Un zami de Jess ( aquarelle)




Les vêtements...nous en portons tous...

Ces vêtements symbolisent toutes les surimpositions
toutes les couches,
tous les masques
toutes les pelures
avec lesquelles nous aimons voiler notre être essentiel

il faut savoir les quitter
il faut savoir s’en débarrasser

Savoir éliminer toutes ces identifications...
avec un rôle, une situation, une "personnalité"..
. un personnage ...
toutes ces étiquettes sous lesquelles l’on se met volontiers...
ou que les autres s’empressent de vous coller
dans l'espoir de mieux vous saisir...
vous comprendre...
et qui font oublier notre nudité essentielle

Tous ces vêtements ne sont là que pour protéger notre sensibilité...
 de la férocité des autres...

Or l’Essentiel nous invite à la nudité !

Il nous invite à être nu...à être neuf...à être rien !
comme le nouveau né sans vêtements, sans préjugés

Il nous invite à retrouver cette innocence qui seule permet de voir le Vivant
de rencontrer l’Etre
sans projeter sur le moment présent
rien du passé...rien de l’avenir...

Se dévêtir...
être nu pour se tenir prêt pour l’Etreinte aussi
tout comme certains mystiques aimaient se mettre nus pour prier

Savoir se désidentifier du corps même
se rappelant par là même que tout attachement spatio temporel
est forme d’idolatrie

Désapprendre
Déconditionner sa naissance
Oublier son nom
Etre nu

Dépouiller ses défroques
Dévêtir sa mémoire
Démodeler ses masques


Déchirer ses devoirs
Défaire ses certitudes
Désengranger ses doutes
Désemparer son être

Débaptiser sa source
Dérouter ses chemins
Défeuiller ses désirs
Décharner ses passions

Désacraliser les prophètes
Démonétiser l’avenir
Déconcerter l’antan
Décourager le temps

Déjouer la déraison
Déflorer le délire
Défroquer le sacré
Dégriser le vertige

Défigurer Narcisse
Délivrer Galaad
Découronner Moloch
Détrôner Léviathan

Démystifier le sang
Désosser le singe
Déshériter l’ancêtre

Désencombrez vos âme
Déséchouez vos échecs
Désenchantez le désespoir
Désenchaîner l’espoir

Délivrez la folie
Désamorcez vos peurs
Désarrimez vos coeurs
Désespérez la mort

Dénaturez l’inné
Désincrustez l’acquis
Désapprenez vous

Soyez Nu !

( sourates du vide Jacques Lacarière chez Fayard)


 

 

 

Comment vivre avec l'Autre ?

Comment saisir que je suis ce que je suis ?

Uniquement parce qu'une autre personne

me voit ou me complète ?

(Carlos Fuentes)

 

Mercredi 9

 la fête s'est terminée tard...

et ce matin  le village est étrangement calme et désert
les rares habitants rencontrés ont la mine défaite
des  ordures, canettes, sacs en plastiques, sachets et emballages divers jonchent le sol..

a l'exception de "nos petits copains" qui sont déjà au bain !

 des effluves de cachiri "vomi" ..que la pluie n'a pas réussit à éliminer errent un peu partout...et surtout autour du Tukusipan...
 on se doute que ce fut une belle orgie... et aussi une tradition festive locale

n'y a-t-il pas là  une dérive...?
quand la fête devient fuite au lieu d'être communion de joie de vivre ensemble...

est ce encore une fête ?
ou le signe d'une grande détresse et d'un profond désespoir?

Tour à tour Etiplo et Pulpoli sont venu me confier leurs désespoirs
nous avons échangé d'une étreinte...
c'est pour moi la seule manière je l'ai déjà dit de savoir ce que dans sa profondeur un être a à confier
et de lui répondre

d'un tremblement, d'un frissonnement, d'une contraction ou d'une caresse

la voie de l'échange passe forcément par cette physique ou cette chimie là

et l'on parle soudain la même langue

 

Quand le dernier indien aura péri
et que le souvenir de ma tribu sera devenu mythe
parmi les hommes blancs
alors
ces rivages s'animeront des morts invisibles
de mon clan

Et quand les enfants de vos enfants
se croiront seuls  dans la forêt
si elle subsiste encore
ils ne seront pas seuls

La nuit quand les rues de vos villes seront silencieuses
et que vous les croirez désertes
elles seront remplies des multitudes de revenants
quelles contenaient jadis
et qui aiment encore leur pays

L'homme blanc ne sera jamais seul

Qu'il soit juste et traite mon peuple avec bonté
car les morts ne sont pas sans pouvoir

Morts ?
Vous avez dit morts ?
Mais il n'y a pas de mort

Seulement un changement de monde

( inspiré d'un texte d'un chef Indien)

 

 

Que voulez-vous faire  maintenant ?

retourner au bulletin

continuer

retourner en arrière

aller au sommaire