Et ma barque m'emportera
jusqu'à ton rêve...
Vendredi 11 Août
le nuit fut
profonde de fatigue faute d'être sereine
et c'est au bruit des grosses gouttes de pluies qui
frappaient la toile de plastique que nous nous éveillâmes fort tard au
matin...
dans le brouillard à tous les sens du terme
le feu avait du mal à prendre... mais permis de nous réchauffer
et oui... paradoxe Guyanais !: même près de l'équateur il fait frisquet le
matin...et rend nostalgique d'une petite laine...
Je constatais avec surprise que chacun avait adopté le café... et la galette
de cassave
c'est à ces petites choses que l'on mesure les pas que font les civilisations les
unes vers les autres...
et on ne répètera jamais assez l'importance des repas pris en
commun...
eucharistie...
Il fallut tout
replier alors que la pluie se calmait avec le
jour
faisant ressortir toutes les odeurs toutes les fragrances de la forêt, de la
rivière... de l'humus... ...des traces sur le sable
montraient que nous avions eu de la visite...en dessous des hamac...
mais nous
étions bien à l'abri et le feu inquiète les bêtes...
en principe...
et cette "brave "Mygale théraphosa" moins sympa que les matoutou déjà rencontrées bien que dérangée par notre présence s'est cependant montrée discrète
Nous avons laissé l'armature de bois ...pour d'autres...
ou pour
le retour...
ainsi procède-t-on en forêt ... communion instinctive de ceux qui
parfois ne se rencontrent jamais ou se croisent parfois sans se connaître...
se transmettent leurs oeuvres sans se voir...
Nous nous sommes engagés dans un crique encore plus étroite et
plus giboyeuses...
plus sombre aussi...
la route était barrée souvent par des troncs
d'arbres ...ce qui nécessitait de "hisser" la pirogue par dessus pour
passer...
heureusement l'eau n'était pas profonde et nous avions de bonnes
chaussures et pantalons...
au bout d'un certain temps complètement enfouis dans la forêt obscure le cours s'élargit un peu et la rive se fait plus rocailleuse et là bas un peu surélevé sur la berge quelques huttes de bois...c'est chez nous ! dit le chef