Explosion nucléaire à Mururoa
irradie...
"Nous avions 20 ans,l'état c'est servi de nous,désormais des milliers d'entre
nous se battent pour faire reconnaitre leur état de santé. Irradiés par les
essais nucléaires,ignorés de tous,cancers,maladies radio induites,désormais
c'est notre quotidien" titre cet intéressant blog qui réactualisera l'immense
gâchi de ces régions de rêves et le drame de leurs habitants
http://blog.france2.fr/irradie/index.php/Polynesie/2008/04
Avril 2005 : à Tahiti, 13 dossiers d’anciens travailleurs de Moruroa
atteints (ou décédés) de cancers ont été déposés à la Caisse de Prévoyance
Sociale pour demande de reconnaissance de maladie professionnelle. Un an plus
tard, la Caisse de Prévoyance Sociale n’a toujours pas statué un recours
juridique devant le tribunal du travail de Papeete est envisagé
Mai 2005 : visite de Moruroa e tatou ( association locale pour la
défense de ceux qui ont été spoliés à cause des expérimentations), avec Bruno
Barrillot, aux habitants de Mangareva, une île proche de Moruroa. Lles habitants
de cette île ont été informés des retombées radioactives qu’ils ont subies à la
suite du premier essai nucléaire du 2 juillet 1966. Ces retombées ont été
considérables (plusieurs centaines de fois la dose annuelle maximale admissible)
et ont été cachées volontairement aux habitants par les autorités militaires
françaises. Ces révélations s’appuient sur des documents militaires secrets
qui ont été « transmis » à Bruno Barrillot.
Ces révélations sur les retombées de Mangareva ont fait l’objet de nombreux
articles de presse et de reportages télévisés à Tahiti et en France. Le
ministère de la défense a été obligé de reconnaître publiquement que les
documents secrets étaient authentiques.
Juin 2005 : en France, plusieurs procès de vétérans des essais nucléaires
devant les tribunaux de Tours, Brest et Rennes ont été jugés en première
instance en faveur des vétérans contre l’avis du ministère de la défense. Le
ministère a fait appel de toutes ces décisions ...
Juillet 2005 : l’Assemblée de la Polynésie française (parlement local)
décide la création d’une Commission d’enquête sur les conséquences des essais
aériens de 1966 à 1974. Bruno Barrillot est nommé expert de la Commission. Dès
l’annonce de la création de cette commission, le représentant de l’Etat français
à Tahiti (le Haut-Commissaire) a déposé un recours devant le tribunal
administratif pour faire annuler la Commission. De même, les représentants du
parti de Gaston Flosse ont déposé un recours en annulation de la Commission.
Août 2005 – Janvier 2006 : la Commission d’enquête de l’Assemblée de
Polynésie travaille pendant six mois : auditions de témoins des milieux
politiques, de la santé,, de Moruroa e tatou, de météorologues… ; analyse de 25
documents militaires secrets des années 1965 à 1967 ; visites de la Commission
et des experts de la CRIIRAD (un organisme français indépendant spécialisé dans
les mesures de radioactivité) à Mangareva, Tureia et Hao.
Toutes les demandes d’informations et de coopération de la Commission d’enquête
auprès du ministère de la défense ou des autorités de l’Etat français n’ont reçu
aucune réponse. Le ministère de la défense a même envoyé par deux fois (en
octobre et novembre) ses experts pour « contrer » les travaux de la Commission.
Janvier 2006 : publication du rapport de la Commission d’enquête de
l’Assemblée, saluée par la presse comme un « rapport accablant pour la France
». Ce rapport de plus de 400 pages montre que pendant la période des essais
atmosphériques (1966 – 1974), les retombées radioactives ont affecté l’ensemble
de la Polynésie française contrairement aux affirmations, répétées pendant 30
ans, du ministère de la défense. Les documents secrets constituent les preuves
de ce mensonge d’Etat. Le rapport complet est disponible sur
http://www.obsarm.org.
Février 2006 : à Tahiti, le ministère de la défense envoie à nouveau son
délégué pour tenter d’atténuer les révélations de la Commission d’enquête. Au
cours d’un débat télévisé de 90 minutes, les propos du délégué du ministère sont
remis en cause très vigoureusement par le représentant de l’Assemblée, par John
Doom et Roland Oldham de Moruroa e tatou.
A Paris, le 21 février, à l’invitation de l’Observatoire des armes nucléaires/CDRPC
de Lyon, les délégués de l’Assemblée de Polynésie et le Président de Moruroa e
tatou et la députée de Polynésie Béatrice Vernaudon viennent rendre compte du
rapport de la Commission d’enquête dans les locaux de l’Assemblée nationale en
présence de très nombreux médias (télévisions françaises, d’outre mer,
japonaise, radios françaises et étrangères, presse écrite). Le colloque était
présidé par Mme Christiane Taubira, députée de la Guyane, apparentée socialiste
et très active pour soutenir les droits des ressortissants d’outremer. Des
parlementaires français étaient présents à ce colloque, notamment le Président
du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.
A Paris, le ministère de la défense réagit à la Commission d’enquête de
l’Assemblée de Polynésie : il rend public sa position sur le suivi des essais
nucléaires en affirmant sa volonté de transparence et de concertation. Le
document de réponse du ministère est disponible en page d’ouverture du site
Internet du ministère (http://www.defense.gouv.fr)
: il est tout à fait inacceptable car il reprend la thèse des « essais
propres » sans tenir compte ni des conclusions de la Commission d’enquête ni des
associations de France et de Polynésie. Les associations demandent publiquement
le retrait de ce document en préalable à toute concertation avec le ministère de
la défense.
En Polynésie, le Conseil économique, social et culturel qui est une instance
officielle représentant l’ensemble de la société civile polynésienne, décide de
se saisir du dossier des essais nucléaires. Ce Conseil décide la création d’une
commission d’enquête sur les essais et des auditions de témoins commenceront à
partir de mars 2006.
Mars 2006 : à Tahiti, premières réunions de travail du Conseil
d’orientation sur le suivi des conséquences des essais qui est un organisme
présidé par le vice-président du gouvernement de Polynésie, M. Jacqui Drollet,
et composé de trois représentants du gouvernement, de trois membres de
l’Assemblée de Polynésie et de trois membres de Moruroa e tatou. Bruno Barrillot,
nommé expert pour Moruroa e tatou, participe également au Conseil d’orientation.
L’objectif du Conseil est de mettre en œuvre les recommandations de la
Commission d’enquête de l’Assemblée de Polynésie .
A Paris, le groupe socialiste du Sénat (91 sénateurs) dépose une résolution
demandant la création d’une commission d’enquête sénatoriale sur les essais
nucléaires français en Polynésie. De son côté, le groupe socialiste (150
députés) de l’Assemblée nationale dépose une proposition de loi sur le suivi
sanitaire des victimes des essais nucléaires et des accidents nucléaires.
En France, les procédures en justice intentées par les vétérans se poursuivent
devant de nombreux tribunaux (plus de 200 dossiers sont en instance de jugement
ou en préparation). Selon l’avocat des associations, il semble que le ministère
de la défense commence à argumenter sa position par de volumineux dossiers qui,
de ce fait, allongent la procédure pour que juges et avocat puissent étudier ces
dossiers.
En Polynésie, Moruroa e tatou poursuit son action d’information. L’association
compte 4416 membres au 21 mars 2006. Une action d’interpellation des membres du
Conseil d’administration de la Caisse de prévoyance sociale va être faite pour
tenter de débloquer les 13 dossiers en instance depuis un an pour leur demande
de reconnaissance de maladie professionnelle contractée à Moruroa.
Avril 2006 : en Polynésie, le ministère de la défense envoie à nouveau
son délégué qui, dans un courrier, annonce qu’ « il ne viendra pas les mains
vides ». Moruroa e tatou demande en préalable à toute rencontre avec le délégué
le retrait du document du ministère de la défense de son site internet. La
discussion avec le délégué devra se faire à partir des recommandations de
l’Assemblée de Polynésie.
Juin – Juillet 2006 : en Polynésie, le Conseil d’orientation et Moruroa e
tatou organisent un événement à l’occasion du 40ème anniversaire de la première
bombe à Moruroa (2 juillet 1966). Cette commémoration se déroule en présence de
délégations du Pacifique selon les modalités suivantes :
Les 29 et 30 juin : un colloque entre trois temps :
- les essais nucléaires et la santé avec des experts français, néo-zélandais,
australiens…
- les parlementaires et le droit des victimes des essais nucléaires, avec des
parlementaires du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Fidji,
Marshall, France…)
- Les ONG du Pacifique et le suivi des essais nucléaires, avec des représentants
des ONG des pays du Pacifique victimes des essais nucléaires américains, anglais
et français.
Le 1er juillet : assemblée générale de Moruroa e tatou, suivie en soirée d’un
repas festif sur le motu d’Arue.
Le 2 juillet : inauguration d’un Monument de la mémoire des essais nucléaires et
des victimes des essais à Papeete, en présence des délégués des pays du
Pacifique et des représentants du gouvernement de la Polynésie française.
Depuis pas grand chose et pourtant:
Communique Association Moruroa e tatou
Le 2 octobre, le Délégué à la sûreté nucléaire de défense, M. Jurien de la
Gravière, était reçu par le Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences
des essais nucléaires, instance gouvernementale de la Polynésie françaises
composée de membres du gouvernement, de l’Assemblée de Polynésie et de
l’association Moruroa e tatou. La réunion a duré près de trois heures. Si les
échanges ont été courtois, les réactions, côté polynésien ont été très vives et
ont remis en cause le secret défense qu’on leur oppose à tout bout de champ pour
tenter de camoufler la vérité…
« Si M. Jurien de la Gravière se déclare satisfait de sa rencontre avec le
COSCEN, il est bien le seul. Nous lui avons demandé les documents originaux sur
les retombées dues aux essais aériens. C’est non ! Motif : secret défense. Nous
lui avons demandé les listes des anciens travailleurs de Moruroa. C’est encore à
venir et de plus faudra-t-il que la Commission informatique et liberté n’y mette
pas son véto. Il veut « déconstruire » (démolir) les anciens abris et blockhaus
dans les îles et atolls proches de Moruroa dans les plus bref délais. Et il
affirme que les « services compétents » se sont accordés. Entendons pour «
services » : le Commandant supérieur des armées en Polynésie et le Haut
Commissaire de la République ! Non, vraiment nous ne sommes pas contents ! »
s’indigne John Taroanui Doom, coordinateur de Moruroa e tatou.
Décidément le Délégué à la sûreté nucléaire de défense, n’a plus grand-chose à
céder, sinon quelques bricoles pour satisfaire des questions posées il y a
quatre mois. On apprend ainsi que des déchets radioactifs ont servi de «
bourrage » dans les puits de tirs souterrains, mais sans indication de
profondeur et sans signaler que les puits en question se trouvent sur la zone
sud de l’atoll de Moruroa menacée d’effondrement d’après les rapports officiels
des géologues. Là encore, les « informations » sont tronquées et données au
compte goutte.
Généreusement, les médecins militaires viendraient faire une visite médicale
(annuelle) aux habitants des îles proches des anciens sites d’essais. Pourquoi
pas ? Mais ce que veulent les services de santé de la Polynésie française, ce
sont aussi les archives médicales de radioprotection des habitants de ces îles.
En effet, à l’époque des essais aériens, toute la population de ces îles passait
régulièrement en spectrogammamétrie sur La Rance, le bateau du Service Mixte de
Sécurité Radiologique. Alors, un suivi sanitaire aujourd’hui, oui ! Mais en
comparaison avec toutes ces données radiologiques bien camouflées au Service de
Protection Radiologique des Armées de Clamart qui doit les archiver.
Alors, le Génie militaire se décide à « déconstruire » les anciens blockhaus et
autres abris où militaires et populations étaient installés « en attendant que
passe le nuage radioactif ». C’est urgent semble-t-il. Alors que ces bâtiments
rouillent ou s’effondrent depuis des dizaines d’années, on veut les démolir à
toute vitesse dès le début 2007. Avant les élections en France ? Faut-il montrer
à grands renforts de télés que le gouvernement « répare les dégâts des essais en
Polynésie » ? L’image des bulldozers du Génie porterait certainement mieux que
le refus constant et répété depuis cinq ans de ce même gouvernement qui refuse
de faire voter une loi indemnisant les victimes des essais.
Quand nous apprenons que sur 41 essais aériens entre 1966 et 1974, il y a eu,
répertoriées par le ministère de la défense, en tout 196 retombées sur les
archipels habités de la Polynésie française, on nous répond que ce n’est pas
grave, que c’est même sans signification… De qui se moque-t-on ? Pour les mêmes
incongruités à propos du nuage de Tchernobyl, les citoyens français ont envoyé
le Professeur Pellerin devant les tribunaux ! Les Polynésiens vont vraiment se
fâcher. Déjà, c’est fait, Moruroa e tatou se porte partie civile par plainte
contre X pour « administration de substances nuisibles » et pour « atteinte à
l’intégrité physique » devant le tribunal de Paris.
Non décidément, les Polynésiens ne sont pas contents !
L’Assemblée de Polynésie Française a mis
en place une Commission d’Enquête sur les conséquences des essais nucléaires
aériens entre 1966 et 1974. Pendant cette période en effet, plus de 40 essais
nucléaires aériens ont été effectués sur les sites d’essai de Moruroa et
Fangataufa.
1. Objectif de la mission CRIIRAD
La Commission d’enquête a demandé au laboratoire de la CRIIRAD d’effectuer des
contrôles radiamétriques (mesure du rayonnement gamma) et des prélèvements
d’échantillons à Mangareva, Tureia et Hao. Au total 55 échantillons de sol,
sédiment, remblais, eau et végétaux ont été ramenés en métropole pour analyses.
Dans le cas de l’archipel des Gambier (Mangareva), il s’agissait de se prononcer
sur l’intensité de la pollution radiologique résiduelle actuelle du milieu
terrestre. Situé à environ 600 kilomètres à l’est / sud-est de Moruroa,
cet archipel a été en effet particulièrement touché par les retombées.
Des contrôles préliminaires ont pu être effectués en outre lors d’une escale de
quelques heures sur l’atoll de Tureia situé à 115 kilomètres au nord de Moruroa.
Dans le cas de Hao, atoll situé à environ 460 kilomètres au nord-ouest de
Moruroa, il s’agissait de vérifier en priorité le niveau de radiation à
l’emplacement de certaines installations militaires ou du CEA qui ont manipulé
des substances radioactives. Hao était à l’époque la base arrière du Centre
d’Expérimentations du Pacifique.
La CRIIRAD a effectué également des calculs de dose à partir des données
militaires publiées en 1998 et des rares archives « secrètes » rendues publiques
par la revue Damoclès en 2005. Le rapport de la Commission d’enquête (incluant
celui de la CRIIRAD) sera consultable sur
http://www.obsarm.org .
2. Nécessité d’améliorer les connaissances sur la situation radiologique
actuelle
Les prélèvements effectués en octobre 2005 par la CRIIRAD, dans le domaine
terrestre, sur Mangareva, Tureia et Hao, n’ont pas révélé d’anomalies
radiologiques qui mettraient aujourd’hui en danger la santé publique. Ces
résultats montrent une situation radiologique très satisfaisante, avec le plus
souvent, des niveaux très bas de radioactivité naturelle (en particulier sur les
sols coralliens) et une faible contamination résiduelle en césium 137. Ces
constats préliminaires permettront de rassurer les populations qui vivent sur
ces îles et atolls.
Néanmoins, les résultats des prélèvements effectués mettent en évidence que
les essais atmosphériques ont laissé des traces de radioéléments issus des
explosions nucléaires aériennes dans certains échantillons prélevés de sols,
sédiments ou végétaux.
L’établissement d’un état des lieux radiologique approfondi nécessitera la
réalisation d’analyses complémentaires sur la faune, la flore et la chaîne
alimentaire correspondant aux milieux terrestres et aquatique. La question de
la ciguatera ( présente surtout dans les Gambiers) devra faire l’objet
d’études spécifiques.
S’agissant de vérifier la radioactivité résiduelle à proximité des anciennes
installations à risque situées sur les atolls de Tureia et surtout de Hao, la
durée limitée de la mission initiale CRIIRAD et l’ampleur de la dimension des
sites à vérifier rendent indispensable l’organisation d’une mission de plus
longue durée avec des moyens techniques conséquents. Il s’agit en effet de
vérifier en particulier qu’il ne subsiste pas de déchets radioactifs enterrés
(anciennes tuyauteries contaminées, fosses, gravats). Le lancement d’un vaste
programme de réhabilitation des anciens secteurs militaires ou du CEA,
comportant le tri et l’évacuation des ferrailles et gravats, pourrait être
utilement couplé à un programme de contrôle radiologique. Il est indispensable,
pour préparer ce type de programme, que les autorités compétentes transmettent
les dossiers d’abandon des installations à risque comportant les plans des
anciennes installations et des différents réseaux enterrés, les descriptifs des
moyens de traitement et d’élimination des déchets radioactifs solides et
liquides (lors du fonctionnement des installations et également lors de leur
démantèlement), les seuils de décontamination, etc.
Communiqué de presse CRIIRAD du 25/01/2006 – Polynésie française
3. Exposition des populations à l’époque des essais
Des comparaisons effectuées avec les rares données militaires officielles sur
les retombées de 1966 à 1974 font apparaître une irradiation importante liée
au passage de masses d’air contaminées suite à certains essais
atmosphériques. Le 2 juillet 1966, le niveau de radiation aux Gambier (580 µSv/h)
était plus de 10 000 fois supérieur au niveau naturel (et plus de 1800
fois supérieur, le 12 juin 1971, à Tureia).
Le dépôt au sol des radionucléides contenus dans l’air a entraîné, à l’époque
des essais, une contamination très importante des eaux, des sols et des denrées
alimentaires. Par exemple, le 26 septembre 1966, suite au tir nucléaire Rigel,
l’activité des eaux de pluie aux Gambier et à Tureia, a atteint des valeurs très
élevées (respectivement 111 et 25,9 millions de Becquerels par litre), soit des
valeurs respectivement plus de 850 millions de fois et plus de 199 millions de
fois supérieures au niveau de radioactivité naturelle des précipitations.
L’activité des eaux de pluie aux Gambier, le 26 septembre 1966, a ainsi été 69
000 fois supérieure aux valeurs maximales publiées par les militaires pour les
eaux de captage des Gambier (essai du 2 juillet 1966). L’activité des eaux de
pluie à Tureia, le 26 septembre 1966, a été 600 fois supérieure aux valeurs
maximales publiées par la DIRCEN (Direction des Centres d’Expérimentations
Nucléaires) pour les eaux de citerne de Tureia (essai du 12 juin 1971).
Les évaluations de doses conduites par la CRIIRAD, à partir des rares documents
classés rendus publics par la revue Damoclès, montrent que certaines retombées
ont pu conduire à une irradiation externe et interne des populations conduisant
à des risques sanitaires inacceptables, c’est-à-dire à des doses de radiation de
plusieurs centaines de milliSieverts par an, très supérieures aux normes
sanitaires en vigueur à l’époque. L’ingestion de seulement 2 litres d’eau de
pluie après certaines retombées pouvait conduire à des doses de plusieurs
dizaines voire centaines de milliSieverts. Or la population n’était pas informée
des risques liés à la consommation de cette eau.
Ces évaluations montrent que les bilans officiels publiés par la DIRCEN en 1998
(quelques milliSieverts par an au maximum) sous-estiment fortement l’impact
radiologique des retombées sur la population. Il convient de souligner que les
évaluations de doses conduites par la DIRCEN ne prennent pas en compte toutes
les retombées, ne tiennent pas compte de la radiosensibilité plus élevée des
enfants, négligent certains radionucléides comme le tritium, le carbone 14, ou
les isotopes du plutonium, - pourtant présents dans les retombées comme le
montrent certains des résultats de la campagne de mesure CRIIRAD (boue de
citerne à Tureia et tranche du tronc d’un cocotier à Rikitea). Ces évaluations
officielles ne tiennent pas compte par ailleurs des modes de vie réels des
populations (ingestion directe des eaux de pluie par exemple aux Gambier).
La plus grande part de cette irradiation externe et de cette contamination
interne a été induite par des radionucléides de relativement courte période.
Trente à quarante ans après les retombées, ces radionucléides à courte période
ont totalement disparu. Une partie des effets sanitaires induits sur les
populations exposées à l’époque, ou sur leurs descendants, a déjà pu se
manifester. Compte tenu des temps de latence de plusieurs décennies pour
certaines pathologies, d’autres effets sont à venir.
L’évolution des connaissances sur les effets sanitaires des faibles doses de
radiation, en particulier lors de contaminations internes (inhalation et
ingestion), montre que les cancers ne sont pas les seules pathologies à
craindre, il faut y ajouter des conséquences négatives sur le système
immunitaire, le système cardio-vasculaire, le système nerveux ou le système
digestif, etc. L’évaluation de l’impact des essais atmosphériques de 1966 à
1974 sur la santé des populations et des travailleurs exposés nécessitera :
1 / la communication des rapports militaires, notamment des services de contrôle
radiologique (SMSR et SMCB), de la période des essais atmosphériques. Ceci afin
d’effectuer des évaluations dosimétriques les plus précises possibles.
L’interprétation de ces données nécessitera la mise en place d’un groupe de
travail incluant des experts militaires et du CEA et des chercheurs
indépendants,
2 / la poursuite des études épidémiologiques portant sur les pathologies
cancéreuses, mais aussi sur l’ensemble des pathologies non cancéreuses
susceptibles d’apparaître chez les personnes exposées et leur descendance,
3 / le lancement d’études biologiques spécifiques sur les personnes exposées
(enregistrement des anomalies chromosomiques, dosimétrie biologique, etc..).
Il serait utile, à ce sujet, que soit mis en œuvre un comité de pilotage
regroupant des spécialistes de l’ensemble des disciplines concernées ainsi que
des représentants des populations, anciens travailleurs et élus.
Le cas échéant il conviendra de prendre des mesures courageuses comme celles utilisées par Greenpeace après les essais US dans les Mariannes http://www.greenpeace.org/luxembourg/rw20/l-evacuation-de-rongelap
explosion sous marine qui fait "bouillir le lagon"
L'atoll de Fangataufa où eu lieu aussi des explosions nucléaires