de préparer mon coeur
afin qu'en participant avec humilité à ce Sacrement de Vie, je reçoive au moins quelque
étincelle de ce Feu divin.
Bon Jésus, Sauveur très Saint, suppléez Vous-même par Votre bonté et Votre Grâce à
ce qui me manque... Vous qui avez daigné appeler à Vous tous les hommes en disant: Venez
à Moi, Vous tous qui êtes accablés de travail et de douleur, et Je vous soulagerai
( Matt.11,28).
5. Je travaille à la sueur de
mon front, mon coeur est brisé de douleur... le poids de mes péchés m'accable... les
tentations m'agitent... une foule de passions mauvaises m'enveloppent et me pressent... et
il n'y a personne qui me secoure, qui me délivre, qui me sauve, si ce n'est Vous, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, entre les mains de Qui je me remets,
et tout ce qui est à moi... afin que Vous me protégiez et me conduisiez à la Vie
éternelle.
Recevez-moi pour l'honneur et la Gloire de Votre Nom, Vous qui m'avez préparé Votre
Corps et Votre Sang pour nourriture et pour breuvage.
" Faites, Seigneur mon Dieu, mon Sauveur, que ma ferveur et mon amour croissent
d'autant plus que je participe plus souvent à ce divin mystère" !
(ce passage plus particulièrement écrit pour les prêtres s'adresse également à tous les croyants et les consacrés par le Baptême n.d.t.)
Quand vous auriez la Pureté
des anges et la Sainteté de Jean-Baptiste, vous ne sauriez pas digne de recevoir ni même
de toucher ce Sacrement.
Car ce ne sont pas les mérites de l'homme qui lui donnent le droit de consacrer et de
toucher le Corps de Jésus-Christ et de se nourrir du Pain des anges.
O mystère ineffable ! ô sublime dignité des prêtres, auxquels est donné ce qui n'a
point été accordé aux anges !
Car les prêtres validement ordonnés dans l'Eglise ont seuls le pouvoir de célébrer et
de consacrer le Corps de Jésus-Christ.
Le prêtre est le ministre de Dieu, il use de la Parole de Dieu selon le commandement et
l'institution de Dieu ; mais Dieu, à la volonté de Qui tout est soumis, à Qui tout
obéit lorsqu'Il commande, est le principal Auteur du Miracle qui s'accomplit sur l'autel,
et c'est Lui qui l'opère invisiblement.
2. Vous devez donc, dans cet
auguste Sacrement, croire plus à la Toute-Puissance de Dieu qu'à vos propres sens et à
ce qui paraît aux yeux... et vous ne sauriez dès lors approcher de l'autel avec assez de
respect et de crainte.
Pensez à ce que vous êtes, et considérez quel est Celui dont vous avez été fait le
ministre par l'imposition des mains de l'Evêque.
Vous avez été fait prêtre, et consacré pour célébrer les Saints Mystères...
maintenant soyez fidèle à offrir à Dieu le Sacrifice avec ferveur, au temps convenable,
et que toute votre conduite soit irrépréhensible.
Votre fardeau n'est pas plus léger; vous êtes lié au contraire, par des obligations
plus étroites, et obligé à une plus grande Sainteté.
Un prêtre doit être orné de toutes les vertus et donner aux autres l'exemple d'une vie
pure.
Ses moeurs ne doivent point ressembler à celles du peuple: il ne doit pas marcher dans
les voies communes, mais il doit vivre comme les anges dans le ciel, ou comme les hommes
parfaits sur la terre.
3. Le prêtre revêtu des
habits sacrés tient la place de Jésus-Christ, afin d'offrir à Dieu d'humbles
supplications pour lui-même et pour tout le peuple.
Il porte devant et derrière le signe de la Croix du Sauveur, afin que le souvenir de Sa
Passion lui soit toujours présent.
Il porte devant lui la Croix sur la chasuble, afin de considérer attentivement les traces
de Jésus-Christ, et de s'animer à les suivre.
Il porte la Croix derrière lui, afin d'apprendre à souffrir avec douceur pour Dieu tout
ce que les hommes peuvent lui faire de mal.
Il porte la Croix devant lui, afin de pleurer ses propres péchés: derrière lui afin que
par une tendre compassions, il pleure aussi les péchés des autres... et se souvenant
qu'il est établi médiateur entre Dieu et le pécheur, il ne se lasse point d'offrir des
prières et des sacrifices, jusqu'à ce qu'il ait obtenu grâce et miséricorde.
Quand le prêtre célèbre, il honore Dieu, il réjouit les anges, il édifie l'Eglise, il
procure des secours aux vivants, du repos aux morts, et se rend lui même participant de
tous les biens.
Seigneur, lorsque je considère
Votre Grandeur et ma bassesse, je suis saisi de frayeur, et je me confonds en moi-même.
Car si je m'approche de Vous, je fuis la vie... et si je m'en approche indignement,
j'irrite Votre colère.
Que ferai-je donc, mon Dieu, mon protecteur, mon conseil dans tous mes besoins ?
2. Montrez-moi la Voie droite,
enseignez-moi quelque court exercice pour me disposer à la Sainte Communion.
Car il m'est important de savoir avec quelle ferveur et quel respect je dois préparer mon
coeur, pour recevoir avec fruit Votre Sacrement, ou pour Vous offrir ce divin Sacrifice.
( même remarque que pour le paragraphe précédent n.d.t.)
Sur toutes choses, il faut que
le prêtre qui se dispose à célébrer les Saints Mystères, à toucher et à recevoir le
Corps de Jésus-Christ, s'approche de ce Sacrement avec une profonde humilité de coeur,
un respect suppliant, une pleine foi, et une pieuse intention d'honorer Dieu.
Examinez avec soin votre conscience, et autant que vous le pourrez, purifiez-là par une contrition véritable et par une humble
confession, de sorte que, délivré du
poids de vos fautes, exempt de troubles et de remords, vous puissiez librement venir à
Moi.
Ayez une vive douleur de tous vos péchés en général: déplorez en particulier ceux que
vous commettez chaque jour... et, si le temps vous le permet, confessez à Dieu dans le
secret du coeur, toutes les misères qui sont le fruit de vos passions.
2. Affligez-vous et gémissez d'être encore sous l'empire de la chair et du
monde:
Si peu occupé de mourir à vos inclinations; si agité par les mouvements de la
concupiscence;
Si peu exact à veiller sur vos sens; si souvent séduit par de vains fantômes;
Si enclin à vous répandre au dehors; si négligent à rentrer en vous-même;
Si porté au rire et à la dissipation; si dur, quand vous devriez verser des larmes de
componction;
Si prompt à vous livrer au relâchement et à la mollesse; si lent à embrasser une vie
austère et fervente;
Si curieux de nouvelles et de ce qui attire les regards par sa beauté; si plein de
répugnance pour ce qui abaisse et humilie;
Si avide de beaucoup avoir; si avare pour donner; si ardent à retenir;
Si inconsidéré dans vos discours; si impuissant à vous taire;
Si déréglé dans vos moeurs; si indiscret dans vos actions;
Si intempérant dans le manger et le boire; si sourd à la Parole de Dieu:
Si convoiteux de repos; si ennemi de travail;
Si éveillé pour des récits frivoles; si appesanti par le sommeil durant les veilles
saintes;
Si pressé d'en voir la fin; si peu attentif en y assistant;
Si dissipé en récitant l'office divin, si tiède en célébrant, si aride dans la
communion;
Si aisément distrait, si rarement bien recueilli;
Si tôt ému de colère; si prompt à blesser les autres;
Si enclin à juger le mal; si sévère à le reprendre;
Si enivré de joie dans la prospérité, si abattu dans l'adversité;
Si fécond en bonnes résolutions, et si stérile en bonnes oeuvres.
3. Après avoir confessé et
déploré avec une grande douleur et un vif sentiment de votre faiblesse ces défauts et
tous les autres qui peuvent être en vous, formez un ferme propos de vous corriger et
d'avancer dans la vertu.
Offrez-vous ensuite avec une pleine résignation et sans aucune réserve sur l'autel de
votre coeur, comme un holocauste perpétuel, en l'honneur de Mon Nom, M'abandonnant
entièrement le soin de votre corps et de votre âme, afin d'obtenir ainsi la Grâce de
célébrer dignement le Saint-Sacrifice, et de recevoir avec fruit le Sacrement de Mon
Corps.
4. Car il n'y a point
d'oblation plus méritoire, ni de satisfaction plus grande pour les péchés que de
s'offrir soi-même sincèrement à Dieu en Lui offrant, à la Messe et dans la Communion,
le Corps de Jésus-Christ.
Si l'homme fait ce qui est en lui, et s'il a un vrai repentir toutes les fois qu'il
s'approche de Moi pour demander Grâce et Miséricorde: J'en jure par Moi-même, dit
le Seigneur, Je ne me souviendrai
plus de ses péchés, et ils lui seront tous pardonnés, car Je ne veux point la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse
et qu'il vive ( Ezech.23,22;33,11).
Comme Je me suis volontairement
offert pour vos péchés à Mon Père, les bras étendus sur la Croix, et le corps nu, ne
réservant rien, et m'immolant tout entier, pour apaiser Dieu: ainsi vous devez tous les
jours dans le Sacrifice de la Messe, vous offrir à Moi comme une hostie pure et Sainte,
du plus profond de votre coeur, et de toutes les puissances de votre âme.
Que demandé-Je de vous, sinon que vous vous abandonniez à Moi sans réserve ?
Tout ce que vous Me donnez hors de vous ne M'est rien, parce que c'est vous que Je veux et non pas vos dons.
2. Comme tout le reste ne vous
suffirait pas sans Moi, ainsi aucun de vos dons ne peut Me plaire si vous ne vous donnez
vous-même.
Offrez-vous à Moi, donnez-vous pour Dieu tout entier, et votre oblation Me sera
agréable.
Je me suis offert tout entier pour vous à Mon Père, Je vous ai donné tout Mon Corps et
tout Mon Sang pour nourriture, afin d'être tout à vous, et que vous fussiez à jamais
tout à Moi.
Mais si vous demeurez en vous-même, si vous ne vous abandonnez pas sans réserve à Ma
Volonté, votre oblation n'est pas entière, et nous ne serons pas unis parfaitement.
L'oblation volontaire de vous-même entre les mains de Dieu doit donc précéder toutes
vos oeuvres, si vous voulez acquérir la Grâce et la Liberté.
S'il en est si peu qui soient éclairés de Ma Lumière, et qui jouissent de la Liberté
intérieure, c'est qu'ils ne savent pas se renoncer entièrement eux-mêmes.
Je l'ai dit et Ma Parole est immuable: Si quelqu'un ne renonce pas à tout, il ne peut
être Mon disciple (Luc.14,33).
Si donc vous voulez être Mon disciple, offrez-vous à Moi avec toutes vos affections..
Seigneur, à qui tout
appartient dans le Ciel et sur la terre, je veux aussi me donner à Vous par une oblation
volontaire; je veux être à Vous pour toujours.
Dans la simplicité de mon coeur, je m'offre à Vous aujourd'hui, mon Dieu, pour Vous
servir à jamais, pour Vous obéir, pour m'immoler sans cesse à Votre Gloire.
Recevez-moi avec l'oblation simple de Votre précieux Corps, que je vous offre aujourd'hui
en présence des anges qui assistent invisiblement à ce Sacrifice: et faites qu'il porte
des fruits de Salut pour moi et pour tout votre peuple.
2. Toutes les fautes et tous les crimes que j'ai commis devant Vous et devant vos saints anges, depuis le jour où j'ai pu commencer à pécher jusqu'à ce moment, je Vous les offre, Seigneur, sur Votre autel de propitiation, afin que Vous les consumiez par le Feu de Votre Amour, que Vous effaciez toutes la taches dont ils ont souillé ma conscience, et qu'après l'avoir purifiée Vous me rendiez Votre Grâce, que mes péchés m'avaient fait perdre, me les pardonnant tous pleinement, et me recevant dans Votre Miséricorde, au baiser de Paix.
3. Que puis-je faire pour
expier mes péchés, que de les confesser humblement, avec une amère douleur, et
d'implorer sans cesse Votre clémence ?
Je Vous en conjure, Exaucez-moi, Soyez-moi propice, quand je me présente devant Vous ,
mon Dieu.
J'ai une vive horreur de tous mes péchés, et je suis résolu à ne plus les commettre.
Ils m'affligent profondément, et toute ma vie je ne cesserai de m'en affliger, prêt à
faire pénitence et à satisfaire pour eux selon mon pouvoir.
Pardonnez-les-moi, Seigneur, pardonnez-les-moi pour la Gloire de Votre Saint Nom. Sauvez
mon âme que vous avez rachetée au prix de Votre Sang.
Voilà que je m'abandonne à Votre Miséricorde, je me remets entre Vos Mains...
traitez-moi selon Votre Bonté et non selon ma malice et mon iniquité.
4. Je Vous offre aussi tout ce qu'il y a de bien en moi, quelque imparfait qu'il soit, afin que, l'épurant, le sanctifiant, le perfectionnant sans cesse, Vous le rendiez plus digne de Vous, plus agréable à Vos yeux, et que Vous me conduisiez à une heureuse fin, moi le plus inutile, le plus languissant et le dernier des hommes.
5. Je Vous offre encore tous
les pieux désirs des âmes fidèles, les besoins de mes parents, de mes amis, de mes
frères, de mes soeurs, de tous ceux qui me sont chers; de ceux qui m'ont fait, ou à
d'autres, quelque chose pour l'Amour de Vous; de ceux qui ont demandé ou désiré que
j'offrisse des prières ou le Saint Sacrifice pour eux et pour les leurs, soit qu'ils
vivent encore en la chair, soit que le temps ait fini pour eux.
Que tous sentent le secours de Votre Grâce, la Puissance de Vos consolations;
Protégez-les dans les périls, Délivrez-les de leurs peines, et qu'affranchis de tous
les maux, ils Vous rendent pleins de Joie, d'éclatantes actions de grâces.
6. Je Vous offre enfin des
supplications et l'hostie de Paix, principalement pour ceux qui m'ont offensé en quelque
chose, qui m'ont contristé, qui m'ont blâmé, qui m'ont fait quelque tort ou quelque
peine; et pour tous ceux aussi que j'ai moi-même affligés, blessés, troublés,
scandalisés, le sachant ou sans le savoir, afin que Vous nous pardonniez à tous nos
péchés et nos offenses mutuelles.
Otez de nos coeurs, ô Mon Dieu, le soupçon, l'aigreur, la colère, tout ce qui divise,
tout ce qui peut altérer la Charité et diminuer l'Amour fraternel.
Ayez pitié, Seigneur, Ayez pitié de ces pauvres qui implorent Votre Grâce, Votre
Miséricorde; et faites que nous soyons dignes de jouir içi-bas de Vos dons et d'arriver
à l'Eternelle Vie.
Ainsi soit-il.
Il faut recourir souvent à la
Source de la Grâce de la Divine Miséricorde, à la Source de toute Bonté et de toute
Pureté, afin que vous puissiez être guéris de vos passions et de vos vices, et que,
plus fort, plus vigilant, vous ne soyez ni vaincu par les attaques du démon, ni surpris
par ses artifices.
L'ennemi des hommes, sachant quel est le Fruit de la Sainte Communion, et combien est
grand le remède qu'y trouvent les âmes pieuses et fidèles, s'efforce en toute occasion
et par tous les moyens, de les en éloigner autant qu'il peut.
2. Aussi e'st-ce au moment où
ils s'y disposent que quelques -uns éprouvent les plus vives attaques de Satan.
Cet esprit de malice, comme il est écrit au livre de Job, vient parmi les enfants de Dieu
pour les troubler par les ruses ordinaires de sa haine, cherchant à leur inspirer des
craintes excessives et de pénibles perplexités, pour affaiblir leur amour, ébranler
leur Foi, afin qu'ils renoncent à communier, ou qu'ils ne communient qu'avec tiédeur.
Mais il ne faut pas s'inquiéter de ses artifices et de ses suggestions quelque honteuses,
quelque horribles qu'elles soient, mais les rejeter toutes sur lui.
Il faut se rire avec mépris de cet esprit misérable, et n'abandonner jamais la Sainte Communion à cause de ses attaques et des mouvements qu'il
excite en nous.
3. Souvent aussi l'on s'en
éloigne par un désir trop vif de la ferveur sensible, et parce qu'on a conçu de
l'inquiétude sur sa confessions.
Agissez selon les conseils des personnes prudentes, et bannissez de votre coeur l'anxiété
et les scrupules, parce qu'ils détruisent la piété et sont un obstacle à la Grâce de
Dieu.
Ne vous privez point de la Sainte Communion, dès que vous éprouvez quelques troubles ou
une légère peine de conscience; mais confessez-vous au plus tôt, et pardonnez
sincèrement aux autres les offenses que vous avez reçues d'eux.
Que si vous avez vous-même offensé quelqu'un, demandez-lui humblement pardon, et Dieu
aussi vous pardonnera.
4. Que sert de tarder à se
confesser, et de différer la Sainte Communion ?
Purifiez-vous promptement, hâtez-vous de rejeter le venin et de recourir au remède;
vous vous en trouverez mieux que de différer longtemps.
Si vous différez aujourd'hui pour une raison, peut-être s'en présentera-t-il demain une
plus forte, et vous pourriez ainsi être sans cesse détourné de la Communion, et sans
cesse vous y sentir moins disposé.
Ne perdez pas un moment, secouez votre
langueur, déchargez-vous de ce qui vous
pèse; car à quoi revient-il de vivre toujours dans l'anxiété, toujours dans le
trouble, et d'être éloigné chaque jour, par de nouveaux obstacles, de la Table Sainte ?
Rien au contraire, ne nuit davantage que de s'abstenir longtemps de communier; car
d'ordinaire l'âme tombe par là dans un profond assoupissement.
O douleur ! il se rencontre des chrétiens si tièdes et si lâches, qu'ils saisissent
avec joie tous les prétextes pour différer
de se confesser, et dès lors aussi de
communier, afin de n'être pas obligés de veiller avec plus de soins sur eux-mêmes.
5. Hélas ! qu'ils ont peu de
pitié, peu d'amour, ceux qui se privent si aisément de la Sainte Communion !
Qu'il est heureux au contraire et agréable à Dieu, celui qui vit de telle sorte, et qui
conserve sa conscience si pure, qu'il serait préparé à communier tous les jours, et
communierait en effet s'il lui était permis, et qu'il pût le faire sans singularité !
Si quelqu'un s'en abstient quelquefois par humilité, ou par une cause légitime, on doit
louer son respect.
Mai si sa ferveur s'est refroidie, il doit se ranimer et faire tout ce qu'il peut; et Dieu
secondera ses désirs, à cause de la droiture de sa volonté, qu'il considère
principalement.
6. Que si des motifs légitimes
l'empêchent d'approcher de la Sainte Table, il conserve toujours l'intention et le Saint
désir de communier, et ainsi il ne sera pas entièrement privé du fruit du Sacrement.
Quoique tout fidèle doive à certains jours et au temps fixé, recevoir avec un tendre
respect le corps de Sauveur dans Son Sacrement, et rechercher en cela plutôt la Gloire de
Dieu que sa propre consolation, cependant il peut aussi communier en Esprit tous
les jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit.
Car il communie de cette manière, et se nourrit invisiblement de Jésus-Christ, toutes
les fois qu'il médite avec piété les mystères de Son Incarnation et de Sa Passion, et
qu'il s'enflamme de Son Amour.
7. Celui qui ne se prépare à
la Communion qu'aux approches des Fêtes, ou quand la coutume l'y oblige, sera souvent mal
préparé.
Heureux celui qui s'offre au Seigneur en holocauste, toutes les fois qu'il célèbre le
Sacrifice ou qu'il communie !
Ne soyez en célébrant les Saints Mystères, ni trop lent ni trop prompt; mais
conformez-vous à l'usage ordinaire et régulier de ceux avec qui vous vivez.
Il ne faut point fatiguer les autres ni leur causer d'ennui, mais suivre l'ordre commun
établi par vos pères, et consulter plutôt l'utilité de tous que votre attrait et votre
piété particulière.
+