Hymne à Arunachala
'(Rappel : Arunachala est le lieu des grottes où le Père Le Saux venait en retraite de solitude complète)
Arun-achala
giva, le bienfaisant et le gracieux,
gànta, le paisible,
Advaita, l'Unique sans second,
Pùrna, plénitude,
Ànanda, félicité.
Tu n'as eu de cesse que moi aussi tu ne m'aies amené
à tes pieds de lotus,
tu ne m'aies fait pénétrer la caverne de ton coeur.
De combien déjà - et depuis quand
n'as-tu pas ainsi ravi le coeur ?
Papillon je me suis laissé tromper à ta flamme
et tu m'y as consumé.
Consume-moi, brûle en moi tout ce qui n'est pas Toi.
Colonne de Feu, Ô Colonne d'Amour.
Tejo-Linga, ô Sperme de Feu.
Que de ton Feu, je renaisse Toi
Une première fois, j'avais cru tout quitter,
et une autre fois encore ;
Ton appel impérieux m'a montré ce que c'est que tout quitter pour Toi,
jusqu'à ce jour je n'avais vraiment rien quitté
Garde-moi à tes pieds de lotus,
garde-moi en la crypte de ton coeur.
Ce monde que j'ai quitté une fois, une seconde fois et enfin et pour de bon à nouveau pour Toi,
efface-le de mon être,
qu'à jamais en Toi, Toi, je demeure, nu, seul et sans parole
En silence tu m'enseignes le silence, ô Arun-achala
Toi qui jamais ne sors de ton silence".
Qu'en vain je n'ai pas pénétré en Ta caverne,
que du mien, que de moi, rien oncques ne soit plus.
Qu'en Toi je passe, que Toi je devienne
« En Toi, Toi », non plus à présent,
pas même cela ne me contenterait plus
Car dire Toi c'est dire Moi,
et de moi, les traces mêmes, tu les as consumées.
Ton Moi seul subsiste, Ô suprême Soi,
En Toi je dis Brahmà aham asmi [Je suis Brahman] et je m'absorbe.
Ton susurrement de longtemps m'appelait
des mers il me fit traverser, et entré en Ton sein,
j'ai senti une paix qu'oncques n'avait ressentie la paix, la plénitude, la joie
sânti, pùrnam, ànandam.
Ta paix, cependant, n'est pas assez Ta joie, cependant, n'est pas assez.
Si je sens la paix, si je sens la joie c'est qu'au tréfonds je n'ai point encore atteint,
là où seul et sans second, advaita, Tu es.
Tu brilles en forme de Soi.
Tu es « JE »
C'est l'oubli de tout que je veux,
c'est le seul souvenir de Toi qu'il me faut,
c'est la seule conscience de Toi,
Ta propre conscience éternelle,
dans une paix et une joie trop pures alors pour être ressentie comme mienne,
dans l'essentiel.
Le Seigneur a choisi des lieux où sa grâce serait tangible,
où avec plus d'abondance son amour se déverserait.
Avec ferveur il les a préparés lorsqu'il jetait les fondements de la terre,
et dressa les monts au-dessus de l'abîme".
Les sages les ont devinés et s'y sont cachés pour y être inondés de Ta Lumière,
embrasés de Ton Feu.
Le peuple y sentit Ta présence et la traduisit en des mythes.
-Colonne de Feu, Colonne d'Amour Lieu de l'« Esprit » !
En Ton Coeur sacré je me réfugie en la caverne de ton côté
où de l'Eau et du Feu je renais.
Jésus Aurore resplendissante, rouge de ton Sang
et de ton Amour, Aruna ; Montagne d'Aurore, Arunàchala! Jésus l'Advaita, l'Unique fils du Père,
auquel nous ne sommes pas des seconds mais en qui nous sommes tous l'Unique Fils,
et en l'Esprit duquel nous sommes tous Un avec le Père.
Jésus la Grâce, Jésus la Paix,
Jésus Brahman !