Les pirogues bushinenge ont des coques expansées à chaud et rehausées d’un
bordage suivant le même principe que les pirogues amérindiennes mais elles sont
plus longues et étroites. Cela induit une grande force d’inertie indispensable
au passage des sauts.
Leur aire importante autorise ainsi de relever le moteur
lors du passage de haut–fond, sans pour autant perdre de la vitesse et donc de
la manœuvrabilité.
Les pirogues fileuses se distinguent des pirogues de fret par
des dimensions plus modestes. Les premières ont une longueur moyenne de 12
mètres pour une largeur de 1,20 m. Les secondes sont plus longues avec une
moyenne proche de 17 mètres et surtout une largeur accrue, 1,80 mètre en
moyenne, assurant une importante capacité de charge.
Piroguee décorée
Les deux extrémités sont les zones principalement décorées, suivies par les
dossiers dans le cas des pirogues fileuses et plus rarement les bordages.
L’ornementation des pirogues à moteur est beaucoup plus abondante et plus variée
que celle des canots–pagaies. En effet, les piroguiers puisent leur inspiration
aussi bien dans le répertoire des tembé; que dans des motifs contemporains. Les
tembé; restent les décors les plus fréquemment employés. Ils sont souvent
associés à d’autres motifs qui ne sont pas propres aux bushinenge : drapeaux
français, surinamien ou jamaïcain, paysages, scènes religieuses, ballons de
football ou pin–up. Parmi les motifs les plus fréquents, on notera les pirogues
franchissant des sauts impressionnants, les femmes représentées nues ou en
bikini, le portrait de Bob Marley ou les sigles de grandes marques de vêtement à
la mode chez les jeunes. Les bordages portent parfois des devises, des maximes
ou des inscriptions rédigées en français, en sranan tongo et en anglais.
Au fll du ronronnement du moteur et du croisement des innombrables "gondoles" qui sillonnent à toute vitesse le fleuve la nationale aquatique déroule sa ceinture verte qui va se rapprochant à mesure que le lit diminue ponctuée ça et là par les échafaudages et cabanes flottantes des orpailleurs qui non content de polluer le fleuve de leur mercure contribuent à le salir en remuant sa lourde vas ocre pour y récupérer l'Or...
Barge d'orpaillage sur le Maroni
Pourtant le fleuve n'est pas qu'une nationale
mais un lieu de vie et de convivialité à la fois piscine et aqualand pour
les gosses nus et luisants qui pullulent sur le fleuve ( là aussi c'est les
vacances), salle de bain pour des grâces d'ébènes charnues et callipyges, zone
de pêches des vieux qui y lancent leur ligne et leur filet : le repas est vite
trouvé içi, machine à laver des grosses matrones et leurs tas de linges
débordant des cuves en plastique, wc public où içi on n'a nulle pudeur pour
s'y soulager en compagnie ... spectacle gratuit de son animation et se couleurs changeantes...
De temps à autre une encoche sans végétation, un ponton et en haut sur la rive à l'abri des inondations très importantes cette année, un village est là ses maisons de bois éparpillées sous les palmiers ou les fromagers et dans l'eau des gosses qui jouent follement à s'écalabousser d'au , de rires et de cris, plus loin des femmes qui lavent ou des vieux qui pèchent au filet... Sissila, Yédi, Amékan ,Kampou,, Kamadé, Lobo, Emmanuel,Kader, Kwassié..camp Béatrice... et tant d'autres défilent où Jess et moi aurions aimé nous arrêter , flâner, prendre le temps de la rencontre et de l'amitié....
Mais les obligations de la vie en groupe et du planning ne le permettent pas... et nous sentons déjà monter en nous et de connivence le besoin de revenir et de nous fondre au gré du temps perdu ...là où nous serons aimé, là où on nous aimerons ( déjà) pour vivre d'une autre vie sans contrainte, sans technocrates et sans but
Pour le midi nous nous sommes arrêtés pour faire le plein , nous dégourdir par
quelques brasses dans le fleuve et manger un morceau de poisson au riz suivi d' une petite sieste
...nous avons fait connaissance de quelques enfants tout étonné de voir des
"enfants blancs" par içi qui prenaient le temps de la nonchalance et de les saluer
et d'acheter pour le soir du couac (farine de manioc grillée),et du riz, et un beau poisson... avec
de grands sourires... et s'essayer avec eux à quelques mots de "taki-taki" le
"latin ou le grec du fleuve" sorte de sabir, au vocabulaire principalement
inspiré de l'anglais. La syntaxe, elle, restant purement africaine.
Voila mais il faut déjà repartir...
bye !
Enfants débarquant à l'école d'Apatou
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Que voulez-vous faire maintenant ?