19ème discours ascétique


SUR LA FOI ET L'HUMILITÉ


O le plus petit des hommes, veux-tu trouver la vie ? 
Garde en toi la foi et l'humilité, et tu trouveras en elles la compassion, le secours, les paroles que Dieu dira dans ton coeur... et Celui qui te garde et demeure secrètement et visiblement près de toi.
Veux-tu découvrir ce que donne la vie ? 
Marche sur la voie de la simplicité... Ne prétends rien connaître devant Dieu...
La foi suit la simplicité... Mais la présomption suit la subtilité de la connaissance et les détours de la pensée... Elle éloigne de Dieu.

Quand tu viens devant Dieu par la prière, sois dans ta pensée comme la fourmi, comme ce qui rampe sur la terre, comme un ver, comme un enfant qui balbutie. 
Et ne dis rien devant Lui que tu prétendes savoir...Mais approche Dieu avec un coeur d'enfant. 
Va devant Lui pour recevoir cette sollicitude avec laquelle les pères veillent sur leurs tout petits enfants...

On l'a dit:  Le Seigneur garde les petits enfants.  
Celui qui est comme le petit enfant approche le serpent, le prend par le cou, et le serpent ne lui fait pas de mal. 
Celui qui est comme le petit enfant va nu tout l'hiver, quand les autres sont revêtus et couverts.... Le froid entre dans tous ses membres... Il est assis, nu, dans la froidure, quand tout est pris par la glace et le givre.... et il ne souffre pas... Car son corps est tel dans son innocence qu'il est couvert d'un autre vêtement invisible par cette providence cachée qui garde ses membres fragiles, pour que rien ne puisse leur faire du mal.


Maintenant tu crois qu'il est une providence cachée par laquelle le corps fragile, vite exposé à tous les dommages à cause de sa tendresse et de sa faiblesse est gardé au milieu des adversités et n'en souffre pas. 
Il est dit: : Le Seigneur garde les petits enfants. »... 
Et non seulement ceux qui sont petits enfants dans leur corps, mais ceux qui grandissent en sagesse dans le monde et abandonnent leur connaissance... 
se fondent sur la seule sagesse qui suffise... 
deviennent dans leur propre volonté comme des petits enfants...
 ...et dès lors apprennent cette sagesse que ne découvre nulle étude...

 Le sage Paul a bien exprimé ici l'ordre divin: «Celui qui pense être sage dans ce monde, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. »  
Cependant... demande à Dieu qu'Il te donne de parvenir à la mesure de la foi... 

Si tu as senti dans ton âme ces délices, il ne m'est pas difficile de dire que rien ne t'empêche plus de finir au Christ. 
Mais à toi... il n'est pas difficile de te laisser prendre à toute heure par les choses de la terre ...ni facile d'oublier le monde malade et le souvenir des choses de ce monde. 
Prie donc sans attendre...
Supplie de tout ton coeur...
Demande ardemment...
Jusqu'à ce que tu reçoives...
 Mais ne te relâche pas !....

 Ces choses te seront données si tout d'abord de toute ta foi tu te fais violence pour confier à Dieu ton souci ...et pour remplacer ta propre prévoyance par la providence de Dieu...
 
Quand Il verra ta volonté...
quand IL verra qu'en toute pureté de coeur tu t'es confié à Lui plus qu'à toi-même... et que tu t'es fait violence pour espérer en Lui plus qu'en ton âme... 
alors cette puissance inconnue de toi viendra faire en toi sa demeure... 
Et tu sentiras dans tous tes sens la Puissance de Celui qui est avec toi...

Indubitablement: cette même puissance grâce à laquelle beaucoup, lorsqu'ils la sentent, entrent dans le feu et ne craignent pas... 
marchent sur l'eau et n'hésitent pas,... 
ne pensant même pas qu'ils pourraient être engloutis. 
Car la foi donne sa force aux sens de l'âme. 
Celle-ci sent comme un être invisible la persuader de ne pas prêter attention à la vision des choses terribles... et de ne pas regarder ce qui dépasse les sens.

Crois-tu vraiment que celui qui a la connaissance du monde puisse recevoir une telle connaissance spirituelle ? 
Non seulement il lui est impossible de recevoir dans de telles conditions la connaissance spirituelle... mais il ne peut même pas la sentir.
Il n'est pas possible qu'elle soit donnée à ceux qui s'efforcent de l'acquérir par la seule étude. 
Si certains d'entre eux veulent approcher cette connaissance de l'Esprit... ils ne peuvent le faire si peu soit-il... tant qu'ils n'ont pas renoncé à l'étude... aux détours subtils de sa recherche... aux complexités de sa méthode... 
et ne s'en tiennent pas au coeur d'enfant...

L'habitude et les pensées qu'engendre l'étude sont un grand empêchement, tant
qu'on ne les a pas effacées peu à peu.... 
Car la connaissance spirituelle est simple. 
Ce n'est pas dans les pensées attachées au monde qu'elle donne sa lumière. 

Tant que l'intelligence n'a pas été délivrée des nombreuses pensées... tant qu'elle n'a pas atteint la simplicité de la pureté... elle ne peut pas sentir la connaissance spirituelle. 
Tel est l'ordre de cette connaissance: sentir les délices de la vie du siècle à venir. 
C'est alors qu'elle rejette les nombreuses pensées...
 
Il n'est pas possible à la connaissance du monde de discerner en dehors de la multitude des pensées ce qui est autre... et  ce que recèle la simplicité de l'intelligence...
 selon celui qui dit:
« Si vous ne vous convertissez pas, si vous ne devenez pas comme des enfants, vous ne pouvez pas entrer dans le Royaume de Dieu. » 

 Cependant la plupart des hommes ne parviennent pas à cette simplicité.
 Nous espérons toutefois que dans leurs oeuvres bonnes une place leur est gardée dans le Royaume des cieux. 
C'est là ce que l'intelligence des béatitudes évangéliques nous donne à connaître en vérité ...ces béatitudes accueillent les vies les plus variées et les plus différentes.
 Tout homme, dès lors qu'il accomplit toute mesure sur la voie où il
marche vers Dieu, ouvre devant lui la porte du Royaume ...

Mais nul ne peut recevoir cette connaissance spirituelle s'il ne se retourne pas... 
s'il ne devient pas comme un enfant ...

C'est alors seulement qu'il peut sentir les délices du Royaume ... 
Et il est dit que le Royaume des cieux est la contemplation spirituelle.
Et celle-ci ne se trouve pas dans les oeuvres des pensées... 
Mais elle peut-être goûtée par la grâce...
 
Or tant que l'homme ne s'est pas purifié... il est incapable de rien vis à vis d'une telle grâce.
Car nul ne peut l'acquérir... parce qu'il aura reçu un enseignement.

 
Si tu parviens à la pureté du coeur par la foi, ô mon enfant 
cette pureté que donne le Père, loin des hommes, 
et si tu oublies la connaissance de ce Monde au point de ne plus la sentir...
la connaissance spirituelle se trouvera soudain devant toi... sans que tu aies rien fait pour la rechercher.
  
Dresse alors une stèle, comme il est dit, 
verse de l'huile sur elle ... 
et tu auras un
trésor dans ton sein.
 
Mais si tu t'es laissé prendre à la connaissance du monde...
il n'est pas du tout déplacé de dire qu'il te serait plus facile de te délivrer de liens de fer que de te délivrer d'elle. 
Jamais tu n'échapperas aux pièges de l'erreur.... 
Jamais tu ne seras libre et confiant dans  Dieu. ..
A toute heure tu marcheras sur le fil de l'épée.... 
Jamais, tu ne pourras sortir de la tristesse.... 

Prie en toute simplicité, du fond de ta faiblesse..
.afin de bien vivre devant Dieu... et tu seras sans soucis. 
De même  en effet que l'ombre suit le corps... de même la compassion suit l'humilité.

 Donc...
 Si tu veux vivre de ces choses de Dieu... 
ne tends pas la main aux pensées malades, 
Si t'entourent et veulent t'effrayer les malheurs, les afflictions et les périls... 
ne t'occupe pas d'eux... ne les prends pas, sur toi.
Si une fois pour toutes tu t'es confié au Seigneur qui suffit Lui-même pour te garder, et si tu vas derrière Lui... 
ne t'occupe de rien d'autre... 
mais dis à ton âme ... Me suffît en tout Celui auquel une fois pour toutes j'ai confié mon âme....
Je ne suis pas d' ici...
C'est Lui qui sait...

Alors tu verra à l'oeuvre les merveilles de Dieu...
Comment Il est proche en même temps et délivre ceux qui Le révèrent...
Et comment Sa Providence les entoure... alors même que nul ne peut le voir....

 Mais, parce que Celui qui te garde ne se laisse pas voir aux yeux du corps... tu ne dois pas penser qu'Il n'existe pas...
 ...Car souvent pour te conforter Il se révèle aussi aux yeux du corps.

Quand l'homme a rejeté de lui tout secours visible et tout espoir terrestre... 
quand il suit Dieu dans la foi et d'un coeur pur...
la grâce le suit lui-même aussitôt... et lui révèle Sa Puissance en l'assistant de bien des manières...

 Tout d'abord dans les choses visibles et celles du corps... elle lui découvre l'aide qu'elle lui reporte en l'entourant de sollicitude.
 Il peut ainsi sentir encore d'avantage la Puissance de la Providence de Dieu en lui...

 Dans l'intelligence des choses visibles il reçoit la confirmation des choses cachées... comme il convient à l'enfance de son coeur et à sa conduite. 
Car ce qui lui est nécessaire lui est donné sans qu'il agisse ... il n'a pas à s'en soucier.

 La grâce le délivre des nombreuses agressions qui l'assaillent, souvent pleines de péril... et qu'il ne percevait pas...
 Elle les repousse insensiblement et miraculeusement....
 Elle le garde comme l'oiseau nourricier qui étend ses ailes sur ses enfants pour que ne leur arrive aucun mal... 
et elle révèle à ses yeux qu'était venue sa perte... mais qu'il est demeuré sauf....

 Elle l'exerce ainsi à percevoir les choses cachées... et elle découvre devant lui le piège des pensées subtiles qui échappent à toute compréhension....
 Il peut alors aisément discerner comment elles se suivent... comment elles égarent...comment elles se servent des choses auxquelles il est attaché... 
comment elles s'engendrent l'une l'autre...et perdent l'âme...
 
Elle dénonce à ses yeux toutes les ruses des démons et le lieu où demeurent leurs pensées... 
Elle lui donne la force de comprendre ce qui va lui advenir et fait lever au coeur de sa simplicité une lumière secrète pour qu'il sente en tout la puissance des pensées subtiles...
 Elle lui fait toucher du doigt ce qu'il aurait enduré s'il n'avait pas su....

 Dès lors il conçoit que chaque chose... qu'elle soit petite ou grande... doit être demandée dans la prière à son Créateur....

Quand la grâce divine a confirmé son coeur en toutes ces choses...
et parce qu'il s'est confié à Dieu... 
...alors il commence à entrer peu à peu dans les épreuves...
 
La Grâce permet que lui soient envoyées certaines épreuves à sa mesure pour qu'il puisse en
supporter la force...
 Mais en même temps que ces épreuves il reçoit manifestement le secours qui  conforte, jusqu'à ce que... progressivement exercé il acquière la sagesse... 
...et confiant en Dieu il méprise ses ennemis....
 
Car en dehors de ces épreuves il ne lui est pas possible de parvenir à la sagesse dans les combats spirituels... 
de connaître Celui qui pourvoit à sa vie... 
de sentir son Dieu... 
et d'être secrètement confirmé dans sa foi.... 

Il lui faut recevoir la force de l'expérience....

Quand enfin la grâce voit que la présomption s'est un tant soit peu infiltrée dans sa pensée... et qu'il commence à avoir une haute idée de lui-même... 
elle permet aussitôt que se renforcent et se précisent les tentations qui l'assaillent... jusqu'à ce qu'il apprenne sa faiblesse...
 se réfugie en Dieu...
 et s'attache à Lui dans l'humilité. ..

Il parvient ainsi à la mesure de l'homme parfait... dans la foi et l'espérance du Fils de Dieu... et il est élevé dans l'amour... 

C'est en effet quand l'amour de Dieu lui est donné au milieu des malheurs qui brisent l'espérance... que l'homme connaît quelle merveille est cet amour pour lui....

 Dieu montre alors sa puissance en lui donnant le salut.
 
Car jamais l'homme n'apprend à connaître la puissance divine lorsqu'il est dans le confort et la prospérité.. 
Et jamais Dieu n'a vraiment révélé son énergie aux sens que dans le pays de l'hèsychia... dans le désert... dans les lieux dénués du commerce et du trouble qu'entraîne la vie avec les hommes...

Ne t'étonne pas dès lors... quand tu commences à porter la vertu...
 si de toutes parts t'assaillent la dureté et la violence des afflictions...
 
Car une vertu qui ne serait pas mise en oeuvre dans la difficulté ne saurait être une vertu....
C' est justement cette difficulté qui fait qu'on l'appelle vertu...
 comme l'a dit Saint Jean:
« La vertu découle habituellement des difficultés.... Quand elle est liée au confort, elle est blâmable. » 
Le bienheureux Marc le moine a dit aussi.-
" Toute vertu est appelée telle si elle est une croix, quand elle accomplit l'ordre de l'Esprit » 

C'est pourquoi tous ceux qui veulent vivre dans la crainte du Seigneur seront persécutés en Jésus-Christ.  
Car il est dit:
« Celui qui veut venir derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. »  
Celui qui ne veut pas vivre dans le confort et
« perdra son âme à cause de moi la trouvera .>>
   
Il a donc avancé la croix et l'a mise devant toi, pour que tu prennes sur toi la mort... et qu'alors seulement tu envoies ton âme marcher derrière Lui. 
Il n'y a rien de plus fort que le renoncement. 
Rien, ni à droite ni à gauche, ne saurait le vaincre....

 Quand l'homme coupe, dans son intelligence l'espoir qu'il tire de sa vie... il n'y a pas de plus grande résolution... 
Aucun ennemi ne peut l'affronter... 
Et aucune affliction ne lui arrive, qui soit capable d'épuiser son coeur. 
Toute affliction lui est au-dessous de la mort... 
Car il s'est abaissé lui-même pour recevoir en lui la mort... 

Si en tout lieu, en toute chose, en tout temps... en tout ce que tu veux faire, tu assignes pour but à ton coeur de mener à bien ton oeuvre et de supporter la tristesse..
 non seulement tu auras toujours le courage et la patience de résister à toute difficulté apparente...
 mais ta réflexion sera assez forte pour mettre en fuite les idées qui te terrifient...
 ces idées que font naître habituellement en l'homme les pensées qui lui viennent quand il vit dans le confort...
Tout ce qui t'arrive de difficile et de dur t'apparaîtra facile.
 
Souvent même les choses dont tu penses qu'elles vont te nuire te sont au contraire bénéfiques... 
Et peut-être aucune de ces choses ne t'arrivera jamais plus.
 
Tu sais que l'espoir du confort prive en tout temps les hommes, de la mémoire des grandes choses... des biens futurs... et des vertus...
 Mais même ceux qui ne pensent dans ce monde qu'à entretenir leur corps, ne peuvent mener à bien ce qu'ils recherchent... que s'ils sont résolus en esprit à supporter les difficultés...

L'expérience en témoigne, et il n'est pas besoin de le prouver par des paroles ...
 dans toutes les générations qui nous ont précédés... et jusqu'à maintenant, 
rien autant que le confort n'a épuisé les hommes... ne les a empêchés de vaincre... et ne les a privés du meilleur...

 C'est pourquoi nous disons d'un mot: on ne méprise le Royaume des cieux que par l'espoir du petit confort qu'on cherche ici bas. 
Non seulement on en arrive là... ,mais tout homme qui s'attache à sa propre volonté et mène ses pensées dans cette voie, se prépare souvent de grands malheurs et de terribles tentations...
 Car c'est la convoitise qui le dirige.

Qui ne sait que les oiseaux eux-mêmes, quand ils considèrent le confort, se laissent prendre au piège ? 
Notre connaissance serait-elle inférieure à celle des oiseaux pour ce qui est des pièges cachés que recouvrent certaines choses ou certains lieux ? 
Le diable ne cherche-t-il pas à nous capturer dans ces pièges depuis le commencement par la promesse et la pensée du confort?
 Mais le coeur doit se faire au désir de marcher guidé par la raison...
 Sinon je manquerais le but que j'avais posé au début de mon discours.... 
Et il nous faut toujours avoir à l'esprit que notre but est de peiner en toute chose que nous commençons à faire sur la voie qui mène au Seigneur... 
et qu'il nous faut résolument ramener au commencement la fin d'un tel cheminement. 

Combien de fois ne demande-t-on pas, quand on veut entreprendre une chose pour le Seigneur, si la chose est aisée? 
Ou encore... comment serait-il possible de marcher sur cette voie sans travail et sans peine? 
Ou bien... y aurait-il en elle quelque chose de dur qui pourrait fatiguer le corps ?
 
Est-ce que nous ne cherchons pas du haut en bas le nom du confort ? 

Que dis-tu, ô homme, tu veux t'élever au ciel... tu veux recevoir le Royaume au-delà et l'union avec Dieu... le repos de la béatitude... la communion avec les anges et la vie immortelle... et tu demandes si cette voie est pénible ? 
0 merveille !   
 Ceux qui désirent les choses de ce siècle qui passe, voguent sur les vagues terribles de la mer... 
s'en vont non sans audace par les chemins abrupts ...et ne se demandent pas s'il leur faudra être à la peine et travailler...
 Et nous, en tout lieu nous nous interrogeons sur le confort...?
 Si nous avions toujours à l'esprit la voie de la crucifixion.... nous comprendrions que toute autre peine est moindre que celle-ci.


Ou peut-être se trouve-t-il quelqu'un pour n'être pas persuadé de ces choses?
 Mais a-t-on jamais vaincu à la guerre... 
a-t-on jamais reçu la couronne périssable... 
a-t-on jamais fait ce qu'on a voulu, fût-on parmi les hommes dignes de louange..?. s'est-on jamais mis au service des choses de Dieu...?
 est-on jamais parvenu à l'une des vertus célébrées... si l'on ne s'est pas d'abord donné de la peine... 
si l'on n'a pas chassé de soi la recherche du confort qui engendre la négligence... la paresse... la peur, d'où naît en tout la vanité ?


Quand l'intelligence recherche la vertu, même les sens corporels - la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher - ne sauraient être vaincus par l'hostilité des oeuvres étrangères qui les affligent hors de l'habitude et des affinités de la puissance naturelle...
 Dès lors que l'ardeur naturelle déploie en son temps sa propre énergie, la vie du corps est plus méprisée qu'une ordure...

 Quand le coeur en effet recherche en esprit... le corps ne s'afflige pas d'être à la peine... il ne craint pas,...il ne se décourage pas...
 mais l'intelligence dans sa patience le garde de toutes les tentations comme un diamant...

 Imitons nous aussi la ferveur de l'esprit comme le veut Jésus... et sera chassée de nous toute négligence qui porte dans nos coeurs la paresse. 
Car la ferveur engendre le courage, la force de l'âme et l'effort du corps. 

Quelle puissance ont les démons, quand l'âme élève contre eux la force de sa ferveur naturelle ?
 
Il est dit que la résolution est la fille de la ferveur. 
Quand celle-ci met en oeuvre sa propre puissance, elle délivre de la peur toutes les forces de l'âme.
 
Les couronnes de la confession que reçoivent dans leur patience les martyrs qui mènent le combat, leur sont données par ces deux oeuvres de la
ferveur et de la résolution, telles qu'elles sont nées de la puissance de l'ardeur naturelle. 

Ils demeurent impassibles dans la grande peine des tourments. 

Puisse Dieu nous donner à nous aussi une telle résolution qui lui plaise.
 
Amen.