Careme 2003
3ème semaine de Carême
Notre troisième semaine s'ouvre sur de bien tristes nouvelles du monde et de sa 
barbarie aveugle..[ il s'agissait de la 2ème guerre d'Irak].qui nous invitent en 
parallèle à notre cheminement à méditer aussi sur la tolérance, le respect de 
l'autre et la façon de vivre nos relations avec autrui... ainsi que nos 
responsabilités directes ou 
indirectes tant il est vrai que chaque acte que nous posons a des conséquences 
que nous ne soupçonnons pas .
non pas pour faire naître un quelconque sentiment de culpabilité qui ne sert 
qu'à s'autodétruire et à tourner en rond ,mais plutôt de donner naissance à une 
prise de conscience du prix que certains ont à payer pour nos caprices, pour 
notre confort, pour notre injustice et notre indifférence que nous laissons 
régner dans le monde par inertie, paresse ou manque de comportement responsable 
et conscient
Nous rejoignons dès lors ce que nous avons médité ensemble durant la semaine 
dernière...même si nous n'avons eu guère d'échos en retour :la prise de 
conscience silencieuse que nous n'étions que ce que les autres nous avaient 
fourni et dont notre petit ego ne peut pas crier gloire de s'être approprié... 
si ce n'est de l'avoir 
réorganisé à son profit;.. parfois faisant jaillir des combinaisons 
innovantes... une façon de créer du neuf à partir du vieux...
Nous ne sommes aussi que ce que nous donnons aux autres volontairement ou non, 
consciemment ou non...
un don qui assurera peut-être un souvenir conscient dans les générations qui 
nous suivront...mais des actes surtout qui orientent le monde et l'engagent pour 
les générations future : mon intolérance, mon refus de tel acte ou de tel autre 
ou ma passivité marquant de manière indélébile peu ou prou les générations de l'avenir...et 
leur 
faisant porter peut-être un douloureux fardeau...comme pour ces enfants 
handicapés par altérations de leur génome le sont souvent par notre technicité 
mal maîtrisée gérée ou protégée ,orientée vers notre 
profit immédiat et notre jouissance de l'instant, notre gaspillage, nos rejets 
toxiques, notre pillage inconsidéré...peut-être
Que suis-je que je n'ai reçu ?
Mais peut-être m'auriez vous répliqué si vous sous étiez exprimé sur la question 
: comment faire dès lors pour que je puisse agir ?, 
pour que je vaincre ma passivité ?,
 comment puis-je discerner le bien ? car je me sens tellement limité, 
tellement inconstant, 
tellement faible...tellement velléitaire peut-être?
il y a ce que je désire en moi ...et ce que je peux réaliser péniblement
il y a ce que je pense faire comme étant le bien ...et auquel je renonce pour 
courir vers mon plaisir
il y a la façon dont perçoivent les autres...et ce que je vis moi même 
intérieurement
il y a la force physique et la santé que j'aimerai tant...mais que la 
nature ne m'a pas doté
il y a ma chétivité, ce que je suis ,ce que la vie me fait porter et 
mon impossibilité à dominer mes problèmes...les mémoires...le 
passé... vécu par ma lignée, ma civilisation...enregistrés dans mon 
inconscient...ou dans mon génôme...et qui font ce que je suis...
non pas le "splendide" de mes interrogations de la première semaine 
peut-être...mais le roseau fragile qui prend conscience de ses manques 
aujourd'hui ...Cette inadéquation entre nos désirs profonds et leur réalisation 
et/ou leur perception par les autres telle sera notre parcours durant cette 
semaine en nous appuyant sur le très 
beau texte de St Paul que vous connaissez j'en suis sûr et que je vous invite à 
méditer cette semaine
"Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : je ne 
fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais...ce n'est pas moi qui 
accomplis l'action, mais quelque chose qui habite en moi...
Vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir : je ne fais pas le 
bien que je veux et je commets le mal que je ne veux pas; et si je fais ce que 
je ne veux pas, c'est que ce n'est plus moi qui accomplis l'action, mais le 
péché qui habite en moi.
Je trouve donc une loi qui s'impose à moi, quand je veux faire le bien c'est le 
mal qui se présente à moi; je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de 
l'homme intérieur, mais il y a dans mes membres une autre loi qui lutte contre 
ma raison et qui m'enchaîne à ce qui est dans ma chair !
Malheureux homme que je suis !
Qui me délivrera de ce corps qui me voue à la mort ?
Grâces soient à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur !
(St Paul, épître aux Romains 7, 14)
Cette inadéquation constitue une faille qui en nous même ou dans notre 
perception du monde est ce qui nous fait mal, qui nous traverse en toutes nos 
actions et en tout notre être et que nous interrogeons sans pouvoir dans un 
premier temps obtenir de réponse que le laconique : "C'EST !"
pourquoi la mort?
pourquoi la douleur et la maladie
pourquoi la vieillesse?
pourquoi la violence, la haine, la domination, le meurtre,...la 
guerre
pourquoi le contingence dans laquelle chacun se débat...avec ce corps 
lourd...ces limites temporelles ..cers limites spaciales ...cette 
instabilité...cette insatisfaction...et tout ce qui nous empêche vraiment d'être...de 
gérer le monde conformément à l'image idéale que 
nous nous en faisons un manque à être que chacun ressent en sa blessure 
narcissique
faille que nous interrogeons...avec laquelle nous nous battons...
avec laquelle Jacob luttait ( Combat avec l'ange)
une faille qui "répond" en nous proposant des passages...sous formes 
de retour d'être...de rappels d'êtres
une faille que des hébreux il y a bien longtemps osèrent nommer YHWH 
( adonaï) l'être-étant-été -à être,
forme parlante de l'Être ...mais ceci sera déjà la méditation de la 
semaine prochaineSemaine où nous ferons une petite halte aussi pour 
faire le point et attaquer la deuxième partie de ce Carême
Cette semaine je vous propose à prier ensemble le Psaumes 106 psaume 
de démarche s'il en est 
Psaume103 de louange à l'Être 
et Psaume 132 pour la Paix
Bien fraternellement en communion de Carême avec vous tous
en vous demandant là où vous êtes d'oeuvrer de toutes vos forces 
pour la fin de la guerre et pour la PAIX
frere francois+