L'Eglise se débarrasse de ses croix dans
les décharges publiques : tout un symbole !
mercredi 29 octobre 2003.
Vous ne manquerez pas de méditer sur le symbolisme
d'une Eglise qui se débarrasse de ses crucifix dans les décharges publiques...et
s'indigne de ne pas figurer dans le préambule de la future constitution
européenne...
La croix du Jubilé des jeunes présidé par le pape trouvée dans une décharge
ROME - L'Eglise italienne, indignée d'une décision de justice ordonnant le
retrait du crucifix d'écoles publiques, est embarrassée après la révélation que
la grande croix du Jubilé des jeunes présidé par Jean Paul II en 2000 se trouve
dans une décharge.
La deuxième chaîne de la RAI, la télévision publique, a montré des images de
cette croix dans une décharge publique, provoquant la réaction indignée de
parlementaires. Une vingtaine de députés de l'Alliance nationale, le parti
conservateur dirigé par le vice-Premier ministre Gianfranco Fini, ont signé une
lettre demandant "pour quelles raisons la croix du Jubilé des jeunes, une oeuvre
d'art en bronze qui a réuni autour d'elle le pape et des millions de jeunes au
cours de l'été 2000, est aujourd'hui à l'abandon dans une décharge à la
périphérie de Rome".
Le porte-parole de la Conférence épiscopale italienne, Mgr Claudio Giuliodori, a
expliqué qu'après le Jubilé, "tout avait été démonté" et que "la croix doit être
réinstallée dans une église qui doit être construite à Tor Vergata (dans la
banlieue de Rome), sur les lieux du Jubilé". Il a ajouté que la construction de
ce lieu de culte dépendait "de la surintendance des travaux publics de la région
du Latium (dont dépend Rome)" et non de l'Eglise.
"La croix n'a pas été abandonnée", s'est défendu le secrétaire général du
Vicariat de Rome, Mgr Mauro Parmeggiani.
L'oeuvre a été réalisée par le sculpteur Stefano Pirotti. Elle fait plus de 6
mètres de haut, 4,5 mètre de large et pèse plus de deux tonnes. Les images du
pape tenant par la main des jeunes sous cette croix ont fait à l'époque le tour
du monde.
La découverte de cette croix dans une décharge publique de la banlieue de Rome
tombe mal pour l'Eglise italienne, à un moment où son chef, le cardinal Camillo
Ruini, dénonce une décision de justice ordonnant le retrait des crucifix des
murs d'une école publique de la région de l'Aquila, dans les Abruzzes (100 km à
l'est de Rome). Le juge a pris cette décision à la suite d'une plainte présentée
par un Italien converti à l'Islam, Adel Smith, dirigeant de l'Union des
Musulmans d'Italie, une petite organisation revendiquant 5.300 adhérents. Son
combat n'est pas suivi par les dirigeants de la communauté musulmane italienne,
qui compte 800.000 membres.