Résultats d'une enquête sur les abus sexuels subis par les religieuses aux Etats -Unis
samedi 13 septembre 2003.


WASHINGTON (AFP) - 40% des religieuses catholiques américaines victimes d'abus sexuels (étude)

Environ 40% des religieuses catholiques américaines auraient été victimes d'abus sexuels soit durant leur enfance soit durant leur vie conventuelle, selon une étude réalisée par des chercheurs universitaires réalisée en 1996 qui était restée confidentielle.

Selon les résultats de cette étude, publiés par un grand quotidien du Missouri, le St-Louis Post-Dispatch, quelque 34.000 religieuses catholiques, soit environ 40% des soeurs américaines, auraient été exposées à des traumatismes sexuels, sous formes d'abus, d'exploitation ou de harcèlements, soit au cours de leur enfance soit au cours de leur vie adulte dans leurs communautés religieuses.

La plupart des abus ont été commis par un homme de la famille, et quelque 9% par des prêtres, d'autres religieuses ou personnes pratiquantes, indique le journal.

Les abus cités dans l'étude peuvent aller de simples pressions pour des rendez-vous amoureux à des rapports sexuels.

"Les femmes ont été pendant des siècles les piliers de l'Eglise et un nombre significatif d'entre elles en ont aussi été les victimes en raison des structures même de cette institution à laquelle elles ont dédié leur vie", a déclaré l'un des responsables de cette étude, John Chibnall, un professeur de l'université St Louis cité par le journal.

Après la réalisation de cette étude à laquelle avaient participé quelque 1164 religieuses appartenant à 123 ordres différents à travers les Etats-Unis, les auteurs avaient accepté d'en maintenir la publication confidentielle, certains responsables catholiques craignant que la presse n'en tourne les conclusions au sensationnalisme, selon le journal. Elles avaient simplement été publiées en 1998 dans deux revues théologiques à diffusion très limitée.

L'un des autres responsables de l'étude, Ann Wolf, a estimé que le problème des religieuses n'avait pas reçu l'attention qu'il méritait de la part de l'Eglise catholique.

Une porte-parole de la Conférence des Evêques américains, la soeur Mary Ann Walsh a d'ailleurs reconnu tout ignorer de cette étude.

"Les évêques semblent se préoccuper uniquement des abus sexuels contre les enfants, mais le problème est plus large que cela", a souligné Ann Wolf.