Là il a chanté et chantera encore pour fortifier le pouvoir des plantes avant de les redescendre à ses patients.

On a parlé toute la nuit des esprits, des voyages dans les "autres mondes"  , de la pensée des plantes, de la prière animale...
et des nuchus...  ces figurines qui permettent aux "esprits" de se matérialiser et de protéger ...et qui ressemblent tant aux Kokeshis que Titus collectionnait autrefois au Japon et dont il est un spécialiste  ( un site est en attente d'être construit depuis des lustres)

 

nuchus rassemblés avant une cérémonie

 

Kokeshis japonaises

 

On a aussi voyagé un peu en s'aidant de plates "vénéneuses" inhalées machouillées ou placées comme suppositoires... au rythme du tambour qui permet la transe et le transport
à la recherche des ces mondes hermétiquement clos ...et qui ne sont en fait que les portes closes de nos mémoires inconscientes...et moi je dois pas trop en ouvrir me dit Titus

On s'est endormi sous le carbet... le carbet ça nous connaît !
Ensemble dans le grand hamac avec Titus ça m'a évité d'avoir trop peur et nous a rappelé de bons souvenirs guyanais... il y avait bien longtemps qu'on s'était pas retrouvés seuls toute une nuit dans les mêmes rêves...

 

 

Pourquoi nous, occidentaux, avons nous perdu cette intimité avec les pierres, les plantes et les animaux ? Ces question nous les avons posé à  Sahila Pedro à notre retour...voila ses réponses


 Pedro souligne d'abord les liens qui unissent tous les êtres vivants, entre eux et avec le milieu
naturel qu'ils habitent  témoignant ainsi d'une connaissance intuitive de la notion d'écosystème
que la science occidentale a récemment redécouverte.

La méconnaissance des relations entre les arbres, les pluies et le climat a contribueé à la disparition accélérée des dernières forêts tropicales.

Un Indien a dit « Lorsqu il meurt, un Indien veut laisser à ses enfants des arbres.
Lorsqu'un colon meurt il veut laisser de l'argent à ses enfants »,

Dans de nombreuses régions du monde, l'habitat des derniers peuples indigènes correspond aux ultimes carrés de nature vierge. Ce n'est pas un hasard : ces peuples en sont les meilleurs gardiens.

La destruction de la nature par le monde civilisé, entre guillemets [rires], est due au fait que les capitalistes veulent de l'argent. Ils détruisent pour mettre du bétail, c'est-à-dire ils détruisent les arbres pour commercialiser de la viande ou des Bananes . En plus, dans ces pays, ils ont de grands filets de pêche pour commercialiser de grandes quantités de poisson, pour le vendre, et bien évidemment le poisson disparaît,
Il y a beaucoup de gens, dans beaucoup de pays, des millions et des millions, et tous pensent à la même chose : ils détruisent, ils préfèrent le négoce à la survie de la nature. C'est pour cela que les rivières s'assèchent.
Les rivières s'assèchent car il n'y a plus d'arbres. Nous croyons que l'arbre apporte de l'eau aux rivières.

 Je vais vous dire maintenant pourquoi nous, nous la protégeons.
 Dieu ,la Vie nous a donné la nature, et quand il nous l'a laissée, il nous a dit : «Prenez soin d'elle, administrez-la bien».
Les Cunas suivent donc le commandement de Dieu.
 En plus de ceci, ils aiment la nature.
Ils aiment beaucoup les arbres, car les arbres nous donnent l'eau, l'air. Si nous faisons disparaître les arbres, tous les animaux qui y vivent vont disparaître aussi, et les animaux sont là pour que nous puissions les manger, pas pour que nous les supprimions tous.
 Nous chassons quand nous avons besoin, nous cherchons du poisson quand nous voulons manger, c'est pour cela que nous faisons autant attention à la nature. Nous ne détruisons pas, nous coupons juste un peu de forêt et nous semons d'autres plantes pour notre alimentation, mais jamais nous ne laissons le terrain à nu, parce qu'alors nous mourrions aussi. C'est pour cela que vous verrez, près des fleuves, aucun des arbres qui y poussent n'est détruit, même le plus petit est toujours là.  Et nous disons à notre communauté que nous devons prendre soin de cela. C'est notre vie ,c'est pour ça que nous aimons tant la nature, la arbres, la mer...

Tu peux sentir le vent, comme il  souffle joliment ce soir, et ces nuages qui se forment, grâce aux arbres qui nous apportent de l'eau Tant qu'ils seront là il ne s'arrêtera jamais de pleuvoir. Et quand il pleut la terre produit...

 Le nom cuna de Dieu est Olonuternu ou Pavz (Papa). C'est notre Dieu, il est au ciel, on ne le voit pas mais lui nous voit. Ce Dieu, selon notre conception, a un fils, que les Espagnols appellent Jésus Christ. Nous l'appelions Pamachi. Et puis il exista une mère, car dans notre conception il y a toujours un couple, pour maintenir le monde il faut un couple ; la femme de Dieu c'est Nana (Maman), Olokabayay Tout ce qui existe, la nature, la terre, nous tous, ces la création de Dieu.


 Les Cunas disent qu'il y a une mère, Oloka baya y, qui est celle qui protège. La Terre Mère la représente. C'est elle qui nous donne «le sein», le sein signifie tout ce que nous donne la nature : le poisson. les langoustes, toute notre alimentation, nous disons donc : la Mère, c'est la Terre. C'est donc la nature que nous appelons Terre Mère....

 Avant, il y avait d'autres gens, mais ces gens vivaient dans le mal. Ils n'amélioraient jamais les choses. Le fleuve les symbolise. Il y avait beaucoup de saletés dans le fleuve, c'est-à-dire les péchés, l'avarice des hommes. Le fleuve était sale. Quand Dieu est venu, il est venu améliorer le fleuve, il a fait une eau cristalline, il a mis le bien, contre le mal, pour que le mal disparaisse. Nous croyons donc en un esprit du mal, représenté par le démon. Il y a donc deux forces, le mal et le bien.

Quand Dieu est venu, il nous a donné la terre, la mer, l'air, tout. S'il n'y avait pas un être suprême, nous ne serions pas ici. Beaucoup de non-Indiens ne croient pas en ceci, ils croient en d'autres choses, mais il ne croient pas en l'existence de Dieu.
C'est grâce à Dieu que nous, les êtres humains, nous sommes ici en ce moment, nous sommes réunis.
Par exemple, vous êtes assis ici, vous n'avez peur de rien, personne ne va vous voler, personne ne va vous assassiner, vous êtes libres, vous marchez en toute sécurité. Mais moi, non, je ne pourrais pas aller là-bas, avec cette sécurité, m'asseoir en toute tranquillité. J'aurais peur d'aller là-bas, car je ne sais pas s'ils me tueraient, s'ils m'attaqueraient, ou que sais-je, on pourrait me séquestrer et je ne pourrais rien y faire.

 Vous, vous êtes ici, si bien, heureux. C'est parce que Dieu nous aime. Comme nous-mêmes nous nous aimons et nous nous aidons mutuellement, Dieu nous protège. Parce que Dieu, il faut lui donner, aussi, et recevoir de lui, et comme nous donnons à Dieu, nous recevons de lui la protection. C'est peut-être pour cela que le monde vit toujours, parce que nous demandons constamment à Dieu qu'il nous garde la force et qu'il nous protège, et qu'il vous protège aussi, vous autres.

 Je veux dire à toutes les personnes qui vont lire ce texte qu'elles se souviennent de Dieu. La nature n'est pas à vous. La nature, c'est Dieu qui vous l'a léguée et si vous continuez à la détruire, à couper les arbres, à polluer la mer et à menacer tous les animaux, alors il y aura un moment où vous ferez mal à Dieu lui-même, car vous administrez très mal ses ressources. Alors viendront des tremblements de terre, viendront des inondations, de grandes destructions de la nature, et nous disparaîtrons tous. A tous ceux qui vont me lire, je voudrais recommander de prendre soin de ce que Dieu nous a donné. Je voudrais vous dire aussi d'arrêter les guerres. Les guerres aussi détruisent la nature. Quand deux frères, deux peuples se tuent, vous voyez bien, dans certains pays, que la nature agonise, il n'existe plus autant d'animaux qu'autrefois. Je voudrais conseiller aux autres peuples d'arrêter toutes ces guerres. Ne pensez pas tant à l'argent. Les gens désirent, ambitionnent de construire et de construire et de construire de grandes entreprises et tout cela, et après c'en est fini de la nature. Nous autres non. Nous vivons, mais avec ce que la nature nous donne et nous en prenons soin. Ce que nous avons, c'est peu de choses. Nous ne désirons pas posséder beaucoup, parce que les biens ne sont pas à nous. Souvenez-vous qu'ils sont à Dieu et que c'est lui qui nous les laisse....

Dieu nous a donné la Terre en héritage et nous a dit : «Ce que je te laisse est vivant. L'arbre est vivant. Les animaux sont vivants. Ils ont une sensibilité aussi. Prend bien soin de ces animaux et de ces plantes. Quand tu en as besoin utilise-les, mais respecte-les, soigne-les bien.» C'est pour cela que, quand nous tombons malades, nous invoquons les plantes médicinales ; ces plantes médicinales ont un pouvoir, donc nous parlons avec les plantes. En les cultivant, nous leur donnons la vie aussi, nous les soignons parce qu'elles nous soignent. Pour les arbres, nous croyons que dans les profondeurs de la terre il y a de la vie, il y a des esprits qui les protègent. Et puisque ces esprits protègent les arbres, nous aussi devons en prendre soin et les protéger.

 



 


Ce qui nous frappe le plus, au bout d'une semaine chez les Cunas, c'est leur vie communautaire et la force de leurs traditions. Nous vivons si serrés sur cette petite île, regroupés autour de la case du congrès où, presque chaque soir, les Indiens se retrouvent pour écouter leurs sahilas. Nous sommes pleins d'admiration pour ce peuple généreux et farouche à la fois, qui a développé des institutions démocratiques remarquables lui permettant de résister à l'acculturation. Aujourd'hui, les Cunas sont l'un des peuples amérindiens les plus forts des Amériques. Et pourtant, que de souffrances dans leur passé, et que de menaces sur leur avenir...

et pour terminer  plutôt que de longues explications je vous propose une dernière promenade au travers des ruelles et des îles quelques scènes insolites glanées ou parfois photographiées ...ou puisées sur le net...

 

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