Ce fut une sirène qui
nous réveilla en sursaut au milieu de nos rêves...d'une terre uniquement peuplée
d'oiseaux...
et une voix rocailleuse qui crachée dans un haut parleur aux piles usagées nous ordonnait de
nous arrêter ... immédiatement..."par ordre des forces équatoriennes..."
Nous sortîmes nos têtes ébouriffées de la cabine : les gardes côtes étaient
là , projecteur en batterie et un homme à casquette qui vitupérait dans son haut
parleur nous sommant d'arrêter "immédiatement" et de nous "rendre" car nous venions de violer l'espace maritime
équatorien !
bref un arraisonnement en bon et du forme...
Le reste devait suivre: confiscation des papiers... un garde armé d'une M16
placé d'office à bord malgré les protestations de José ( violation d'un espace
privé en dépit des règlements de mer) et nous voilà accompagnés
comme des trafiquants jusqu'à
Puerto Barquerizo Moreno le port principal de l'île habitée et
cultivée et capitale de l'archipel ...
Sous bonne escorte
En chemin nous pûmes admirer de loin les grand rochers dressés qui ressemblent parait-il à un lion ??? et Titus téléphona par satellite à son copain Guy de Cayenne pour qu'il envoie dare-dare un fax à en-tête du CNRS pour justifier de quelques études sur place ...
Le port de Moreno
est assez grand .. et garni de nombreux bateaux...
mais ce retour brutal et musclé à la civilisation nous
paru assez irréel : comment les hommes peuvent-ils vivre dans une telle société
de coercition ? et de suspicion
Le responsable du port
accompagné du chef de la Police nous dit que nous étions en infraction grave et que
nous ne serions pas "incarcérés" à cause des enfants mais que
nous devrions payer une lourde amende ( 5000 dollars) et que le Kalliste était sous séquestre
et nos papiers confisqués... jusqu'à nouvel ordre...
ambiance ...ambiance ...!
même Igor était menacé de fourrière et d'euthanasie !
finir ainsi ? ...un chien berger, vieux loup aux pieds marin et autodidacte... ça alors
!
Titus et José rétorquèrent
pour demander l'application de la règle des 3 jours qui veut que tout bateau a le droit d'être en
transit...72 heures d'après le code maritime... et les études "personnelles"
que nous menions sur les oiseaux ...
et enjoignit les autorités de téléphoner au responsable du Parc pour confirmation...
Cela prit toute la
journée... attente ...angoissée...
La réponse du centre de protection donnée... le ton fut différent ...
un retard de fax...
le parc n'avait pas
prévenu les autorités...
on nous fit asseoir poliment et on nous proposa café ... et Pizza !
Igor était ravi... lui qui adore ça !
" vous comprenez avec tous ces touristes ...veulent pas payer ... viennent tous saccager...
et pêcher... et même emporter des spécimens"
tout allait s'arranger... ils s'excusaient...
nous devions simplement nous rendre à Santa Cruz (l'ile
d'à côté) au plus tôt afin de faire les papiers nécessaires rétroactivement ...
bref journée
perdue... mais nous l'avions bien cherché...
Nous sommes allés folâtrer le soir avec les otaries de l'ile ( qui sont aussi
nombreuses que les habitants et envahissent les rues) et saluer les oiseaux
moins nombreux que sur notre ilot d'hier...
Curieuse ville : finalement qui est en cage ?
Les pélicans y sont aussi bien installés