Nouvelle vague pour une nouvelle évangélisation
mercredi 29 septembre 2004.

 


Ils prêchent la bonne parole sur les plages du monde entier et étudient la Bible entre deux vagues : en marge de l’étape française du championnat du monde de surf qui se tient entre Seignosse et Saint-Jean-de-Luz, les "Christian Surfers" (Surfeurs Chrétiens) sont en mission à Hossegor.

Cent quatre-vingt surfeurs "évangéliques" issus de 25 pays, d’Australie aux Etats-Unis en passant par le Pérou, le Brésil ou le Japon, se sont donné rendez-vous sur les dunes landaises pour la 6ème conférence internationale du mouvement, créé en 1979 à Sydney par un surfeur australien de 20 ans, Brett Davis, aujourd’hui directeur de Christian Surfers International (CSI).

"Nous avons pris un essor considérable. A Sydney, au départ, nous étions deux à nous retrouver à l’église après une session de surf, puis dix, vingt, trente surfeurs nous ont rejoints. Et le mouvement s’est étendu à toute l’Australie avant de dépasser les frontières", explique Brett Davis.

Aujourd’hui, selon lui, 125 groupes de "Christian Surfers" sont implantés dans 17 pays, avec 400 volontaires et des "milliers de surfeurs qui se reconnaissent dans leur message".

Et ce message est clair. Il s’agit de créer un "pont entre la plage et l’église".

Si la côte française a été choisie comme lieu de rencontre cette année, c’est justement parce que "le surf s’y développe beaucoup et que nous y sommes sous-représentés", souligne Phil Williams, responsable en Angleterre.

Pour mieux convaincre, le mouvement édite une "Bible du surfeur", adaptation en cinq langues du Nouveau Testament avec bandes dessinées, photos et témoignages de professionnels ou d’amateurs. Objectif : "atteindre la communauté du surf en partageant la bonne nouvelle apportée par Jésus".

Pour sa mission d’évangélisation, CSI qui dit vivre exclusivement de dons, s’appuie sur les images de vagues et sur les professions de foi de surfeurs professionnels.

L’Américain CJ Hobgood, champion en 2001 et "born again" (né une deuxième fois) depuis son baptême dans une chapelle de Floride deux ans plus tard, soutient le mouvement. Lors de son sacre, il avait déclaré : "Mon titre mondial n’a rien à voir avec moi seul".

Aux journalistes, il assure que Jésus lui a "donné le don de surfer", que Dieu est toute sa vie et qu’il s’efforce de suivre ses pas.

Si sa réussite sportive le comble, CJ se concentre aussi sur sa quête spirituelle, lisant et relisant son passage préféré de la Bible, tiré de l’évangile selon Saint Marc : "à quoi servira-t-il donc à l’Homme de gagner le monde entier s’il ruine sa propre vie ?".

Sur le circuit mondial, les professionnels ont de la considération pour les surfeurs évangéliques qui donnent une image différente des clichés véhiculés par ce sport.

"Sur le Tour, tout le monde éprouve du respect pour ce qu’ils font. Chacun a ses propres croyances et je pense qu’ils nous apportent de bonnes choses", affirme ainsi l’actuel double champion du monde l’Hawaïen Andy Irons.

Mais pour le directeur de la rédaction de Surf Session, Gibus de Soultrait, qui établit un parallèle avec le « mysticisme contemplatif et un peu béat qui touchait le surf dans les années 70, ce prosélytisme est beaucoup plus militant et combatif".

Ainsi, un DVD "The Outsiders", présenté comme une simple vidéo de surf réunissant quelques stars de la vague, cache en fait une succession de témoignages de surfeurs chrétiens "re-nés". Sans doute une méthode pour faire venir de nouvelles brebis égarées des plages à l’église.

Décidément la nouvelle évangélisation semble avoir décidé de surfer sur la "nouvelle vague" mes amis !

D’après une dépêche bien réelle du net




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