Les wayanas
ont inventé la civilisation du hamac... et tous les après-miodi sont
marqués au rythme de son doux balancement , de son éducation... de son école de sensualité
non inhibée et relaxante...
On naît dans un hamac, on meurt dans un hamac...
mais on vit aussi dans un hamac !
Le soleil s'est posé là-haut,
Léger comme un matin de Pâques.
Moi, je suis couché sur le dos,
Dans mon hamac.
Ça dure depuis des années,
C'est dans mon signe du Zodiaque.
Peut-être même que je suis né
Dans mon hamac.
Parfois je voudrais travailler,
Mais y'a ma flemme qui contre attaque
En me glissant un oreiller
Dans mon hamac. Oui, c'est ça, mon vieux.
D'ailleurs, à voir les autres faire,
Je sens bien que ça les détraque.
Moi, j'ai une santé de fer
Dans mon hamac.
Je n'ai pas froid, je n'ai pas chaud,
Je n'ai pas faim, je n'ai pas soif.
Le vent tendrement me décoiffe
Et vient me caresser la peau.
Oui, mais l'argent, faut pourtant le trouver,
Mais j'ai plus d'un tour dans mon sac:
Je me fais payer pour le brevet
De mon hamac.
C'est un hamac étudié pour,
Suspendu comme une Cadillac,
Presque une maison, un nid d'amour
Que mon hamac.
Aussi lorsqu'il y a dans l'air
Un doux parfum aphrodisiaque,
On peut voir les feuilles à l'envers
Dans mon hamac.
Mais s'il y a de la place pour un,
Quand on est deux, ça change et crac.
Tout compte fait on est aussi bien
Sur l'herbe.
( Georges Moustaki)
Les blancs se sont toujours moqués de la terre
du singe ou de l'aigle
Quand nous indiens tuons le gibier
nous le faisons avec parcimonie
et le mangeons sans laisser de restes
Quand nous déterrons des racines
nous faisons avec lenteur
pour ne laisser que de petits trous
Quand nous construisons nos demeures
nous le faisons avec respect
sans creuser de fondrières
Quand nous brûlons l'herbe pour nos carbets
nous ne ruinons pas tout
Pour faire tomber les baies et les fruits
nous secouons les branches
mais ne coupons pas les arbres
Nous n'utilisons que du bois mort
Mais les blancs eux retournent le sol
abattent les arbres et massacrent tout
L'arbre a beau crier
" arrête j'ai mal, pourquoi me blesser ?
Ils l'abattent quand même et découpent ses morceaux
l'esprit de la terre les hait
Ils arrachent ses arbres
la faisant trembler au plus profond
Comment l'esprit de la terre pourrait-il aimer l'homme blanc?
Partout où il la touche elle ressort meurtrie...