Pour la jeune femme rejetée de son foyer le 24 décembre au soir sans argent sans linge sans papier avec juste un jouet
pour un enfant qui ne le recevra jamais,
pour le serment juré devant le prêtre la foule et l'autel et déjà bafoué au soir d'un mariage comédie, mais qu'on pouvait sauver
pour l'Hostie partagée acceptée demandée scellant rupture et mensonge
pour le chien qui gémit qu'on sépare de son maitre
pour l'handicapé tremblant de froid dans la rue alors que passent les vivants si pressés d'aller se réchauffer
pour le malade gardant sur lui des heures et des heures ses vétements mouillés ne pouvant se changer
pour l'eau glacée coulant sur un corps douloureux pour un geste une démarche impossible
pour la honte ressentie sous l'insulte, devant des papiers de justice, le chèque refusé,
devant le pain qui a zoné fait la route et l'estomac qui crie
devant le gobelet d'eau chaude réconfortant un corps épuisé qui n'a plus le courage de se préparer quelque chose
devant la personne qu'on ne voit pas oubliée moquée
devant ceux qui ne peuvent franchir les portes même dites saintes
devant ceux qui vieillissent et à qui l'on répond que seuls les jeunes ont des droits
ceux-là même qui jeunes n'ont pas eu leurs droits déjà
pour l'handicapé qu'on traque et qu'on vole
pour l'infirme agressé
pour la petite fille morte de froid qu'on a tenté de ranimer à Nazareth ... votre petite soeur
pour l'enfant qui tousse les yeux pleins de fatalisme d'horreur et qui ne comprend pas ce qu'il a compris sa mère tentant de le
brûler vivant dans la maison
pour le petit prince du désert abandonné dans un hospice et qui repartira serviteur enfant payer durement son droit de vivre
pour le nouveau-né qui pleure à coté de sa mère cuvant son vin
pour la petite fille qui rit toute de joie pour le rendez-vous secret arrangé par des amis avec son papa
devant l'arrière grand-mère qui pleure son impuissance et sa solitude
pour les enfants à qui des assassins aux yeux fous font manger de la chair découpée devant eux sur leur mère
pour le petit soldat qu'on a pris et dans les yeux duquel on éteint une cigarette
pour la jeune fille poitrine lacérée aux couteaux et qui tente en vain de protéger le tabernacle d'une profanation ignoble
pour les moines les religieux les prètres luttant contre le mal et y laissant leur vie
devant tant de souffrances cachées par pudeur et dignité
qui a eu froid tremblé s'est révolté à aidé jusqu'à la réussite?
pour les procès truqués où la victime est punie
et les témoins muets
pour la confiance trahie
pour les promesses n'ont tenues même pas demandées
pour les mots qui tuent alors que la Parole est vie
pour l'homme qui se laisse insulter torturer sans répondre
pour l'avarice la jalousie des gens heureux
Je vous salue Marie et vous tends mes mains vides douloureuses
pour le je vous salue fait réciter à une mourante qui aurait due être entourée
et que peinait tant son abandon Marthe de tant de prêtres pas un à son chevet .. si, un arrivant si tard pressé pas prévenu et déjà reparti
pour le prêtre héros de tant de batailles et qui refuse les titres de l'Église pour rester serviteur
bénir un enfant faire rire un petit offrir une rose à une veille femme confesser sur sa moto et parler de Dieu sans cesse si simplement
et se donnant jusqu'à la mort
Vous savez vous que le monde ne réagit pas affolé par la contamination de la souffrance
Vous savez vous que bien souvent ce sont des exclus qui aident parlent donnent chaleur et humanité
ce sont les victimes qui aident
vous savez que se sont les faibles qui s'interposent dans les luttes et gardent parfois en leur corps des cicatrices de coups qui ne leur étaient pas destinés
Vous savez vous que les portes se sont ouvertes pour vous après Noël
les mages vous ont trouvés dans une maison
mais ils ont su la Vérité et sont repartis par un autre chemin
après vous avoir donné plus qu'ils n'avaient
on en fait des rois
.... de la royauté du coeur
où votre Fils règne déjà
innocence entre vos bras
Souvenez-vous de nous Marie noyés de larmes d'impuissance et de peine méditant en nos coeurs avec vous tous vos mystères joyeux ...
Noelle, de Corrèze