SUR LA FOI ET L'HUMILITÉ
O le plus petit des hommes, veux-tu trouver la vie ?
Garde
en toi la foi et l'humilité, et tu trouveras en elles la compassion, le secours, les paroles que Dieu dira dans ton
coeur... et
Celui qui te garde et demeure secrètement et visiblement près
de toi.
Veux-tu découvrir ce que donne la vie ?
Marche sur la
voie de la simplicité... Ne prétends rien connaître devant Dieu...
La foi suit la simplicité... Mais la présomption suit la subtilité
de la connaissance et les détours de la pensée... Elle éloigne de
Dieu.
Quand tu viens devant Dieu par la prière, sois dans ta pensée comme la fourmi, comme ce qui rampe sur la terre, comme
un ver, comme un enfant qui balbutie.
Et ne dis rien devant
Lui que tu prétendes savoir...Mais approche Dieu avec un coeur
d'enfant.
Va devant Lui pour recevoir cette sollicitude avec
laquelle les pères veillent sur leurs tout petits enfants...
On l'a
dit: Le Seigneur garde les petits enfants.
Celui qui est
comme le petit enfant approche le serpent, le prend par le cou,
et le serpent ne lui fait pas de mal.
Celui qui est comme le
petit enfant va nu tout l'hiver, quand les autres sont revêtus et
couverts.... Le froid entre dans tous ses membres... Il est assis,
nu, dans la froidure, quand tout est pris par la glace et le
givre.... et il ne souffre pas... Car son corps est tel dans son innocence qu'il est couvert d'un autre vêtement invisible par cette
providence cachée qui garde ses membres fragiles, pour que
rien ne puisse leur faire du mal.
Maintenant tu crois qu'il est une providence cachée par laquelle le corps fragile, vite exposé à tous les dommages à cause
de sa tendresse et de sa faiblesse est gardé au milieu des adversités et n'en souffre pas.
Il est dit:
: Le Seigneur garde
les petits enfants. »...
Et non seulement ceux qui sont petits enfants dans leur corps, mais ceux qui grandissent en sagesse dans
le monde et abandonnent leur connaissance...
se fondent sur la seule
sagesse qui suffise...
deviennent dans leur propre volonté comme
des petits enfants...
...et dès lors apprennent cette sagesse que ne
découvre nulle étude...
Le sage Paul a bien exprimé ici l'ordre
divin: «Celui qui pense être sage dans ce monde, qu'il devienne fou, afin de devenir sage. »
Cependant... demande à Dieu
qu'Il te donne de parvenir à la mesure de la foi...
Si tu as senti
dans ton âme ces délices, il ne m'est pas difficile de dire que
rien ne t'empêche plus de finir au Christ.
Mais à toi... il n'est
pas difficile de te laisser prendre à toute heure par les choses
de la terre ...ni facile d'oublier le monde malade et le souvenir
des choses de ce monde.
Prie donc sans attendre...
Supplie de
tout ton coeur...
Demande ardemment...
Jusqu'à ce que tu reçoives...
Mais ne te relâche pas !....
Ces choses te seront données si tout
d'abord de toute ta foi tu te fais violence pour confier à Dieu
ton souci ...et pour remplacer ta propre prévoyance par la providence de Dieu...
Quand Il verra ta volonté...
quand IL verra qu'en
toute pureté de coeur tu t'es confié à Lui plus qu'à toi-même...
et que tu t'es fait violence pour espérer en Lui plus qu'en ton
âme...
alors cette puissance inconnue de toi viendra faire en toi
sa demeure...
Et tu sentiras dans tous tes sens la Puissance de
Celui qui est avec toi...
Indubitablement: cette même puissance
grâce à laquelle beaucoup, lorsqu'ils la sentent, entrent dans le
feu et ne craignent pas...
marchent sur l'eau et n'hésitent pas,...
ne pensant même pas qu'ils pourraient être engloutis.
Car la foi
donne sa force aux sens de l'âme.
Celle-ci sent comme un être
invisible la persuader de ne pas prêter attention à la vision
des choses terribles... et de ne pas regarder ce qui dépasse les sens.
Crois-tu vraiment que celui qui a la connaissance du monde puisse recevoir une telle connaissance spirituelle ?
Non seulement il lui est impossible de recevoir dans de telles conditions
la connaissance spirituelle... mais il ne peut même pas la sentir.
Il n'est pas possible qu'elle soit donnée à ceux qui s'efforcent de l'acquérir par la seule étude.
Si certains d'entre eux veulent
approcher cette connaissance de l'Esprit... ils ne peuvent le faire si peu soit-il... tant qu'ils n'ont pas renoncé à
l'étude... aux détours subtils de sa recherche... aux complexités de sa méthode...
et ne s'en tiennent pas au coeur d'enfant...
L'habitude et les pensées qu'engendre l'étude sont un grand empêchement, tant
qu'on ne les a pas effacées peu à peu....
Car la connaissance spirituelle est simple.
Ce
n'est pas dans les pensées attachées au monde qu'elle donne sa lumière.
Tant que l'intelligence n'a pas été délivrée des nombreuses pensées... tant qu'elle n'a pas atteint
la simplicité de la pureté... elle ne peut pas sentir la connaissance spirituelle.
Tel est l'ordre de cette connaissance: sentir les délices de la vie du siècle à venir.
C'est alors qu'elle rejette les nombreuses pensées...
Il n'est pas possible à la connaissance du monde
de discerner en dehors de la multitude des pensées ce qui est autre... et
ce que recèle la simplicité de l'intelligence...
selon celui
qui dit:
« Si vous ne vous convertissez pas, si vous ne devenez pas comme des enfants, vous ne pouvez pas entrer dans le
Royaume de Dieu. »
Cependant la plupart des hommes ne parviennent pas à cette simplicité.
Nous espérons toutefois que
dans leurs oeuvres bonnes une place leur est gardée dans le Royaume des cieux.
C'est là ce que l'intelligence des béatitudes évangéliques nous donne à connaître
en vérité ...ces béatitudes
accueillent les vies les plus variées et les plus différentes.
Tout homme, dès lors qu'il accomplit toute mesure sur la voie où il
marche vers Dieu, ouvre devant lui la porte du Royaume ...
Mais nul ne peut recevoir cette connaissance spirituelle s'il ne se retourne pas...
s'il ne devient pas comme un enfant ...
C'est alors seulement qu'il peut sentir les délices du Royaume ...
Et il est dit que le Royaume des cieux est la contemplation spirituelle.
Et celle-ci ne se trouve pas dans les oeuvres des pensées...
Mais elle peut-être goûtée par la grâce...
Or tant que l'homme ne s'est
pas purifié... il est incapable de rien vis à vis d'une telle grâce.
Car nul ne peut l'acquérir... parce qu'il aura reçu un enseignement.
Si tu parviens à la pureté du coeur par la foi, ô mon
enfant
cette pureté que donne le Père, loin des hommes,
et si tu oublies la connaissance de ce Monde au point de ne plus la
sentir...
la connaissance spirituelle
se trouvera soudain devant toi... sans que tu aies rien fait pour la rechercher.
Dresse alors une stèle, comme il est dit,
verse de l'huile sur elle ...
et tu auras un
trésor dans ton sein.
Mais si tu t'es laissé prendre à la connaissance du monde...
il n'est pas du
tout déplacé de dire qu'il te serait plus facile de te délivrer
de liens de fer que de te délivrer d'elle.
Jamais tu n'échapperas aux pièges de l'erreur....
Jamais tu ne seras libre et confiant
dans Dieu. ..
A toute heure tu marcheras sur le fil de l'épée....
Jamais, tu ne pourras sortir de la tristesse....
Prie en toute simplicité, du fond de ta
faiblesse..
.afin de bien vivre devant Dieu... et tu
seras sans soucis.
De même en effet que l'ombre suit le corps... de même la compassion suit
l'humilité.
Donc...
Si tu veux vivre de ces choses de Dieu...
ne tends pas la main aux pensées malades,
Si t'entourent et veulent t'effrayer les malheurs, les
afflictions et les périls...
ne t'occupe pas d'eux... ne les prends pas, sur toi.
Si une fois pour toutes tu t'es confié au Seigneur qui suffit
Lui-même pour te garder, et si tu vas derrière Lui...
ne t'occupe
de rien d'autre...
mais dis à ton âme ... Me suffît en tout Celui
auquel une fois pour toutes j'ai confié mon âme....
Je ne suis pas d' ici...
C'est Lui qui sait...
Alors tu verra à l'oeuvre les merveilles
de Dieu...
Comment Il est proche en même temps et délivre ceux
qui Le révèrent...
Et comment Sa Providence les entoure... alors
même que nul ne peut le voir....
Mais, parce que Celui qui te
garde ne se laisse pas voir aux yeux du corps... tu ne dois pas
penser qu'Il n'existe pas...
...Car souvent pour te conforter Il se
révèle aussi aux yeux du corps.
Quand l'homme a rejeté de lui tout secours visible et tout
espoir terrestre...
quand il suit Dieu dans la foi et d'un coeur pur...
la grâce le suit lui-même aussitôt... et lui révèle
Sa Puissance en
l'assistant de bien des manières...
Tout d'abord dans les choses
visibles et celles du corps... elle lui découvre l'aide qu'elle lui reporte en l'entourant de sollicitude.
Il peut ainsi sentir encore
d'avantage la Puissance de la Providence de Dieu en lui...
Dans l'intelligence des choses visibles il reçoit la confirmation des
choses cachées... comme il convient à l'enfance de son coeur et à sa conduite.
Car ce qui lui est nécessaire lui est donné sans
qu'il agisse ... il n'a pas à s'en soucier.
La grâce le délivre des
nombreuses agressions qui l'assaillent, souvent pleines de péril... et qu'il ne percevait
pas...
Elle les repousse insensiblement et miraculeusement....
Elle le garde comme l'oiseau nourricier qui étend ses ailes sur ses enfants pour que ne leur arrive aucun
mal...
et elle révèle à ses yeux qu'était venue sa perte... mais qu'il
est demeuré sauf....
Elle l'exerce ainsi à percevoir les choses cachées... et elle découvre devant lui
le piège des pensées subtiles qui échappent à toute compréhension....
Il peut alors aisément discerner comment elles se suivent... comment elles égarent...comment
elles se servent des choses auxquelles il est attaché...
comment elles s'engendrent l'une l'autre...et perdent l'âme...
Elle dénonce à ses yeux toutes les ruses des
démons et le lieu où demeurent leurs pensées...
Elle lui donne
la force de comprendre ce qui va lui advenir et fait lever au coeur de sa simplicité une lumière secrète pour qu'il sente en
tout la puissance des pensées subtiles...
Elle lui fait toucher du doigt ce qu'il aurait enduré s'il n'avait pas su....
Dès lors
il conçoit que chaque chose... qu'elle soit petite ou grande... doit être demandée dans la prière à son Créateur....
Quand la grâce divine a confirmé son coeur en toutes ces choses...
et parce qu'il s'est confié à Dieu...
...alors il commence à
entrer peu à peu dans les épreuves...
La Grâce permet que lui soient
envoyées certaines épreuves à sa mesure pour qu'il puisse en
supporter la force...
Mais en même temps que ces épreuves il
reçoit manifestement le secours qui conforte, jusqu'à ce que...
progressivement exercé il acquière la sagesse...
...et confiant en
Dieu il méprise ses ennemis....
Car en dehors de ces épreuves il
ne lui est pas possible de parvenir à la sagesse dans les combats
spirituels...
de connaître Celui qui pourvoit à sa vie...
de sentir
son Dieu...
et d'être secrètement confirmé dans sa foi....
Il lui faut recevoir la force de l'expérience....
Quand enfin la grâce voit que la présomption s'est un tant
soit peu infiltrée dans sa pensée... et qu'il commence à avoir une
haute idée de lui-même...
elle permet aussitôt que se renforcent
et se précisent les tentations qui l'assaillent... jusqu'à ce qu'il
apprenne sa faiblesse...
se réfugie en Dieu...
et s'attache à Lui dans
l'humilité. ..
Il parvient ainsi à la mesure de l'homme parfait... dans la foi et l'espérance du Fils de Dieu... et il est élevé dans l'amour...
C'est en effet quand l'amour de Dieu lui est donné au milieu des malheurs qui brisent l'espérance... que l'homme connaît quelle merveille est cet amour pour lui....
Dieu montre alors sa
puissance en lui donnant le salut.
Car jamais l'homme n'apprend
à connaître la puissance divine lorsqu'il est dans le confort et
la prospérité..
Et jamais Dieu n'a vraiment révélé son énergie
aux sens que dans le pays de l'hèsychia... dans le désert... dans
les lieux dénués du commerce et du trouble qu'entraîne la vie
avec les hommes...
Ne t'étonne pas dès lors... quand tu commences à porter la vertu...
si
de toutes parts t'assaillent la dureté et la violence des afflictions...
Car une vertu qui ne serait pas mise en oeuvre dans la difficulté ne saurait être une vertu....
C' est justement cette difficulté
qui fait qu'on l'appelle vertu...
comme l'a dit Saint Jean:
« La
vertu découle habituellement des difficultés.... Quand elle est liée
au confort, elle est blâmable. »
Le bienheureux Marc le moine a
dit aussi.-
" Toute vertu est appelée telle si elle est une croix, quand elle accomplit l'ordre de l'Esprit »
C'est pourquoi tous
ceux qui veulent vivre dans la crainte du Seigneur seront persécutés en Jésus-Christ.
Car il est dit:
« Celui qui veut venir
derrière moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte
sa croix et
qu'il me suive. »
Celui qui ne veut pas vivre dans le confort
et
« perdra son âme à cause de moi la
trouvera .>>
Il a donc
avancé la croix et l'a mise devant toi, pour que tu prennes sur toi la
mort... et qu'alors seulement tu envoies ton âme marcher
derrière Lui.
Il n'y a rien de plus fort que le renoncement.
Rien, ni à
droite ni à gauche, ne saurait le vaincre....
Quand l'homme coupe, dans son
intelligence l'espoir qu'il tire de sa vie... il n'y a pas
de plus grande résolution...
Aucun ennemi ne peut l'affronter...
Et aucune affliction ne lui arrive, qui soit capable d'épuiser son
coeur.
Toute affliction lui est au-dessous de la mort...
Car il s'est
abaissé lui-même pour recevoir en lui la mort...
Si en tout lieu, en toute chose, en tout
temps... en tout ce que tu veux faire, tu
assignes pour but à ton coeur de mener à bien ton oeuvre et de
supporter la tristesse..
non seulement tu auras toujours le courage et la patience de résister à toute difficulté
apparente...
mais ta réflexion sera assez forte pour mettre en fuite les idées qui
te terrifient...
ces idées que font naître habituellement en l'homme les pensées qui lui viennent quand il vit dans le confort...
Tout ce qui t'arrive de difficile et de dur t'apparaîtra facile.
Souvent même les choses dont tu penses qu'elles vont te nuire
te sont au contraire bénéfiques...
Et peut-être aucune de ces
choses ne t'arrivera jamais plus.
Tu sais que l'espoir du confort prive en tout temps les hommes, de la mémoire des grandes
choses... des biens futurs... et des
vertus...
Mais même ceux qui ne pensent dans ce monde qu'à
entretenir leur corps, ne peuvent mener à bien ce qu'ils recherchent... que s'ils sont résolus en esprit à supporter les difficultés...
L'expérience en témoigne, et il n'est pas besoin de le prouver
par des paroles ...
dans toutes les générations qui nous ont précédés... et jusqu'à maintenant,
rien autant que le confort n'a
épuisé les hommes... ne les a empêchés de vaincre... et ne les a
privés du meilleur...
C'est pourquoi nous disons d'un mot: on
ne méprise le Royaume des cieux que par l'espoir du petit
confort qu'on cherche ici bas.
Non seulement on en arrive là... ,mais tout homme qui s'attache à sa propre volonté et mène
ses pensées dans cette voie, se prépare souvent de grands malheurs et de terribles
tentations...
Car c'est la convoitise qui le
dirige.
Qui ne sait que les oiseaux eux-mêmes, quand ils considèrent le confort, se laissent prendre au piège ?
Notre connaissance serait-elle inférieure à celle des oiseaux pour ce qui est
des pièges cachés que recouvrent certaines choses ou certains
lieux ?
Le diable ne cherche-t-il pas à nous capturer dans ces
pièges depuis le commencement par la promesse et la pensée
du confort?
Mais le coeur doit se faire au désir de marcher
guidé par la raison...
Sinon je manquerais le but que j'avais posé
au début de mon discours....
Et il nous faut toujours avoir à l'esprit
que notre but est de peiner en toute chose que nous commençons à faire sur la voie qui mène au Seigneur...
et qu'il nous
faut résolument ramener au commencement la fin d'un tel cheminement.
Combien de fois ne demande-t-on pas, quand on
veut entreprendre une chose pour le Seigneur, si la chose est
aisée?
Ou encore... comment serait-il possible de marcher sur
cette voie sans travail et sans peine?
Ou bien... y aurait-il en
elle quelque chose de dur qui pourrait fatiguer le corps ?
Est-ce
que nous ne cherchons pas du haut en bas le nom du confort ?
Que dis-tu, ô homme, tu veux t'élever au ciel... tu veux recevoir
le Royaume au-delà et l'union avec Dieu... le repos de la béatitude... la communion avec les anges et la vie
immortelle... et tu
demandes si cette voie est pénible ?
0 merveille !
Ceux qui désirent les choses de ce siècle qui passe, voguent sur les vagues
terribles de la mer...
s'en vont non sans audace par les chemins
abrupts ...et ne se demandent pas s'il leur faudra être à la peine
et travailler...
Et nous, en tout lieu nous nous interrogeons sur
le confort...?
Si nous avions toujours à l'esprit la voie de la crucifixion.... nous comprendrions que toute autre peine est moindre que
celle-ci.
Ou peut-être se trouve-t-il quelqu'un pour n'être pas persuadé
de ces choses?
Mais a-t-on jamais vaincu à la guerre...
a-t-on
jamais reçu la couronne périssable...
a-t-on jamais fait ce qu'on a
voulu, fût-on parmi les hommes dignes de louange..?. s'est-on jamais mis au service des choses de
Dieu...?
est-on jamais parvenu
à l'une des vertus célébrées... si l'on ne s'est pas d'abord donné
de la peine...
si l'on n'a pas chassé de soi la recherche du confort
qui engendre la négligence... la paresse... la peur, d'où naît en tout
la vanité ?
Quand l'intelligence recherche la vertu, même les sens corporels - la vue,
l'ouïe, l'odorat, le goût et le toucher - ne
sauraient être vaincus par l'hostilité des oeuvres étrangères qui
les affligent hors de l'habitude et des affinités de la puissance
naturelle...
Dès lors que l'ardeur naturelle déploie en son temps
sa propre énergie, la vie du corps est plus méprisée qu'une
ordure...
Quand le coeur en effet recherche en esprit... le corps ne
s'afflige pas d'être à la peine... il ne craint pas,...il ne se décourage
pas...
mais l'intelligence dans sa patience le garde de toutes
les tentations comme un diamant...
Imitons nous aussi la ferveur
de l'esprit comme le veut Jésus... et sera chassée de nous toute
négligence qui porte dans nos coeurs la paresse.
Car la ferveur
engendre le courage, la force de l'âme et l'effort du corps.
Quelle
puissance ont les démons, quand l'âme élève contre eux la force
de sa ferveur naturelle ?
Il est dit que la résolution est la fille
de la ferveur.
Quand celle-ci met en oeuvre sa propre puissance,
elle délivre de la peur toutes les forces de l'âme.
Les couronnes
de la confession que reçoivent dans leur patience les martyrs
qui mènent le combat, leur sont données par ces deux oeuvres
de la
ferveur et de la résolution,
telles qu'elles sont nées de la
puissance de l'ardeur naturelle.
Ils demeurent impassibles dans
la grande peine des tourments.
Puisse Dieu nous donner à nous
aussi une telle résolution qui lui plaise.
Amen.