16 juillet...c'était reparti ...cap plein sud et il était bien difficile de retrouver les automatisme de navigation et de rangement ...pour ne pas passer par exemple deux heures pour retrouver une équerre oubliée sous sa couchette ...
Sur un bateau tout doit être méticuleusement entretenu si on veut que ça marche... ainsi les panneaux solaires mal nettoyés ...qui ne fournissent plus qu'à 60% à cause du sel...
et pourtant on a besoin d'électricité pour l'informatique !...et les instruments   !!!

 Heureusement avigation sans soucis sous pilote automatique : nous avançons vite par un temps superbe si bien que nous apercevons déjà à la jumelle nos premiers atolls : Napuka, Tepoto, Pukapuka qui font partie des iles de l'archipel du Désappointement ... certes pas le nôtre mais celui de Magellan qui croyait trouver en ces lieux les Indes et qui après avoir contourné l'Amérique du Sud  fut sans doute déçu par ces terres trop petites et sans les épices convoitées !...et oubliant dans découvrir d'autres plus sucrées et voluptueuses . C'était le 21 Décembre 1520 ( d'après Nat toujours bien renseigné)...

C'était certainement pas un esthète ce Magellan parce qu'elles sont superbes avec leurs eaux d'émeraudes , leur auréole laiteuse... et leur sable blanc.... recouvert par endroit d'un duvet de végétation vert pâle   mais c'est vrai que de loin ça ne paye souvent pas de mine et  que c'est moins spectaculaire que des iles volcaniques comme le sont les Marquises

 

 


La nuit dans ces zones aux mille naufrages on doit rester en éveil pour surveiller le radar car naviguer au travers des Atolls n'est pas sans danger et  on s'est fait plusieurs fois "des chaleurs " en manquant de heurter un récif pourtant visible sur le radar... mais pas assez pour déclencher l'alarme...!!!

Alors on a du  réduire la toile pour n'aborder à destination qu'une fois le soleil levé ... car un atoll ça ne se voit quasiment qu'une fois le nez dessus ...et à la jumelle encore...!!!
alors il faut de suite regarder les fonds car en plus ils sont protégés par des récifs qui affleurent à peine ... ou des colonnes ( patates)
 


 

Et puis Nat toujours en garçon ordonné a changé le "pavillon de courtoisie" enlevant celui des Marquises avec son masque...pour arborer celui des Tuamotus et ses nombreuses étoiles ...quand même pas autant de le nombre d'atolls ou d'iles !!!


C'est vrai ça paye pas de mine un atoll à la jumelle  ... du sable blanc gris avec quelques touffes de végétation rabougrie dessus... ça n'invite pas à la visite... et puis c'est compliqué pour s'amarrer... généralement tout lisse il faut trouver une passe suffisamment  large  pour se  glisser  bien à l'abri dans le lagon...( on a rarement de carte assez précise !) ...
il faut aussi faire attention aux marées.. qui déterminent le vidage et le remplissage de cet espace de protection et ses courant aux remous violents...
...mais zalors on arrive sur un lac d'Azur splendide  et calme...  qui vous reçoit et vous berce tendrement
 et alors là alors là c'est inoubliable !...si vous plongez dedans ( j'ai pris quelques photos et dessins que vous verrez plus loin)

Notre premier atoll à nous on l'a choisi au hasard sur la carte ...pas trop peuplé et facile à s'ancrer ...un peu au sud de Fangatau  ( qui ne possède pas de passe assez grande): c'est  Amanu
alors on est entré en faisant attention au courant violent et on s'est  lové dans une petite anse pas trop loin de l'unique village Ikitake ...

Un petit atoll perdu...

tiens au fait il faut  que Nat explique ce que c'est qu'un atoll ...on va se contenter de vous donner deux liens intéressant pour rafraîchir vos connaissances

http://goutte.a.goutte.free.fr/rubrique/projets/caledofragile/dossier_recifs_coralliens.htm

 

Bon ...en principe désormais vous savez tous  ce qu'est  un atoll, et à Amanu c'en est un : c'est à dire que le socle ( volcan) qui a permis la naissance du corail a disparu sous l'eau en s'enfonçant ... laissant le lagon... et la couronne de corail

Comme pour Homo sapiens sapiens les polypes des coraux ( plusieurs espèces)  naissent libres  et décident après leur jeunesse insouciante et fragile de vivre en des habitats collectifs et verticaux... sorte de buildings ou de HLM... qui deviendront quant ils seront mort... leur tombe ! ( chez les humains surtout quand ils sont un peu pharisiens c'est parfois bien plus tôt... avec ou sans canicule)

Comme dans les métropoles modernes des pays émergeants  ces buildings varient de forme suivant les espèces bien sûr mais aussi de l'agitation du lieu où ils se trouvent : massifs quand ils sont très exposés aux vagues, fragiles et branchus  dans les eaux calmes du lagon... ou pour capter plus de nourriture en ayant une meilleure vue ou plutôt en occupant plus rationnellement l'espace pour moins de matière de construction

Comme tous les citadins les coraux s'ennuient dans ces palais glacés d'autant comme ils ne peuvent s'alimenter assez.. pour compenser tous ces efforts de construction ils se mettent" à la colle" avec des algues  quelques peu indolentes et microscopiques  qui  grâce à leur  photosynthèse lui apportent  : oxygène, sucres, acides aminés, et autres molécules nécessaires à tout bon Polype... elles donnent aussi sur les façades ou les branchages blanchâtres des construction de la couleur et toutes les belles couleurs... qui  nous enchantent ...
Les algues  sont ainsi en squat permanent...  logés gratos sans rien à avoir à construire

Le polype fournit en outre à l'algue du dioxyde de carbone ( puisqu'il respire), des phosphates, des substances azotées ( il mange et excrète)  ..ainsi vivent -ils bien et ont-ils beaucoup d'enfants:  les polypes une fois par an c'est la coutume , les algues tout au long de l'année ...et comme dès lors les polypes viendraient à manquer ceux-ci  n'hésitent pas à se fragmenter et se reproduire le reste du temps par simple bouturage...

Parfois hélas il arrive il arrive que le couple ne s'entende plus et les  zooxanthelles sont expulsées de leur squat : scènes de ménages, le corail perd  alors tous ses pigments et donc devient blanc et blafard. ( de rage? ou de tristesse ?) C'est ce que l'on appelle le « blanchissement »  période des cheveux blancs qui, s'il se prolonge, peut être fatal à la colonie.

Evidement tout un secteur tertiaire de services associés vient frapper à la porte de la cité des Coraux : vites envahis d'éponges, d'ascidies, de vers, d'échinodermes, de crustacés, de mollusques à coquilles, à valves à tube ou sans , spiralés ou non, parfois à panache ,...des poissons bien sûr de toutes sortes et de toutes couleurs tout ce " petit monde" se cachant dans les ruelles, utilisant des locaux abandonnés, enlevant les cadavres ou au contraire fournissant ou apportant  par leur présence des éléments nutritifs nécessaire ... le tout forme un équilibre dont l'homme fait partie s'il n'est pas trop nombreux ou peu sage... un équilibre qui comme tout organisme  vieillit avec le temps...
Ave le temps qui passe  le récif pousse alors que le fond normalement s'enfonce

 

 

Sur la  la surface  émergée du récif  formé de débris de coraux morts arrachés par les vagues au platier ou tués par le fait qu'ils ont poussé plus vite que l'enfoncement pour se trouver rapidement à sec une centaine d'habitants qui ne voient des étrangers qu'une fois l'an, depuis que le centre des essais nucléaires de Mururoa est fermé ( l'atoll d'à côté Hao en était une base arrière logistique assez importante avec aéroport et lycée... et 2000 hommes sur place ! avec famille et enfants )

Les gens vivent de la pêche , des cocotiers ...donc du coprah qu'un missionnaire trouvant les gens trop occupés à faire l'amour et à prendre leur pied leur fit planter pour qu'ils puissent gagner le paradis à la sueur de leur front ce qui avait pour but de conforter l'évangile ..;comme on le voit les racines d'un certain nabot et de ses sbires  qui a fait du travail son idéal a des racines profondes...

Depuis quelques années les asiatiques trouvant la main d'oeuvre encore meilleur marché que chez eux et surtout la nature non polluée encouragent la culture des perles ...autrefois on les enfilait içi...

 

la passe qui mène au Lagon

Une vue de satellite

 

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