Voir son Soi en tous les êtres

 

Voir -son- Soi en tous les êtres. 
Plonger en soi, au plus profond de soi.
Oublier son propre aham (Je) 
se perdre dans l'aham de l'Àtman divin qui est à l'origine de mon être
de ma conscience d'être. 
Et dans cet Aham unique - ou primordial - sentir soi tous les êtres.

C'est là qu'a sa source l'ahimsà (non violence)et la karunà, (compassion) 

Le Christ, mon sadguru, s'est senti et se sent en son âme d'homme mystérieusement vivant en chacune de ses créatures. 
Dans la conscience universelle de mon sadguru me perdre moi-même et me sentir en Tout. Ut omnes unum sint... ( que tous soient Un )
Dieu ne peut sentir les êtres créés « autres » que lui-même, puisque ekam eva advitiyam [ il est un seul sans second]. 

Dieu a conscience des créatures en Soi. 
Il est vraiment le Soi de chaque créature et de toutes.

Descendre au plus profond de moi, dans le Soi divin, fondement de mon moi et embrasser tous les êtres dans la non-dualité. 
Sentir miens tous les êtres, me « sentir » le Soi de tous les êtres ne signifie pas de les sentir comme appartenant au personnage né en Bretagne le 30-8-1910 et actuellement sis en une grotte à Arun-achala.

Ce moi superficiel, tout màyà [illusion] n'a en l'espèce aucune importance.

C'est seulement une fois remonté - ou plongé - à mon véritable Soi, mon Soi divin que je peux ainsi plonger alors au sein de toute créature à la façon dont y plonge Dieu lui-même.

... n"avoir plus pour les êtres que le regard de Dieu...

Et pour ce, n'avoir déjà plus pour Dieu que le regard de Dieu sur Soi-même. 

N'est-ce pas d'ailleurs cela essentiellement la vie éternelle définie par le christianisme : « Connaître Dieu comme il se connaît Soi-même » ? 

Le sannyasi est celui qui a centré sa vie sur la brahmavidyà, sur cette conscience ineffable que Dieu a de soi-même ; et que l'homme n'est capable d'atteindre qu'une fois dégagé de toutes les super-impositions... 

L'homme se libère des vritti ( activités mentales, distractions)
il vise à réduire son activité mentale à la seule conscience de soi-même ;
et dans l'infinitude de sa propre conscience il peut enfin plonger dans la Conscience et le Soi suprême.

Cela suppose le viveka [discrimination], le vairàgya [détachement], l'égalité, et le désir ardent enfin. 
La Grâce n'est pas à part. 
La grâce c'est l'appel à la mumukshà ( désir de la libération, du salut) au vairàgya, etc. 
La Grâce c'est la mumukshâ elle-même.

Dieu est pure Conscience. Caitanya 
Me sentir les autres ne signifie pas m'imaginer les « autres » 
Pas de transposition imaginative. 
Une réalité qui s'efflue. Non pas se sentir les autres comme si l'on était Dieu...

[ ... ] Rentrer dans les êtres par le dedans à la façon de Dieu même Dieu rentre dans les créatures comme
gàntam givam Advaitam [Paix, Bienveillance, Non-dualité],
Satyam Jiîànam Anantam [Vérité, Sagesse, Infinitude]
 cela par mon sadguru, le Christ.

Sat Cit Ànandam [Être, Conscience, Béatitude].