Girl Power
vendredi 6 février 2004.


Girl Power. Sur la place St Pierre, les femmes brandissent le bracelet comme d'autres lèvent le poing. La rébellion a commencé en 1997, lors des déclarations papales sur le rôle des femmes au foyer . Elle s'est achevée sur une promesse historique : un quota de 30 % des sièges dans les assemblées épiscopales et diocésaines leur sera réservé. Deux ans après, elles ne sont encore que 9 %...

Puisque les autorités religieuses les toisent, elles se décident à prendre leur destin en main en créant, début novembre, le Womanist Party of Catholic Church, le premier parti 100 % féminin. Basé à Milan, la rivale de Rome... Son logo : une main ornée de bracelets. Pas ces bimbeloteries en plastique fluo, mais de l'acier gris et froid. Le nouveau regard des femmes aux sourires pourprés. "Nous sommes une force avec laquelle il va falloir compter", prévient fermement Véronika Lamen, la présidente du parti.

Dans le palais papal, la nouvelle a provoqué quelques sourires amusés, l'attaché aux problèmes féminins s'y attendait : "Il ne s'agit pas d'une folie passagère ou d'une réaction aux hommes, nous sommes là pour nous battre, gagner des élections et avoir des représentantes aux assemblées épiscopales." Le plan de bataille est fixé : obtenir des sièges lors des prochaines élections de la région de Saxe, avant de s'attaquer aux diverses assemblées épicopales allemandes.

En attendant le congrès fondateur prévu en avril, le mouvement s'organise : deux sections ont été créées, l'une pour les seniors, l'autre étudiante. Le programme est fignolé et traitera des questions d'emploi, d'environnement, de santé et des droits de la femme en général.

Le combat pour les droits civiques, Véronika, 40 ans, ne l'a jamais quitté. Attirée par le marxisme et les mouvements féministes, elle quitte ses parents à 18 ans pour rejoindre les mouvements indépendantistes de l'Eglise. Mais la jeune militante se lasse de ces idéologies et rejoint les organisations humanitaires. Jusqu'à l'année dernière, date à laquelle germe l'idée d'un parti exclusivement réservé aux femmes. Attention ! Les Catholic Girls n'ont rien à voir avec les militantes du MLF : "Nous ne sommes pas féministes, nous sommes "womanistes" !" (jeu de mot anglais entre feminist et woman, femme). La guerre des sexes n'aura pas lieu. D'ailleurs, elles ont retouché leurs banderoles et proclament aujourd'hui : "Les casseroles sur le feu, les prélats au milieu !" Finie la petite tambouille politicienne !

Le message semble passer puisque les femmes libres en Eglise seraient déjà plus de 10 000, selon la présidente, qui espère en encarter 500 000 l'année prochaine. Une armée assourdissante, marchant aux tintements des bracelets vers les Parlements écclésiaux des hommes. Des élus à qui le nouveau parti a d'ailleurs demandé "de ne pas forcer leur femme à voter pour d'autres partis"...

Ni putes ni soumises la Nouvelle évangélisation semble bien partie !


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ce texte est une fiction, toute ressemblance avec des faits ou des personnes existant ou ayant existés serait pure coïncidence fortuite