Carême 2004
Première Semaine de Carême
les meilleurs textes publiés
mercredi 3 mars 2004.
Tout commence dans une fusion et un sentiment de bien être…
subconscient ou sans souvenir…(bien que des mémoires soient déjà là et
fonctionnent : prédéfinies et transmises par nos géniteurs, de leur vécu, de
l'environnement et ses possibilités de mutations ;
propre à nous même aussi et que nous décoderons jamais même si elles se
rappellent souvent à nous expliquant la trame de nos comportements, désordres,
affinité, désirs…ou aversions : en un mot notre personnalité inconsciente ,
ainsi une petite « boite noire « qui enregistre tout fonctionne à notre ainsi
expliquant en partie ce que nous sommes).
Nous baignons dans une pure sensation de tiédeur, de bruits étouffés et de
sustentation amortie , de balancement dans un espace liquide dont les seules
manifestations motrices sont automatisées et les besoins couverts
Milieu liquide, fusionnel milieu maternel ; milieu unique
Nous y avons tous séjourné…nous en venons tous…nous en avons tous quelque part
gardé la nostalgie : ce besoin de cocon ou de refuge douillet où nous croyons
restaurer nos manques et panser nos blessures et que nous voyons si souvent
refleurir dans les aspirations de l'homme adulte (cocooning)
Milieu donné…sensation reçue…cette première sensation d'être ( qui n'est pas
encore conceptualisable) , cette sensation unique d'exister n'est-ce point à
notre mère que nous la devons…n'est-ce point des autres que nous tenons la vie ?
Mémoire des autres…ou l'autre comme mémoire
La naissance marquera une première déchirure, un premier cataclysme l'union se
distend soudain alors que l'ego inconscient règne toujours omniprésent et
braillant tandis ( ou à chaque fois) que la confortable et sereine union se
relâche …
Peu à peu Monsieur Bébé prend conscience de la vastitude qui l'entoure, de son
inconfort auquel il devra s'adapter ( ou compenser) que tout n'est pas fusion,
que tout n'obéit pas à ses désir, que tout ne comble pas ses manques : il y a
quelque chose qui lui échappe , il y a le ça…il y a l'autre ( Même s'il n'est
pas encore perçu comme tel)
Une appropriation comme bien d'autres est nécessaire : après le corps qu'il a
fallut accepter et découvrir cette main, ces pieds , cette bouche qui fait
partie de nous même … et « bébé » son image dans le miroir… l'autre n'est qu'un
élément de plus…dont on est tellement dépendant mais que l'on ressent moins et
qui échappe
Au fur et à mesure de sa prise de conscience le proche se découvre différent à
bébé… qui découvre parallèlement soi comme unifié Première différenciation de
l'autre et du moi qui permet en retour de se découvrir autre… différent du ça…et
de découvrir les autres…à notre image…puis dans notre mouvance égocentrique de
les nommer : Maman…papa que l'on convoque à notre service …mais s'imposent aussi
sans avoir été convoqués !
Les autres nous donnent et se donnent y compris à manger : la mère bien sûr mais
nos frères non humains de la vie aussi qui nous permettent d'entretenir l'être :
Dépendance envers l'autre…dépendance de l'autre
Les autres sont présence rassurante , protectrice et nourricières mais peu à peu
se découvrent aussi dans le refus et l'affrontement à mesure que l'ego s'affirme
et prend le pouvoir
Autant de blessures prestement enfouies et apparemment oubliée, englouties par
l'inconscient pour se manifester plus tard
Les autres comme dépendance d'être et dont nous devrons bien nous souvenir que
c'est à double sens : nous avons besoin de l'autre pour venir à la vie et
exister…l'autre ayant besoin du premier pour continuer de vivre ( et peut-être
de mettre un sens à ce qu'il vit) en une fuite infinie pour transmettre ce qu'il
est…pour continuer à croire à la nécessité de vivre
Qu'es-tu que tu n'ai reçu ? Qu'es-tu encore si tu ne donnes ?
L'autre c'est nous même tant il nous a façonné, et nous même c'est l'autre tant
nous reçu et avons besoin de ses réactions pour prendre conscience de ce que
nous sommes, de notre être
Besoin aussi de regarder l'autre vivre et en avoir envie, de faire pareil, de
nous identifier à lui Narcisse est né !
Besoin du regard de l'autre pour se sentir exister comme individu Un monde qui
peu à peu se découvre d'autre moi avec ses bobo ..et ses difficultés
En cette première semaine de Carême réfléchissons ensemble sur ces quelques
phrases qui ne devraient jamais nous quitter :
- « qu'es-tu que tu n'ai reçu ? »"
Les autres c'est nous nous même ce sont les autres
Y a t-il vraiment un moi ? Ne sommes nous pas une résultante de ce que nous ont
transmis les autres ?
je n'existe et ne suis que si je donne à l'autre : qu'es-tu encore si tu ne
donnes ?
En deuxième semaine nous méditerons sur Narcisse
ff+
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Quelques réponses choisies :
Un premier jet me vient à l'esprit, c'est une parole de l'Abbé Pierre
"Quand on a mis sa main
Dans la main des Pauvres,
On trouve la main de Dieu
Dans son autre main..."
Ma main (moi)
la main des Pauvres (l'autre)
les deux mains réunies (Dieu)
Dieu est le médiateur entre l'autre et moi
( Claudine)
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*** Je trouve l'idée très belle et très vraie ...mais à mes yeux non pas Dieu
comme médiateur mais comme point de rencontre entre soi et l'autre, ou faille de
rencontre, ligne de fracture qui nous échappe comme dit si bien Sibony dont je
partage les vues et d'où surgissent idées nouvelles, forces inconnues, langages
innovants en un mot une "altérité innomable et transcendante"
ff+
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Ma prière de ce matin lue dans "Vie Chrétienne" que j'aimerais vous faire
partager
Chaque fois que...Pas "de temps à autre" ou dans des occasions exceptionnelles.
Tout moment empli de bonté attentive envers un être humain est moment de
communion avec le Christ.
A moi vous donnez cela, vers Moi vous vous ouvrez.
De vous Je reçois.
De vous J'accueille.
La vigueur de l'Amitié divine circule entre nous...
Affirmation incroyable, qui illumine silencieusement nos gestes humains.
Recevoir, croire que c'est vrai.]
(Claudine)
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Les gens sont des cadeaux
Certains sont magnifiquement enveloppés.
Ils sont très attrayants, dès le premier abord.
D'autres sont enveloppés de papier très ordinaire.
D'autres ont été malmenés par la poste.
Il arrive parfois qu'il y ait une "distribution spéciale".
Certains sont des cadeaux dont l'emballage laisse à désirer.
D'autres dont l'emballage est bien fait.
Mais l'emballage n'est pas le cadeau.
C'est si facile de faire l'erreur et nous rions quand les enfants prennent l'un
pour l'autre.
Parfois, le cadeau est très facile à ouvrir.
Parfois, il est difficile, il faut se faire aider.
Peut-être parce que les autres ont peur ?
Parce que ça fait mal ?
Ils ont peut-être été déjà ouverts et rejetés...
Je suis une personne et donc moi,
JE SUIS UN CADEAU.
Un cadeau pour moi-même d'abord.
Ai-je déjà regardé à l'intérieur de l'emballage ?
Ai-je peur de le faire ?
Peut-être n'ai-je jamais accepté le cadeau que je suis.
Pourrait-il se faire qu'il y ait à l'intérieur quelque chose de différent de ce
que je m'imagine ?
Je n'ai peut-être jamais vu le cadeau que je suis.
Je suis aussi un cadeau pour les autres.
Je suis une personne unique pour les autres.
Les autres doivent-ils se contenter de l'emballage, sans jamais pouvoir
apprécier le cadeau ?
Toutes les rencontres sont des échanges de cadeaux.
Une personne est un cadeau, pas seulement pour moi.
Mais aussi pour les autres à travers moi.
Quand une personne devient mon ami et que je me l'approprie.
Je détruis sa nature de cadeau si je le mets de coté que pour moi.
C'est alors que je peux le perdre, mais si je le donne aux autres, je le garde.
Oui, les gens sont des cadeaux reçus... ou donnés...
Inspiré de Georges B. Nintemann ( envoyé par Gilberte)
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