et les parures en plumes ...
un jour si nous en avons le temps nous détaillerons...
 car comme pour les vêtements liturgiques du prêtre chacun a une histoire et un symbole défini
la danse folklorique serait-elle une célébration... une messe?
en tous cas pour les wayanas certainement

Parmis les parures les plus belles les holoks  ne sont portés que par les Tépiem...ceux qui vont subir l'épreuve lors des marakés ces fêtes d'initiation adevenues de plus en plus rares et au cours des quelles les jeunes ...mais aussi les moins  et même les femmes étaient ritualisés pour la communauté et subissaient l'épreuve du cunana  ( piqures d'insectes) et différents rituels de danse et de jeûne pratiqué certainement autrfois à chaque fois que la communauté avait à se souder ou à combattre...
Ces coiffes font ressembler les Tépiem à des oiseaux sensés s'élever par la musique, la danse et l'alccol...eet la souffrance ( et d'autres substances) au monde des esprits...au monde où l'on ne souffre plus...
mais  les jeunes ne supportent plus cette souffrance inutile à leurs yeux

mes loupiots non plus...

 

 

Il ne faut pas confondre Holoks et Yoloks
et justement l'après midi nous avions rendez-vous avec un sociologue pour qu'il nous parle des Yoloks...des esprits

Les Wayana considèrent l’univers des hommes comme le champs d’action d’entités innombrables
qu’ils désignent sous le nom de yolok.
Ces esprits, seuls les chamanes les voient, mais les gens ordinaires ont le sentiment, on peut même dire la sensation physique de leur présence;
ils croient les entrevoir dans la brousse, ils distinguent leur voix parmi les bruits nocturnes de la forêt.


La présence constante des yolok fait. partie de l’univers familier des Indiens.

Ce qui caractérise l’action de ces yolok est, l’individualisme et. l’arbitraire.

 Ils sont groupés en familles, ils ont. des femmes et des enfants, mais ils n’ont. pas de
chefs, ne sont soumis à aucun principe supérieur, et chacun agit comme il lui plaît, sauf dans
la mesure où un chaman a su se les concilier et/ou  les asservir.

Ces esprits sont sans exception hostiles aux hommes et représentent pour eux un danger
permanent :
de même que les hommes se nourrissent de la substance des animaux, les yolok
ont pour nourriture habituelle l’akwuli ( sorte d'âme, principe vital) des hommes;
ils complètent cette nourriture en
consommant les principes spirituels des champignons.
 Les Wayana disent que les champignons, piupiu, sont. la cassave des yolok; c’est pourquoi eux-mêmes s’en abstiennent. ( mais pas les chamanes car ils sont hallucinogènes)

 

Les Wayana considèrent que les yolok sont mortels.
 Dans plusieurs mythes, des yolok sont mis à mort par des hommes.

Où vivent les yolok, quelle apparence ont-ils ? Ici les informations sont beaucoup moins
concordantes.
D’une façon générale les Wayana font une nette distinction entre les yolok proprement
dits, qui vivent soit dans le ciel soit en brousse, et les esprits des eaux, Ipo.

Les chamanes donnent une description concordante du pays des yolok.
Quand leur akwa (âme) s’est séparé de leur corps resté dans la cabane ( les chamanes rentrent en transe dans une cabane de feuille),  elle parvient au premier premier ,
bien qu’il fasse nuit sur terre ils voient les yolok en pleine lumière :ils ont l’apparence d’Indiens, vivent dans des villages au bord des rivières, et répondent au chaman dans la langue ordinaire.

Ces yolok portent presque tous des noms d’animaux, de végétaux ou d’objets, parfois
suivis du terme imë (grand, immense)
ainsi Petimë ( grand pigeon),
 Poinëkeimë (grand cochon sauvage).

 Quand, prenant l’interrogatoire en sens inverse, on pose la question ainsi: où réside l’esprit Poinëkëimë, à quoi ressemble-t-il ? on répond régulièrement : il réside en brousse, il a l’apparence d’un très grand cochon.
Ainsi il semble qu’on doive définir les yolok comme pouvant résider indifféremment en brousse et au ciel, et comme pouvant à volonté prendre l’apparence humaine et l’apparence animale.

La relation entre l’apparence animale des yolok et l’espèce animale correspondante esr complexe



L'’esprit est dit le père, yun, de l’espèce animale.
 Il en assure la continuité et la survie, et peut être regardé comme l’esprit collectif de l’espèce. Dans le cas de Poineïkëme yum, père des cochons sauvages on ne peut tuer les animaux de cette espèce sans avoir fait un pacte avec celui-ci....
 cela a bien sûr conforté nos loupiots qui ont vu dans le carnage de l'autre jour un détournement de cette pensée et du principe d'harmonie des indiens.

.les enfants dans leur sensibilité savent intuitivement déceler les déviances

Mais  actuellement on ne croit plus aux chamanes
on ne nie pas l’existence de Poinëkë yum, mais on ne se préoccupe plus de lui, estimant
que la permission qu’il a donnée demeure valable collectivement et sans limitation dans le
temps... d’ailleurs  de nos jours les cochons sauvages sont devenus rares au voisinage du Litani ...ce qui justifie tout... mais à qui la faute ?

Quelques esprits de renoms ?

Wahaimë :apparence d’hommes dont le corps et les membres sont tranchants comme des sabres

Tolopit waluhmalu Apparence de femmes : si en rêve on a des rapports sexuels avec
ces esprits, il en résulte une maladie des organes génitaux

Mekuimë Apparence d’un trés grand singe macaque

Les esprits des eaux (Ipo) sont très nombreux et particulièrement redoutés des Wayana. Quelques-uns sont considérés comme ka yum, père des poissons, mais la encore il s’agit d’un concept en décadence.

Beaucoup de prénoms reprennet des noms de yoloks célèbres

Alawataimë Très grand singe alouata
Alimiimë Très grand singe alimi (ateles)
Alïweimë Très grand caïman
Atulaimë Ressemble à un grand tapir avec un collier bleu comme celui du martin pêcheur atula
Ewokoimë Très grand oiseau hocco
Kapauimë apparence d’une biche géante
Kunoloimë apparence d’un très grand tapir, de couleur rouge
Molokot monstre aquatique ayant simultanément des nageoires et des pattes.
Kuweimë apparence d’un grand mollusque kuweimë

Plusieurs ont été figurés dans le chapitre précédent

Molokot


Les esprits Tamok, nains vivants dans la rivière, sont particulièrement redoutés. Ils
viennent de nuit dans les villages s’attaquer aux enfants. Certains chants-médecine ont pour
but de les éloigner des villages.
On pratiquait autrefois contre les tamok une danse au cours de laquelle les participants,
entièrement dissimulés par des lanières d’écorce ukalat tombant jusqu’à terre, balayaient le
village de coups de fouet. Ce rite est tombé en désuétude depuis une cinquantaine d’années.

Les Wayana localisent volontiers les esprits Ipo dans les trous d’eau profonde de la riviere
et les tours, dont ils craignent de s’approcher.
L’étude de la toponymie du Maroni met en évidence plusieurs gîtes redoutés des Wayana.
Par exemple dans les sauts du Litani on trouve les lieux dits Pakilaimë eni et Aliweimë eni
(eni = trou, gîte).


On croit enfin à l’existence de tribus indiennes offrant des caractéristiques plus ou moins fantastiques,mais qui seraient bien des hommes et non des yolok.

Wayanaimë Indiens vivant au fond des eaux
Poipopitiyana Tribus de nains habitant les Savanes
Sieouyana  Tribus où il n’y a que des hommes et pas de femmes
Wolisiyana Tribus où il n’y a que des femmes

Une conversation étonnante qui n'est pas sans évoquer pour moi le souvenir des kamis et et autres o-bake qui peuplent les campagnes japonaises...

Le soir alors que nous dînions près du feu les jeunes vinrent nous retrouver et je m'excusais de leur avoir fait faux bon... mais les journées ici étaient bien remplies...

Hétiplo avait à son cou un petit singe... le pris et le mit au cou de Nat ..

-"c'est pour toi ti frère... un cadeau de papac..."

Nat devint tout rouge de plaisir... et lui bondit au cou...
il bondit aller remercier le papac... et le trouva déjà allongé dans son hamac et il sauta à son cou...

" - tu sais fiston, il était perdu dans la forêt... un imbécile avait tué sa mère...
un ami l'a trouvé... j'ai pensé que tu pouvais faire l'affaire pour le rendre heureux..."

"..."


"tu sais... autrefois on ne chassait jamais le singe sans avoir demandé au grand singe Alimiime son accord pour nous laisser l'un des siens.;en échange de quelque chose...
alors j'ai demandé au chamane ce que voulait Alimiime
il a dit qu'il fallait te confier l'enfant singe en échange"

Dans un vieux récit Etïtoponte Pihtële ( l'origine du monde ) il est dit :

Upak Wayana lomoikaimëtëla tënemai Panek

(autrefois les indiens ne tuaient pas les jeunes
il y avait des règles oui ...)

 

 

"- merci grand père"

"- c'est Alimiime qu'il faut remercier  Alimiyepe"

"-c'est quoi ?"

"-ton nouveau nom wayana fils : ça veut dire le grand ami des singes !"

Une fois rentré me raconter tout cela et devant coucher avec nous à cause de la famille du chef qui rendait son carbet bourré comme un oeuf il s'enquit

."-..on le gardera hein ?"

"- ben...on va essayer... Alimiye "

"-sinon je le garderai pour toi dit Hetiplo... "jusqu'à ce que tu reviennes

"-merci t'es vraiment mon frère !"

 

 

*

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